Israël expose son savoir-faire en Ukraine pour développer l’aide à la réadaptation
Médecins et entrepreneurs se sont réunis pour améliorer le système national destiné à aider les soldats et les civils à surmonter leurs blessures lors d'une conférence à Lviv
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le premier sommet ukraino-israélien consacré à la rééducation et à la réadaptation s’est ouvert mardi à Lviv, apportant à l’Ukraine l’expérience d’Israël en matière de rétablissement physique et psychologique, alors que le pays continue de combattre les forces russes.
Cet événement de deux jours, organisé par l’ambassade d’Israël à Kiev, les ministères de la Santé, de l’Egalité et de l’Économie, ainsi que l’ambassade d’Ukraine en Israël, a rassemblé des médecins, des professionnels des technologies médicales, des entrepreneurs et des représentants du gouvernement des deux pays.
L’objectif, selon l’ambassade d’Israël, est de « développer un plan global de rééducation physique et de réadaptation psychologique de la population ukrainienne ».
Les autorités américaines estiment que 42 000 civils ukrainiens ont été tués depuis l’invasion russe en février dernier, ainsi que 20 000 soldats.
Les États-Unis évaluent à 130 000 le nombre de soldats ukrainiens blessés.
Les Nations unies ont enregistré des chiffres moins élevés pour les victimes civiles – 8 895 morts et 15 117 blessés – tout en ajoutant que les chiffres réels sont probablement beaucoup plus hauts.
La journée d’ouverture du sommet a compris des allocutions par visioconférence de la première dame Michal Herzog et du directeur-général du ministère des Affaires étrangères, Ronen Levy.
Parmi les participants ukrainiens ont figuré le maire de Lviv, Andriy Sadovyi, le chef militaire de l’État de Lviv, Maksym Kozytskyy, et Yuriy Podolian, chef adjoint du corps médical des forces armées ukrainiennes.
Le deuxième jour de l’événement – qui a coïncidé avec la journée de la réhabilitation de la ville de Lviv – a été marqué par des visites de centres de rééducation, dont l’établissement Superhumans de Lviv.
Des médecins des hôpitaux Sheba et Ichilov et de la caisse de santé Clalit se sont rendus en Ukraine à l’occasion de la conférence.
Oleg, un soldat ukrainien blessé qui a été soigné en Israël, a également pris la parole.
Bien qu’Israël n’ait pas fourni à l’Ukraine les systèmes défensifs qu’elle a demandés, le pays a apporté une assistance médicale et en matière de rééducation.
Peu après l’invasion russe, le centre hospitalier Sheba avait géré un hôpital de campagne dans l’Ouest de l’Ukraine, loin des lignes de front, pendant six semaines, où 6 200 personnes avaient été prises en charge.
Les soldats ukrainiens blessés ont commencé à arriver en Israël pour y être pris en charge en septembre dernier, et des dizaines d’entre eux ont été soignés jusqu’à présent. En outre, plus de 200 professionnels ukrainiens ont participé à des programmes de traumatologie en Israël organisés par MASHAV, l’organisation israélienne de développement international, et des milliers d’autres se sont inscrits à des programmes en ligne.
Israël a également fait don de quatre ambulances blindées et de centaines de tonnes de matériel humanitaire.
« Jérusalem étudie actuellement la possibilité d’étendre sa participation à la rééducation physique et à la réadaptation psychologique en Ukraine », a déclaré l’ambassadeur d’Israël en Ukraine, Michael Brodsky au Times of Israel.
Dans le cadre de cet effort, un projet prévoyant d’ouvrir un centre géré par Israël en Ukraine est actuellement à l’étude.
Israël a jusqu’à présent refusé de fournir des armes à l’Ukraine à la suite de l’invasion russe de février 2022. L’une des principales raisons de l’hésitation d’Israël semble être la nécessité stratégique de conserver sa liberté d’opération en Syrie, où les forces russes contrôlent en grande partie l’espace aérien.
La Russie maintient une présence militaire en Syrie, le voisin septentrional et hostile d’Israël. La nécessité d’équilibrer les intérêts sécuritaires à l’intérieur du pays et la politique à l’étranger a conduit les gouvernements israéliens successifs à réagir avec une relative retenue, en essayant de maintenir des relations à la fois avec Moscou et avec Kiev.