La classe politique israélienne réagit au retour de Gideon Saar au gouvernement
Des membres de l'opposition ont critiqué cette décision qui devrait renforcer Benjamin Netanyahu ; l'ex-partenaire du chef de Tikva Hadasha, Benny Gantz, reste silencieux
La réintégration du chef du parti Tikva Hadasha Gideon Saar dans le gouvernement israélien dimanche a été saluée par plusieurs membres de la classe politique.
Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a fait partie des ministres qui ont salué cette décision, la qualifiant de « décision correcte et responsable » et ajoutant que la « vaste expérience de Saar est une valeur ajoutée qui contribuera à la poursuite de notre victoire et à la réalisation des objectifs [de la guerre] ».
La ministre des Transports, Miri Regev (Likud) a également salué Saar, estimant que son entrée au gouvernement « répondait au désir d’unité du peuple, de front uni face à nos ennemis, et de renforcement de la coalition ».
Le ministre des Finances et président du parti HaTzionout HaDatit, Bezalel Smotrich, s’est fait l’écho de ces paroles en tweetant : « Le peuple d’Israël a actuellement besoin d’unité sur le chemin de la victoire totale. Je félicite le député Gideon Saar et la faction Tikva Hadasha d’avoir rejoint la coalition ».
Dans l’opposition, la nouvelle a été accueillie beaucoup moins chaleureusement.
Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a déclaré qu’il s’agissait de « l’un de ces moments où la politique vous donne envie de vomir ».
Il a poursuivi en affirmant que l’entrée de Saar au gouvernement « ne renforcera pas la coalition et ne prolongera pas sa durée de vie », mais fera l’inverse.
« Ben Gvir ne supportera pas de perdre son droit de veto et rendra le gouvernement fou tous les jours… Il n’y a pas de différence entre 64 [membres de la coalition] et 68. Leur problème n’est pas le nombre. C’est la réalité », a écrit Lapid.
Il a ajouté qu’il était difficile d’être dans l’opposition, « et qu’il était encore plus difficile de voir le pire gouvernement de notre histoire détruire le meilleur pays. Il est difficile de voir Saar renoncer à son amour-propre et à sa capacité à être une personne raisonnable ».
Lapid a conclu en déclarant que l’opposition n’avait pas le privilège d’abandonner et qu’il se « lèverait demain matin un peu triste et très en colère, mais qu’il continuerait à se battre jusqu’à ce que ce gouvernement tombe et que cette bande d’opportunistes disparaisse de nos vies ».
Le président des Démocrates, Yair Golan, a aussi critiqué cette décision en rappelant à Saar qu’il y a trois mois, il avait appelé à la démission de Netanyahu.
Saar avait même rencontré Lapid et Avigdor Liberman, leader de Yisrael Beytenu, en mai, afin de coordonner un bloc qui travaillerait ensemble pour faire tomber le gouvernement.
« Gideon est la preuve la plus évidente que notre peuple vaut bien plus que ses dirigeants. Il y a de nombreux héros israéliens qui ont voulu se battre sous le feu de l’ennemi pour notre nation, et il y a ceux qui fuient le combat parce qu’ils craignent pour leur avenir politique », a déclaré Golan.
Le président du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, et les membres de son parti n’ont pas commenté la nouvelle dans l’immédiat. Gantz et Saar ont uni leurs partis lors des dernières élections et sont entrés ensemble au gouvernement peu après le déclenchement de la guerre à Gaza, le 7 octobre. Toutefois, Saar a annoncé qu’il se séparait du parti de Gantz et a quitté le gouvernement en mars, deux mois avant que HaMahane HaMamlahti ne se retire également de la coalition.
L’annonce du retour de Saar au sein de la coalition a été faite lors d’une conférence de presse conjointe avec Netanyahu, qui a remercié le président de Tikva Hadasha d’avoir répondu positivement à son offre de retour et a fait l’éloge de sa « vision large et de sa capacité à proposer des solutions créatives à des problèmes compliqués ».
Pour sa part, Saar a déclaré que sa décision de réintégrer le gouvernement était intervenue au cours de « journées difficiles et stimulantes », expliquant qu’il était « important de renforcer Israël, son gouvernement, son unité et sa cohésion », et jugeant que sa décision était « la chose patriotique et juste à faire aujourd’hui ».