Israël en guerre - Jour 372

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La destruction du hameau bédouin reportée à cause de la CPI – Israel Katz

Le ministre des Affaires étrangères reconnaît que Netanyahu, qui avait juré de détruire Khan al-Ahmar, savait que ça pourrait être "la goutte d'eau" qui déclencherait une enquête

Le hameau de Khan al-Ahmar en Cisjordanie le 13 septembre 2018. (AP Photo/Majdi Mohammed)
Le hameau de Khan al-Ahmar en Cisjordanie le 13 septembre 2018. (AP Photo/Majdi Mohammed)

Le ministre des Affaires étrangères Israel Katz a expliqué dimanche qu’Israël n’avait pas encore détruit un village bédouin de Cisjordanie, promis à la démolition, parce que Jérusalem s’inquiétait que ce soit pour la Cour pénale internationale (CPI) « la goutte d’eau qui [fasse] déborder le vase ». Le tribunal de la Haye se prépare à ouvrir une enquête pour crimes de guerre présumés dans les Territoires palestiniens.

La Haute-cour de justice avait approuvé la démolition de Khan al-Ahmar, hameau palestinien situé à l’est de Jérusalem qui, selon Israël, avait été construit illégalement.

Mais malgré les promesses répétées du Premier ministre Benjamin Netanyahu de raser le village, Israël n’avait cessé de reporter sa destruction. La procureure en chef de la CPI Fatou Bensouda avait expliqué l’an dernier que cette démolition pourrait constituer un crime de guerre.

« Les gens hurlent : ‘Pourquoi ne pas raser Khan al-Ahmar ?’ Mais au sein du cabinet de sécurité, nous avons tiré la conclusion que c’était un sujet sensible et qui pourrait également s’avérer décisif dans une décision prise par cette procureure de Gambie [Bensouda] d’ouvrir une enquête sur Israël », a déclaré Katz au micro de la radio publique Kan, dimanche.

Alors qu’il lui était demandé si Netanyahu savait cela lorsqu’il avait promis, de manière répétée, de raser le village, Katz a indiqué que c’était en effet le cas.

« Il l’a su… tout le temps où nous suivions les délibérations sur le statut approximatif des procédures de la procureure », a dit le ministre des Affaires étrangères.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) et le ministre des Affaires étrangères Yisrael Katz. (Flash90)

Netanyahu a été récemment critiqué en raison du report de la démolition de Khan al-Ahmar par le député Gideon Saar, qui se présente contre Netanyahu dans les primaires à la tête du Likud qui auront lieu jeudi.

Katz, membre du Likud, fait la campagne de Netanyahu en amont de ce vote.

« Il y a quelques jours, j’ai dit à Khan al-Ahmar qu’aucune raison n’était donnée sur le report de la démolition [du hameau]. Aujourd’hui, nous avons appris la raison : Le gouvernement a peur de La Haye [CPI] », a écrit Saar sur Twitter en réponse à Katz.

Saar a ajouté que les propos tenus par Katz expliquaient également « l’impuissance contre la reprise palestinienne » de zones placées sous contrôle civil et militaire en Cisjordanie.

Katz a ultérieurement riposté aux critiques de Saar.

« Le gouvernement israélien n’a pas peur », a-t-il écrit sur Twitter. « La tentative [de Saar] de dépeindre les réflexions de Netanyahu et du cabinet que Khan al-Ahmar comme une capitulation afin de rassembler des votes lors des primaires atteste de son cynisme et de son manque de maturité diplomatique ».

Le député du Likud Yoav Kisch, qui administre la campagne de Saar, s’est également emparé des propos du Premier ministre.

« La même question persiste : Qui est souverain à Khan al-Ahmar : L’Etat d’Israël ou l’Union européenne ? Les tribunaux israéliens ou la cour de La Haye ? », a-t-il tweeté.

Kisch a ajouté que « comme David Ben Gurion l’avait dit à une occasion, ce que disent les goyim n’est pas important, c’est ce que font les Juifs qui est important ».

Le député du Likud Gideon Saar, au centre, visite la zone E1 en Cisjordanie qui surplombe le village bédouin de Khan al-Ahmar, le 10 décembre 2019 (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

Les querelles internes au Likud concernant Khan al-Ahmar ont fait leur apparition après l’annonce par Bensouda, procureure en chef de la CPI, qu’il y avait une « base raisonnable » justifiant l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre présumés dans le territoire palestinien. Avant l’ouverture des investigations, elle a expliqué qu’elle demanderait au tribunal de déterminer le territoire relevant de sa compétence, Israël n’étant pas membre de la cour.

Cette annonce a suscité une large condamnation chez les responsables israéliens, ainsi qu’un avis juridique émis par le procureur-général Avichai Mandelblit clamant que la cour n’a pas la compétence nécessaire pour l’ouverture de cette enquête.

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