La police et Tsahal absentes d’une audience sur les attaques de l’extrême droite
Les représentants des forces de l’ordre et de l’armée ne se sont pas présentés à l’audience de la Knesset sur les attaques des extrémistes contre des centres de détention militaires
Des représentants de la police israélienne et de Tsahal ne se sont pas présentés mardi à une audience parlementaire de la commission de la Constitution, du Droit et de la Justice de la Knesset portant sur les attaques menées par des extrémistes de droite contre les bases militaires de Sde Teiman et Beit Lid l’été dernier.
Cette audience se tient deux jours après les révélations du quotidien Haaretz, selon lesquelles une vingtaine de personnes impliquées dans ces incidents avaient été identifiées par la police, mais n’avaient toujours pas été interrogées, en raison de l’opposition de hauts responsables policiers à l’ouverture d’une enquête.
Le 29 juillet, une foule ultranationaliste a fait irruption dans ces bases pour interrompre les procédures judiciaires contre des soldats réservistes soupçonnés d’avoir maltraité des détenus palestiniens.
Parmi les personnes ayant pénétré sans autorisation dans la base figuraient le député Nissim Vaturi (Likud), le député Zvi Sokot (HaTzionout HaDatit), ainsi que le ministre du Patrimoine national Amichai Eliyahu (Otzma Yehudit).
Ces trois individus n’ont pas encore été interrogés, selon Haaretz, bien que la police ait obtenu l’autorisation de le faire.
« Il existe un lien étroit entre l’absence de la police à cette audience et le sujet de la séance : le mépris de la police israélienne pour des événements d’une extrême gravité survenus à Sde Teiman et Beit Lid », a dénoncé le député travailliste Gilad Kariv.
« La police israélienne semble avoir choisi, apparemment sur les instructions du bureau [du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir], de ne pas assister à cette audience parlementaire de contrôle. »
Toujours selon Haaretz, les représentants de la police et du ministère de la Sécurité nationale n’ont informé la commission que tard dans la soirée de dimanche qu’ils ne se présenteraient pas. L’absence de Tsahal serait due à une mauvaise communication.
L’attaque des bases a été qualifiée « d’événement le plus marginal parmi tous les dangers et menaces » par Simcha Rothman, président de la commission (HaTzionout HaDatit).
« La fuite de la vidéo, nous devrions tous en convenir, a causé des dommages bien plus importants à l’État d’Israël et n’a pas fait l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.
Les législateurs de la coalition ont condamné la fuite d’images diffusées par la chaine N12 en août, qui prétendaient montrer des militaires de Tsahal abusant sexuellement d’un prisonnier de sécurité palestinien dans le centre de détention de Sde Teiman.