Beit Haverim dénonce des « choix de communication irréfléchis » sur l’affiche de la Gay Pride de Paris
Sur le visuel de la marche figure une personne arborant plusieurs pin's dont un avec le drapeau palestinien et une autre avec un triangle rose, symbole imposé aux homosexuels par les nazis
Une association juive, des élus de droite et d’extrême droite ont fustigé jeudi le visuel de la marche des fiertés 2025, critiquant la présence de « couleurs palestiniennes » et une « incitation à la violence », des accusations rejetées par l’InterLGBT qui dénonce des « contresens grossiers ».
Sur le visuel de la marche annuelle en défense des droits des personnes LGBT+, prévue le 28 juin, figurent plusieurs personnages, dont un portant le voile et brandissant une pancarte « Contre l’internationale réactionnaire ».
Une autre personne arbore un triangle rose (le symbole cousu par les nazis sur les uniformes des détenus homosexuels dans les camps) et une autre plusieurs pin’s dont un avec le drapeau palestinien, ainsi qu’un sac rouge, vert et blanc. Au premier plan, un homme en noir et blanc semble avoir été mis KO.
Cette publication a suscité l’indignation du groupe juif gay et lesbien de France, Beit Haverim, qui a dénoncé des « choix de communication irréfléchis » à même de déclencher « des débordements ou des actes d’hostilité ».
« L’inclusion » des « couleurs du drapeau palestinien » à la fois « sur un pin’s et sur un sac » constitue « une instrumentalisation politique qui engage l’ensemble des structures sans leur consentement explicite », dit-il dans un communiqué.
L’InterLGBT a dénoncé des « contresens grossiers ».
Associations & générations
de la honte qui promeuvent la haine et la violence. Quand la marche des fiertés de Paris s’enlise dans la médiocrité. #Gaypride2025 #lgbt #islamisme #interlgbt pic.twitter.com/R0ofx7Q0Zc— Kbeaumar (@kbeaumar45110) June 5, 2025
Les couleurs choisies pour le sac sont celles des drapeaux de la Hongrie et de la Bulgarie où les prides sont actuellement menacées d’interdiction, selon son président Alexandre Schon, qui avait évoqué dans un premier temps des interdictions effectives dans ces deux pays. Les pins « représentent la convergence des luttes à laquelle l’InterLGBT est attachée ».
Le Parlement hongrois a adopté en mars une loi visant à bannir la marche des fiertés, marquant une escalade dans la politique du Premier ministre nationaliste Viktor Orban pour restreindre les droits des personnes LGBT+. Mais l’événement, prévu le 28 juin à Budapest, n’est pas formellement interdit à ce stade.
En Bulgarie, cette marche est régulièrement critiquée par l’extrême droite. Elle reste prévue le 14 juin.
Dans ce visuel, « l’artiste a voulu représenter des personnes queers unies face à une internationale réactionnaire qui tue des personnes LGBT, les empêche de s’exprimer, restreint leur droit à exister, à s’aimer et à s’autodéterminer », selon l’InterLGBT.
Sur X, la présidente LR d’Ile-de-France Valérie Pécresse a dénoncé une affiche incitant « à la violence avec son cadavre renversé » et annoncé avoir demandé le « retrait » du logo de la région et ne plus verser la subvention.
« Femme voilée, homme blanc martyrisé et caricaturé en facho, soutien à la Palestine, alors que les homos, bis et trans y sont massacrés… voilà les marqueurs d’extrémistes » a réagi le vice-président du RN Sébastien Chenu.
« Ca n’est rien d’autre que de l’incitation à la violence, cette affiche montre l’extrême +gauchisation+ des associations organisatrices. Si l’objectif est de diviser, c’est réussi », a commenté auprès de l’AFP, l’entourage du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
L’association FLAG!, créée par des policiers et fonctionnaires de justice LGBT et associée à l’organisation de la marche, s’est « désolidaris(ée) totalement de cette affiche » dont elle a demandé le « retrait immédiat ».