L’armée envisage de tirer sur les Gazaouis préparant des cerfs-volants
Après que des tirs d'avertissement ont échoué à dissuader les utilisateurs de dispositifs incendiaires, l'armée réfléchirait à éventuellement prendre pour cible les suspects
L’armée étudierait la possibilité de prendre pour cible les groupes palestiniens qui se préparent à lancer des dispositifs incendiaires depuis Gaza en Israël, selon un reportage qui a été diffusé jeudi et alors que l’armée cherche des moyens de mettre un terme à une série de lancements de cerfs-volants et de ballons d’hélium qui ont été à l’origine d’incendies de l’autre côté de la frontière.
Les militaires ont récemment renforcé leurs tirs d’avertissement en direction des groupes qui préparent ces dispositifs pour les lancer en Israël mais elle s’est jusqu’à récemment abstenue d’ouvrir le feu.
Selon un reportage diffusé sur la chaîne Hadashot, l’armée étudie actuellement la possibilité de considérer comme des « armes » les cerfs-volants et les ballons d’hélium.
Ce qui permettrait aux forces aériennes de frapper ceux qui se préparent à les lancer avant de les envoyer dans le ciel.
Tandis que les cerfs-volants et les ballons ont détruit jusqu’à présent presque 2 500 hectares de terres agricoles, de forêts et de prairies au sein des communautés frontalières en Israël, aucun ressortissant de l’Etat juif n’a pour le moment été blessé et les incendies n’ont pas entraîné de dégâts significatifs sur les structures.
Le reportage réalisé par Hadashot est survenu quelques heures après que le Hamas a indiqué qu’il prévoyait d’envoyer 5 000 ballons et cerfs-volants en Israël vendredi dans le cadre des manifestations continues et pour marquer le début de la fête de l’Aïd al-Fitr.
Une telle décision de la part d’Israël serait hautement controversée, faisant augmenter le risque de toucher d’autres personnes et celui de se trouver accusé d’utiliser une force excessive pour venir à bout des violences frontalières. Les politiciens, entres autres, ont toutefois vivement recommandé à l’armée de renforcer sa riposte, le nombre d’incidents causés par des cerfs-volants et des ballons ayant augmenté.
Mercredi, l’Assemblée générale a voté pour condamner Israël – mais pas le groupe terroriste du Hamas qui gouverne la bande de Gaza – pour usage excessif de la force contre les manifestations à la frontière.
Au cours de la journée de jeudi, les militaires ont tiré des tirs d’avertissement à deux reprises contre des groupes de palestiniens qui se préparaient à lancer des dispositifs incendiaires vers Israël depuis le centre de la bande de Gaza. Elle avait utilisé cette tactique pour la première fois samedi dernier.
Dans la journée de jeudi, des avions israéliens ont également pris pour cible des « infrastructures » utilisées pour préparer de tels engins.
« Nous considérons les ballons et les cerfs-volants incendiaires avec beaucoup de sérieux et nous continuerons à agir pour prévenir leur usage », a indiqué l’armée dans un communiqué.
لحظة إطلاق طائرات الاحتلال صاروخًا قرب شبان أثناء إطلاقهم طائرة ورقية حارقة شرقي مخيم البريج وسط قطاع غزة دون إصابات pic.twitter.com/vEPPG6me8X
— المركز الفلسطيني للإعلام (@PalinfoAr) June 14, 2018
Depuis le 30 mars, les Palestiniens dans la bande de Gaza ont lancé des centaines de cerfs-volants et de ballons d’hélium portant des produits combustibles et parfois des explosifs vers le territoire israélien, à l’origine d’incendies presque quotidiens.
Les responsables israéliens sont divisés sur la manière de faire face aux Palestiniens qui lancent ces dispositifs.
Le ministre de la Sécurité intérieure, Gilad Erdan, a appelé les militaires à tirer à vue sur ceux qui lancent ces « cerfs-volants terroristes ». Toutefois, un haut responsable du Commandement militaire du sud a déclaré, la semaine dernière, que tandis que l’armée considérait ces attaques incendiaires comme graves, elles représentent « un genre de danger différent ».