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Le gouvernement israélien approuve l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas

24 membres du cabinet soutiennent l'accord qui débutera dimanche ; 2 ministres Likud votent contre ; les chefs de la sécurité soutiennent l'accord mais disent que le Hamas essaiera de se reconstituer

Le cabinet de sécurité réunit pour discuter de l'accord de cessez-le-feu et de libération des otages, à Jérusalem, le 17 janvier 2025. (Crédit : Kobi Gideon/GPO)
Le cabinet de sécurité réunit pour discuter de l'accord de cessez-le-feu et de libération des otages, à Jérusalem, le 17 janvier 2025. (Crédit : Kobi Gideon/GPO)

Le gouvernement israélien au complet a voté tôt samedi en faveur de l’approbation de l’accord de libération des otages et de cessez-le-feu avec le groupe terroriste palestinien du Hamas, après que le cabinet de sécurité a donné son accord vendredi.

Le bureau du Premier ministre a publié une brève déclaration après 1 heure du matin, confirmant que le gouvernement avait approuvé l’accord après plus de sept heures de réunion. Vingt-quatre ministres ont voté en faveur de l’accord et huit s’y sont opposés.

Le communiqué ajoute que l’accord entrera en vigueur dimanche, lorsque les trois premiers otages israéliens seront libérés. Trente-trois otages devront être libérés au cours de la première phase de 42 jours.

Maintenant que le gouvernement a approuvé l’accord, les opposants peuvent saisir la Haute Cour de justice contre la libération des prisonniers de sécurité palestiniens qui doivent être libérés, bien qu’il soit peu probable que la Cour intervienne.

Parmi les ministres qui ont voté contre l’accord figurent David Amsalem et Amichaï Chikli, tous deux membres du Likud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Le ministre des Communications Shlomi Karhi, un autre membre du Likud, n’était pas présent.

Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a été rejoint par les membres du cabinet de son parti ultranationaliste Otzma Yehudit, Yitzhak Wasserlauf et Amichaï Eliyahu, qui ont voté contre l’accord. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, et les membres de son parti d’extrême droite, le HaTzionout HaDatit, Orit Strouk et Ofir Sofer (ministre de l’Alyah), ont également voté contre l’accord.

Le député Bezalel Smotrich, chef du parti HaTzionout HaDatit, (à droite) et le député Itamar Ben Gvir, chef du parti Otzma Yehudit, au plénum de la Knesset, le 28 décembre 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Le parti Otzma Yehudit a menacé de quitter la coalition à cause de l’accord, tandis que le HaTzionout HaDatit devrait vraisemblablement rester dans le gouvernement malgré son opposition, après que Netanyahu aurait conclu des accords avec Smotrich pour que sa faction reste dans le giron.

Les votes du cabinet ont eu lieu après que les équipes de négociation d’Israël et du Hamas ont signé l’accord à Doha tôt vendredi matin, le bureau du Premier ministre ayant initialement annoncé que le gouvernement au complet ne se réunirait pas avant samedi soir pour l’approuver. La réunion a finalement été avancée après que de nombreux ministres, y compris des membres ultra-orthodoxes du cabinet, ont déclaré que les considérations liées à Shabbat ne devaient pas retarder une question aussi cruciale.

Toutefois, comme la réunion a commencé tard et s’est prolongée pendant des heures jusqu’à l’entrée de Shabbat, plusieurs ministres ultra-orthodoxes n’ont pas participé à la réunion, mais ont laissé des instructions au secrétaire du cabinet pour qu’il les compte parmi les partisans de l’accord. Le ministre Michael Malcheli (Shas) a écrit sur sa note : « Il n’y a pas de commandement plus important que de sauver la vie des otages. »

Après le vote de l’ensemble du cabinet, le ministère de la Justice a publié en hébreu une liste de 735 détenus palestiniens et prisonniers de sécurité devant être libérés au cours de la première phase de l’accord de cessez-le-feu.

Cette liste comprend de nombreux terroristes condamnés à perpétuité pour meurtre, parmi lesquels des éléments du Hamas, du Jihad islamique palestinien et du mouvement Fatah de l’Autorité palestinienne (AP), ainsi que des femmes et des enfants détenus dans les prisons israéliennes.

L’un des noms qui figurent en haut de la liste est celui de Zakaria Zubeidi, terroriste du Fatah, qui a participé à une évasion d’un centre de détention de haute sécurité dans le nord d’Israël en 2021, avant que lui et les cinq terroristes du Jihad islamique palestinien avec lesquels il s’est échappé ne soient à nouveau appréhendés. Ces six terroristes ont ensuite été condamnés à des peines de cinq ans d’emprisonnement pour cette évasion.

La liste publiée en ligne précise que Zubeidi ne sera pas envoyé à l’étranger, ce qui lui permettra de rentrer chez lui, dans la ville de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, où il était le commandant des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa du Fatah et où il a orchestré des attaques terroristes pendant la Seconde Intifada.

L’année dernière, l’armée israélienne a tué son fils Mohammed ainsi que plusieurs autres terroristes lors d’une attaque par drone, décrivant le jeune Zubeidi comme un « terroriste de premier plan de la région de Jénine ». Daoud, le frère de Zakaria, a été mortellement blessé lors d’un échange de tirs avec les troupes israéliennes en 2022. Jénine a continué d’être un foyer d’activité terroriste au cours de l’année écoulée.

Zakaria Zubeidi (au centre), qui s’était évadé de la prison de haute sécurité de Gilboa, arrive, entouré de gardiens de prison, pour une audience dans la ville de Nazareth, au nord d’Israël, le 22 mai 2022 (Crédit : Oren Ziv/Pool)

Un communiqué du ministère de la Justice a souligné que le premier groupe de 95 prisonniers palestiniens ne serait pas libéré avant 16 heures dimanche, heure à laquelle des rapports non confirmés de médias israéliens ont indiqué que les premiers captifs israéliens seraient libérés.

Le Hamas devrait communiquer samedi les noms des trois premiers Israéliens à être libérés, car l’accord sur les otages stipule que le groupe terroriste doit communiquer à Israël les noms des captifs qu’il va libérer 24 heures à l’avance.

On s’attend à ce que les trois otages qui doivent être libérés dimanche fassent partie de la liste des femmes civiles. Les 33 otages israéliens qui doivent être libérés au cours de la première phase de l’accord de cessez-le-feu sont des cas dits humanitaires, une catégorie composée de femmes, d’enfants, de personnes âgées et de malades.

L’unité de coordination des otages et des personnes disparues du gouvernement a informé vendredi les familles des 33 otages qui devraient être libérés. Israël n’a pas été informé du nombre de personnes qui sont en vie, mais il s’attend à ce que la majorité le soit. Israël recevra un rapport complet sur l’état de toutes les personnes figurant sur la liste sept jours après le début du cessez-le-feu. L’ordre de libération n’est pas encore connu.

Les 33 otages qui doivent être restitués dans le cadre de la première phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza. Rangée 1 (de haut en bas, de gauche à droite): Romi Gonen, Emily Damari, Arbel Yehud, Doron Steinbrecher, Ariel Bibas, Kfir Bibas, Shiri Bibas, Liri Albag, Karina Ariev, Agam Berger, Danielle Gilboa, Naama Levy, Ohad Ben-Ami, Gadi Moshe Moses, Keith Siegel, Ofer Calderon, Eli Sharabi, Itzik Elgarat, Shlomo Mansour, Ohad Yahalomi, Oded Lifshitz, Tsahi Idan, Hisham al-Sayed, Yarden Bibas, Sagui Dekel-Chen, Yair Horn, Omer Wenkert, Sasha Trufanov, Eliya Cohen, Or Levy, Avera Mengistu, Tal Shoham, Omer Shem-Tov. (Crédit : Autorisations)

La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Au cours d’une trêve d’une semaine en novembre 2023, 105 otages ont été libérés, quatre l’ont été plus tôt et huit ont été sauvés vivants par les troupes de Tsahal.

Dette morale

Selon des fuites de la réunion du cabinet diffusées par des médias israéliens, Netanyahu a déclaré aux ministres que le président américain élu Donald Trump « soutiendrait pleinement Israël pour reprendre la guerre si l’accord était violé ». Bien que Trump lui-même n’ait pas pris publiquement un tel engagement, son nouveau conseiller à la sécurité nationale a déclaré cette semaine que les États-Unis soutiendraient Israël s’il devait revenir dans la bande de Gaza.

Netanyahu aurait également déclaré que Trump avait l’intention, une fois en fonction, de lever les restrictions imposées à l’armement d’Israël. Ce serait là un atout important, car en l’absence de cette aide, Israël ne pourrait pas atteindre les objectifs fixés par l’accord.

En outre, le Premier ministre aurait déclaré que l’opposition du Hamas avait empêché la finalisation de l’accord pendant des mois, « mais la situation a changé grâce à l’héroïsme de nos soldats et aux opérations menées dans la région, notamment le coup dur que nous avons porté à l’axe iranien ».

Le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, et le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, Ronen Bar, tous deux rentrés du Qatar après la signature de l’accord, se sont également adressés aux ministres, le premier déclarant qu’ils avaient l’obligation morale de soutenir l’accord.

« Nous devons nous acquitter de cette dette morale. Cet accord est la meilleure chose à faire d’un point de vue éthique et moral. C’est un accord humain. Il comprend des mécanismes qui garantiront notre sécurité », a déclaré Barnea, selon la chaîne N12.

Le cabinet de sécurité réunit pour discuter de l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages, à Jérusalem, le 17 janvier 2025. (Crédit : Kobi Gideon/GPO)

Selon les médias israéliens, Bar a déclaré lors de la précédente réunion du cabinet de sécurité que 82 % des 1 027 prisonniers de sécurité palestiniens libérés dans le cadre de l’accord conclu en 2011 entre Israël et le Hamas pour libérer le soldat captif Gilad Shalit avaient repris leurs activités terroristes.

12 % de ces anciens prisonniers ont participé activement à des attaques terroristes après leur libération, et plus de 50 % des prisonniers libérés à l’étranger ont repris leurs activités terroristes.

Bar a déclaré que le Hamas utiliserait la trêve pour reconstituer son gouvernement et ses capacités armées, et que l’accord affaiblirait vraisemblablement encore plus l’AP.

Malgré tout, les chefs des agences de sécurité ont souligné qu’ils soutenaient fermement l’accord, insistant sur le fait qu’Israël était prêt à en assumer les conséquences sur le plan de la sécurité.

Ils ont également fait valoir que le Hamas avait intérêt à respecter les termes de la première phase pour atteindre la seconde, au cours de laquelle il serait en mesure d’obtenir la libération d’un nombre beaucoup plus important de prisonniers en échange des otages israéliens encore en vie.

« L’armée israélienne sait comment retourner au combat avec une force massive si nécessaire », a déclaré Herzl Halevi, chef d’état-major de Tsahal, cité par la chaîne N12.

Au cours de la première phase, Israël et le Hamas sont censés mener des pourparlers sur les conditions de la seconde phase, au cours de laquelle les otages encore en vie seront libérés. Les médiateurs serviront de garants pour s’assurer que les parties restent à la table des négociations jusqu’à ce qu’un accord sur la deuxième phase soit conclu, permettant ainsi la prolongation du cessez-le-feu. La deuxième phase se conclurait par un cessez-le-feu permanent.

Les Israéliens sont partagés sur la pérennité de l’accord, mais le soutiennent

Un sondage diffusé vendredi soir par la chaîne publique Kann a montré qu’une majorité de la population israélienne est favorable à la poursuite de la deuxième phase de l’accord sur les otages.

D’après le sondage, 55 % de la population souhaitent que l’accord se poursuive, même si cela signifie la fin de la guerre. 27 % pensent que la guerre devrait reprendre après la première phase, tandis que 18 % disent ne pas savoir.

Netanyahu s’était précédemment engagé à poursuivre la guerre jusqu’à ce que les capacités armées et administratives du Hamas aient été démantelées. Il aurait indiqué à ses partenaires de la coalition d’extrême droite qu’il prévoyait toujours de le faire après la première phase.

Des manifestants rassemblés pour exhorter le gouvernement à approuver un accord de libération d’otages et de cessez-le-feu avec le Hamas, à la porte Begin des quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 16 janvier 2025. (Crédit : Yael Gadot/Mouvement pour la démocratie)

Le sondage Kann a également montré que 62 % de la population soutient l’accord jusqu’à présent, contre 18 % qui s’y opposent et 20 % qui se déclarent indécis.

Même parmi les électeurs de la coalition, 45 % des personnes interrogées soutiennent l’accord, contre 30 % qui s’y opposent.

Toutefois, 46 % des électeurs de la coalition estiment qu’Israël devrait reprendre les combats lors de la deuxième phase, en violation apparente des termes de l’accord et aux dépens des otages qui devraient être libérés à ce moment-là. 35 % des électeurs de la coalition soutiennent le maintien de l’accord dans la deuxième phase et 19 % d’entre eux déclarent ne pas savoir.

40 % des citoyens pensent qu’il y a une chance moyenne que l’accord se prolonge dans la deuxième phase, 23 % pensent qu’il y a une faible chance et 21 % pensent qu’il y a une forte chance. 16 % ont déclaré qu’ils n’étaient pas sûrs.

À la question de savoir quelle partie est responsable du fait qu’il a fallu près de 470 jours pour parvenir à l’accord, 36 % ont répondu que c’était le Hamas, 25 % qu’il s’agissait d’Israël, 22 % que les deux parties étaient responsables et 17 % ont répondu qu’ils ne savaient pas.

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