Israël en guerre - Jour 489

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Qui sont les six évadés palestiniens de la prison de Gilboa ?

Parmi eux, le commandant du Fatah Zakaria Zubeidi ; le meurtrier d'Eliyahu Asheri, 18 ans ; 4 individus purgeant une peine de prison à vie et 2 placés en détention administrative

Les six prisonniers sécuritaires palestiniens qui se sont évadés de la prison de Gilboa, le 6 septembre 2021. (Crédit : capture d'écran)
Les six prisonniers sécuritaires palestiniens qui se sont évadés de la prison de Gilboa, le 6 septembre 2021. (Crédit : capture d'écran)

Six prisonniers sécuritaires palestiniens se sont échappés du centre de détention de Gilboa, lundi aux premières heures de la matinée, par le biais d’un tunnel improvisé – une évasion qualifiée par un responsable israélien de « catastrophe sans précédent dans l’histoire des services israéliens des prisons ».

Parmi les fuyards figurent cinq membres du Jihad islamique palestinien et un éminent commandant de l’aile militaire du Fatah, la Brigade des martyrs d’Al-Aqsa.

Tous sont originaires des environs de Jénine. Plusieurs d’entre eux avaient écopé d’une condamnation à vie.

« Le dragon et le Chasseur »

Le plus tristement célèbre de ces fugitifs est assurément Zakaria Zubeidi, ancien commandant du Fatah, qui a supervisé des attentats terroristes contre des Israéliens pendant la Seconde intifada depuis son bastion de Jénine. Zubeidi a été responsable de nombreux actes terroristes et notamment d’un attentat-suicide à la bombe qui a tué une Israélienne au cœur de Tel Aviv.

Zubeidi affirme s’être tourné vers le terrorisme après la mort de sa mère et de son frère qui, selon lui, ont été abattus par les soldats israéliens pendant des rixes à Jénine, aux premiers jours de l’intifada. L’opération israélienne avait alors été menée en riposte à une vague d’attentats-suicide à la bombe au sein de l’État juif et il s’était avéré qu’un grand nombre des kamikazes étaient originaires de Jénine.

Zubeidi est également connu pour sa proximité avec la gauche radicale antisioniste israélienne, qui avait vu en lui un potentiel partenaire. Sa relation avec l’activiste antisioniste Tali Fahima — qui s’est ultérieurement convertie à l’Islam – a été médiatisée ; Hahima avait été jusqu’à son domicile de Jénine pour servir de bouclier humain, tentant d’empêcher l’armée de le prendre pour cible.

Le chef terroriste Zakaria Zubeidi arrive à une audience de la cour militaire d’Ofer, le 28 mai 2019. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

En 2007, les services de sécurité du Shin Bet et l’Autorité palestinienne ont conclu un accord d’amnistie concernant des milliers de Palestiniens qui ont combattu Israël pendant cette vague de violences. Zubeidi avait été l’un d’entre eux et avait alors fondé ce qu’il avait appelé le « Théâtre de la liberté », avec un directeur d’origine juive et arabe israélienne, Juliano Mer-Khamis.

Plus d’une décennie plus tard, les forces israéliennes ont arrêté Zubeidi, l’accusant d’avoir repris des activités terroristes. Le Shin Bet avait annoncé ultérieurement que Zubeidi avait reconnu avoir ouvert le feu à deux reprises sur des bus, aux abords de l’implantation de Beit El, dans le centre de la Cisjordanie. Ces deux attaques, commises au mois de novembre 2018 et au mois de janvier 2019, avaient fait trois blessés.

Quand Zubeidi s’était présenté devant le tribunal au mois de mars 2019, les chefs d’inculpation avaient été nombreux : meurtre, tentatives de meurtre, appartenance à un groupe terrorisme, vente d’armes et préparation d’explosifs, entre autres.

Certains de ces crimes avaient été commis pendant la Seconde intifada, avant l’accord d’amnistie. Mais le Shin Bet avait estimé que la participation présumée à ces attaques contre des bus avait rendu nul et non avenu l’accord d’amnistie, ouvrant la porte à des poursuites pour ces activités terroristes et à celles commises au début des années 2000.

Le procès de Zubeidi est en cours. Il n’a pas encore été officiellement acquitté, condamné ou reconnu coupable.

En 2018 — avant son arrestation – Zubeidi avait terminé une Licence à l’université de Birzeit. Sa maitrise s’était intitulée « Le dragon et le Chasseur » et, dedans, il s’était penché sur « la poursuite, dans l’expérience palestinienne ».

« Le dragon a déjoué le chasseur », s’est réjoui le responsable du Fatah, Mounir al-Jaghoub, sur sa page Twitter après l’évasion de lundi.

« Ni le premier ni le dernier »

Les autres fuyards palestiniens sont des membres du Jihad islamique palestinien, tous originaires du secteur de Jénine.

Eham Kamamji, âgé de 35 ans, résident de Kufr Dan, a attaqué et assassiné un Israélien de 18 ans, Eliyahu Asheri, qui vivait dans l’implantation d’Itamar, en Cisjordanie, en 2006. Kamaji, en compagnie de deux complices, avait enlevé et abattu Asheri à bout portant d’une balle dans la tête.

Kamamji aurait reconnu son crime devant les juges et avait fait part de sa fierté.

« L’adolescent que j’ai tué n’était pas un petit garçon. Il faisait ses études dans un établissement d’enseignement supérieur de l’armée de l’air israélienne. Et il ne sera ni le premier, ni le dernier à avoir connu le même sort aussi longtemps que l’occupation continuera », avait-il dit lors de l’audience au cours de laquelle il avait été condamné, des propos qui avaient été rapportés à l’époque par le Jerusalem Post.

Les frères Al-Arida — Mahmoud, 46 ans, et Mohammad, 39 ans – ont été arrêtés en 1996 et en 2002 pour terrorisme. Originaires d’Arraba, à proximité de Jénine, ils purgeaient une peine de prison à vie. Ils avaient reconnu être membres du Jihad islamique palestinien.

Yaqoub Qadiri, 49 ans, avait été arrêté pour planification d’attentats terroristes contre des Israéliens. Il était un combattant du Jihad islamique. La loi militaire israélienne précise que l’appartenance à un groupe terroriste est, en soi, un crime qui peut être sanctionné par plusieurs années de prison.

Le sixième et dernier détenu, Munadil Nafayat, un membre du Jihad islamique palestinien qui est âgé de 26 ans, est originaire de Yaabad, près de Jénine, en Cisjordanie. Nafayat, contrairement aux autres fuyards, n’était pas sous le coup d’une inculpation. Il se trouvait en détention administrative, une pratique israélienne qui permet au pays de mettre en prison des suspects pour raison sécuritaire.

La détention administrative est légale selon la loi internationale qui reconnaît qu’elle peut être nécessaire dans certaines situations extrêmes. Les groupes de défense des droits de l’Homme, de leur côté, estiment qu’Israël en abuse. Cette pratique est principalement utilisée contre les Palestiniens accusés de terrorisme.

Nafayat se trouvait derrière les barreaux depuis 2019. Mais il avait déjà été placé, par le passé, en détention administrative. Il avait notamment passé quatre mois en cellule en 2015, selon les médias palestiniens.

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