Israël en guerre - Jour 368

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Le Hamas promet l’amnistie aux « collaborateurs » d’Israël qui se rendent

L’agence de presse palestinienne al-Majd al-Amina a indiqué qu’une campagne était déjà enclenchée pour capturer les « collaborateurs » et qu’un groupe avait déjà été arrêté

Dov Lieber est le correspondant aux Affaires arabes du Times of Israël

Capture d'écran des "collaborateurs" présumés d'Israël (Crédit : YouTube)
Capture d'écran des "collaborateurs" présumés d'Israël (Crédit : YouTube)

Le Hamas a annoncé mardi qu’il octroierait l’amnistie aux « agents » israéliens de Gaza s’ils se rendaient, d’ici la semaine prochaine.

Le Hamas avait annoncé samedi que des « mesures radicales » seraient prises à l’encontre de Palestiniens ayant « collaboré » avec Israël, un acte passible de peine de mort, après l’assassinat d’un de ses commandants militaires, Mazen Foqaha.

Dans le cadre de leur enquête, les autorités gazaouies ont fermé dans la foulée le seul point de passage des personnes de Gaza vers Israël, avant de le rouvrir partiellement. Cette mesure semble viser à éviter toute exfiltration de personnes qui pourraient être impliquées dans ce meurtre.

Samedi, elles ont annoncé autoriser les humanitaires étrangers de l’ONU et de la Croix-Rouge à entrer et sortir de l’enclave « compte tenu des besoins en aide humanitaire à Gaza ».

Pour les autres, les restrictions restent en place : seuls les malades sortant pour recevoir un traitement ou les proches de prisonniers en route pour les visiter pourront sortir à condition d’avoir moins de 15 ans ou plus de 45 ans. « Les cas humanitaires urgents seront examinés individuellement », ont-elles ajouté.

« Au nom de la responsabilité nationale et sociale, le ministère de la Sécurité intérieure et nationale ouvrira la porte du repentir à ceux qui sont devenus victimes de l’occupation et de ses services de renseignements », selon un communiqué du ministère de l’Intérieur du Hamas, indiquant que l’armée israélienne forceraient certains gazaouis à travailler pour elle.

La « porte du repentir » sera ouverte pendant une semaine, à compter de mardi, a précisé le communiqué.

Le communiqué invite les « collaborateurs » à se rendre « à la personne la plus proche d’eux, en relation avec les services de sécurité ».

Un Palestinien armé et masqué repousse une foule de croyants devant la mosquée de Gaza Ville après la prière du vendredi, avant l'exécution de 18 hommes qui auraient collaboré avec Israël, le 22 août 2O14. (Crédit : AFP)
Un Palestinien armé et masqué repousse une foule de croyants devant la mosquée de Gaza Ville après la prière du vendredi, avant l’exécution de 18 hommes qui auraient collaboré avec Israël, le 22 août 2O14. (Crédit : AFP)

Le ministère a affirmé que ceux qui se rendront « recevront une protection légale et sécuritaire et leurs cas seront traités dans le plus grand secret, hors des quartiers généraux de la sécurité ».

Ceux qui ne se rendent pas seront « livrés aux services de sécurité, et considérés prévenus », conclut le communiqué.

Dans la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, une arrestation pour suspicion de collaboration avec Israël est synonyme d’une peine de mort quasi-systématique.

Dans son communiqué, le porte-parole du ministère de l’Intérieur Iyad al-Bozoum, précise que ces mesures seront prises « durant les heures ou les jours à venir », laissant planer la possibilité d’arrestations, de procès ou même d’exécutions. Lors du dernier conflit dans la bande de Gaza à l’été 2014, la branche armée du Hamas avait déjà exécuté six hommes en place publique, pour des faits de « collaboration ».

En novembre 2012, des hommes du Hamas à moto ont été filmés en train de traîner les corps de personnes accusées de « collaboration » dans les rues de Gaza.

Human Rights Watch et d’autres groupes de défense ont condamné les exécutions sommaires des « collaborateurs » à Gaza.

Lundi, l’agence de presse palestinienne al-Majd al-Amin, qui est affiliée à la branche armée du Hamas, a indiqué qu’une campagne était déjà enclenchée pour capturer les « collaborateurs » et qu’un groupe avait déjà été arrêté.

Depuis que le Hamas a pris le pouvoir en 2007, 96 peines de mort ont été prononcées, principalement par des tribunaux militaires, et généralement dans des cas d’espionnage pour les services israéliens, selon Hamdi Shaqura du Centre palestinien pour les droits de l’homme. Toutes les sentences n’ont pas été exécutées.

En 2016 seulement, au moins 21 peines de mort ont été prononcées.

Dès l’annonce la semaine dernière de la mort de Mazen Foqaha, abattu devant son domicile de Tel el-Hawa, un quartier sud de Gaza City de quatre balles tirées à bout portant à l’aide d’un silencieux, les dirigeants du mouvement islamiste avaient pointé du doigt Israël et des « collaborateurs » palestiniens et promis de se venger.

Mazen Foqaha à sa libération après l'accord Shalit, en 2011. (Crédit : capture d'écran Twiter)
Mazen Foqaha à sa libération après l’accord Shalit, en 2011. (Crédit : capture d’écran Twiter)

Israël n’a pas annoncé son implication dans l’assassinat de Foqaha, et dimanche, le ministre de la Défense Avigdor Liberman a insinué que le travail avait été fait en interne.

« Le Hamas est connu pour ses assassinats en interne – qu’ils regardent donc de ce côté-là », a-t-il dit.

Abu Obeida, un porte-parole de la branche militaire du Hamas a rapidement rejeté les sous-entendus de Liberman.

« Nous maintenons que nul autre que l’ennemi sioniste n’est responsable de ce crime, et nous ne céderons pas à ses tentatives, ouvertes ou dissimulées de nier ou de remanier les cartes », a-t-il dit.

Foqaha, 38 ans et originaire de Cisjordanie, avait été condamné à neuf peines de prison a perpétuité pour avoir planifié un attentat-suicide en 2002 en Israël, qui a coûté la vie à 9 personnes et en avait blessé 52 autres.

Il a été libéré dans le cadre d’un échange de prisonniers lors de l’accord Gilad Shalit et a été déporté à Gaza. Il est tenu pour responsable des nouvelles cellules terroristes du Hamas en Cisjordanie.

Durant un discours diffusé au service funéraire pour Foqaha à Gaza la semaine dernière, Khaled Meshaal avait déclaré : « si Israël veut changer les règles du jeu, nous relèverons le défi ».

« L’occupant sioniste nous a enlevé un grand héros et nous ne resterons pas silencieux », a-t-il ajouté.

L’AFP a contribué à cet article.

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