Le président de la RDC accusé d’avoir comparé son homologue rwandais à Adolf Hitler
Félix Tshisekedi a lancé à l'adresse Paul Kagame : "puisqu'il a voulu se comporter comme Adolf Hitler en ayant des visées expansionnistes (en RDC), je lui promets de finir comme Adolf Hitler"
Kigali a assimilé dimanche à une « menace » des déclarations du président de la République démocratique du Congo qui a comparé son homologue rwandais à Adolf Hitler et fustigé ses « visées expansionnistes » présumées.
« La menace du président de la RDC s’ajoute aux nombreuses provocations qu’il utilise pour détourner l’attention de ses échecs en matière de sécurité et de gouvernance », a déclaré à l’AFP Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais.
La veille, elle avait déjà qualifié les commentaires du président Félix Tshisekedi de « menace forte et claire » sur X.
Lors d’un meeting de campagne électorale vendredi à Bukavu, dans l’est troublé de son pays, Félix Tshisekedi a lancé: « Je vais m’adresser au président rwandais Paul Kagame pour lui dire ceci : puisqu’il a voulu se comporter comme Adolf Hitler en ayant des visées expansionnistes (en RDC), je lui promets de finir comme Adolf Hitler ».
Avec le Nord-Kivu et l’Ituri, le Sud-Kivu, dont Bukavu est le chef-lieu, est une des provinces orientales de la RDC en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés, hérités pour beaucoup des guerres qui ont ensanglanté la région dans les années 1990-2000.
Les relations avec le voisin rwandais sont très tendues depuis cette période et connaissent un pic de tension depuis deux ans, avec la résurgence dans le Nord-Kivu de la rébellion du M23 (« Mouvement du 23 mars ») qui, soutenue par Kigali selon de nombreuses sources, s’est emparée de larges pans de la province.
A de nombreuses reprises, Félix Tshisekedi a dénoncé « l’agression » rwandaise « sous couvert du M23″, en accusant le Rwanda, qu’il a qualifié il y a quelques mois d' »horrible voisin », de vouloir accaparer les richesses, minières notamment, de l’Est congolais.
Au pouvoir depuis janvier 2019, Félix Tshisekedi brigue un second mandat aux élections prévues le 20 décembre en RDC et multiplie les déplacements à travers le pays.