L’entreprise israélienne Carrar va lever 18 M de $ pour son usine de batteries pour véhicules électriques
La start-up automobile israélienne entend doubler ses effectifs et ouvrir près de Sderot sa première usine de batteries pour véhicules électriques munies d'un système de refroidissement
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

La start-up automobile israélienne Carrar, dont le siège est situé dans un parc industriel près de Sderot, non loin de la frontière avec Gaza, va tenter de lever 18 millions de dollars pour se doter de sa toute première ligne de production de système de refroidissement pour batteries de véhicules électriques (VE) et doubler ses effectifs.
La dernière levée de fonds de la startup Carrar – pour un montant de 5,3 millions de dollars – remonte à avril 2024, six mois après l’évacuation de son siège suite à des tirs de grenades propulsées par des roquettes du Hamas qui ont endommagé une partie de ses bureaux.
Deux semaines après le pogrom commis par le Hamas le 7 octobre 2023, la startup avait repris le travail avec la plupart de ses employés – et fondateurs -, tous originaires de Sderot ou des communautés environnantes du sud d’Israël, sous d’incessants tirs de roquettes. Un grand nombre de ses employés ont été évacués, d’autres ont été mobilisés.
Avec ces fonds supplémentaires, Carrar envisage de doubler ses effectifs, pour les porter de 25 à 50 employés ces deux prochaines années, et d’attirer des ingénieurs du sud d’Israël plutôt que des centres technologiques traditionnels comme Tel Aviv ou Herzliya, dans le centre du pays.
Les fonds levés serviront également à construire la toute première ligne de production de systèmes intégrés pour batteries de véhicules électriques. Ce mois-ci, Carrar s’est vu attribuer une subvention de 4,6 millions de dollars de la part de l’Autorité israélienne de l’innovation, qui vient compléter le cycle de financement destiné à lever plus de 18 millions de dollars.
Les voitures électriques constituent une innovation vertueuse sur le plan écologique et concourent à la lutte contre la crise climatique, mais elles posent malgré tout un problème : leurs batteries. Les problèmes concernent leur temps de charge, leur durée de vie, leur coût et leurs problèmes de sécurité.
« La performance des batteries est l’élément clé des performances des véhicules électriques », explique Avinoam Rubinstain, PDG de Carra, au Times of Israel.
« Le contrôle de la température des batteries est essentiel aux performances des batteries. »

Mutli-entrepreneur, Rubinstain souligne que le système de refroidissement par immersion de Carrar, qu’il compare à une climatisation, a été développé pour garantir que la batterie maintienne une température optimale à tout moment, sans surchauffe ni incendie, et ce, quelles que soient les fluctuations de chaleur liées au climat, au mode de charge ultra-rapide ou aux accélérations de la voiture.
Fondée en 2019 par Erez Freibach, Carrar conçoit de modules de batterie dotés d’un système de gestion thermique interne conçu pour tous les véhicules électriques – flottes commerciales, autobus, camions, voitures de sport et même voitures de course professionnelles.
Le système, intégré à la batterie, dissipe et ajuste la chaleur de manière uniforme à l’intérieur comme à l’extérieur des cellules de la batterie et empêche la surchauffe au moment des accélérations ou en cas de vitesses élevées comme en cas de climat chaud.
Carrar assure que son système maintient la batterie du véhicule électrique à une température stable, ce qui consomme moins d’énergie et triple la durée de vie de la batterie, si on le compare aux systèmes des constructeurs automobiles.
Carrar s’est doté de chambres d’essai de batteries dans ses installations du parc industriel de Sapirim et s’est associé aux plus grands constructeurs automobiles du monde, que ce soit aux États-Unis, en Suède, en Allemagne, en Italie ou au Japon, avec par exemple Volvo, Volkswagen et Hyundai, pour des tests de pré-développement.

« Avec ces fonds supplémentaires, nous allons nous développer dans le parc industriel de Sapirim et construire notre première ligne de production en Israël, avant d’ouvrir des lignes de production évolutives au plus près de nos clients, à proximité de la fabrication des véhicules, pour fournir des produits rapidement intégrables et susceptibles de donner lieu à des essais sur circuit », précise Rubinstain.
À ce jour, la startup a levé près de 14 millions de dollars, notamment auprès de Gentherm, fabricant de technologies de gestion thermique de Northville, dans le Michigan, coté au Nasdaq, mais aussi de NextGear Ventures et NextLeap Ventures, sans oublier le fonds de capital-risque Salinda et le capital-risque israélien OurCrowd.