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Les difficultés de Kushner ne détruiront pas ses efforts pour la paix – experts

D’anciens négociateurs américains affirment que la perte de l’accès aux informations top secrètes du gendre du président ne sera pas le facteur qui brisera son travail pour la paix

Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël

Jared Kushner lors d'une réunion à la Maison Blanche avec le président Donald Trump, le 11 janvier 2018 (Crédit : Mark Wilson/Getty Images)
Jared Kushner lors d'une réunion à la Maison Blanche avec le président Donald Trump, le 11 janvier 2018 (Crédit : Mark Wilson/Getty Images)

WASHINGTON — L’équipe diplomatique du président américain Donald Trump chargée de négocier un accord de paix israélo-palestinien est maintenant confrontée à un autre problème : elle est dirigée par une personne sans autorisation d’accès aux informations top secrètes.

C’est une situation sans précédent, ont déclaré les anciens négociateurs américains pour la paix au Moyen-Orient au Times of Israel la semaine dernière. Mais est-ce que cela condamne les tentatives de Jared Kushner de réussir là où les administrations précédentes ont échoué ? Pas nécessairement, disent ces mêmes anciens diplomates. Cela nuira à sa capacité de mener les négociations, mais en soit cela ne brisera pas ses efforts.

« Le fait qu’il n’a aucune autorisation au-dessus du niveau secret ne fera absolument aucune différence en termes de résultats, car le problème dans ce cas n’est pas l’accès de Jared Kushner ou le manque d’accès aux informations classifiées », a déclaré Aaron David Miller, qui a travaillé sur les affaires israélo-palestiniennes pour le Département d’Etat sous plusieurs administrations.

« En ce qui concerne la question israélo-palestinienne, il s’agit de l’incapacité de deux hommes à faire les choix et de prendre des décisions qui permettraient à une tierce partie, à savoir M. Kushner, de les pousser et de les soutenir alors qu’ils progressent vers la négociation d’un accord », a-t-il analysé, se référant au Premier ministre Benjamin Netanyahu et au président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas.

Mais cela n’est tout de même pas une bonne chose pour Kushner — un conseiller et le gendre du président Trump — et cela lui nuira probablement sur deux niveaux : au niveau de la perception et de la substance.

« Il y a un élément de prestige ici. Les gens avec qui il traite maintenant comprennent que, quelle que soit la réalité, l’impression et l’image est qu’il est descendu d’un cran », a déclaré Miller.

« Beaucoup de ceci est du battage [médiatique] et à l’image et aux écrans de fumée, mais la notion que les gens ont accès à l’information et que [l’information] est le pouvoir est un concept universel dans les négociations. »

Jared Kushner, à gauche, conseiller à la Maison Blanche, et Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, à Ramallah, le 24 août 2017. (Crédit : WAFA)

En substance, Kushner ne pourra plus avoir accès à certains rapports de renseignement, y compris des interceptions de conversations entre dirigeants arabes et palestiniens, ce qui peut être utile pour un responsable américain qui veut savoir ce que pensent les autres parties.

« Les personnes avec lesquelles il traite, en particulier du côté arabe et palestinien, comprennent maintenant qu’il ne lira pas de conversations ou d’informations à leur sujet, car il se voit maintenant refuser l’accès aux interceptions de la NSA, ce qui peut être important dans une négociation », a poursuivi Miller. « Cela n’est pas déterminant, mais important. »

Certains anciens négociateurs américains, cependant, insistent sur le fait que les rapports de renseignement sont moins importants que le côté humain des négociations, dans lequel Kushner peut encore, théoriquement, s’engager. Son principal obstacle est que, depuis que le président Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre dernier et a lancé des plans pour y déplacer l’ambassade américaine, les dirigeants palestiniens ont refusé de rencontrer les membres de l’administration Trump, affirmant qu’ils ont abandonné leur capacité d’agir comme un négociateur honnête.

Former Middle East ambassador and Obama adviser Dennis Ross at an event at the Jewish People Policy Institute in Jerusalem earlier this year (photo credit: Uri Lenz/Flash90)
Dennis Ross , ancien conseiller spécial d’Obama et ambassadeur pour le Moyen-Orient, à Jérusalem en 2012. (Crédit : Uri Lenz/Flash90)

« Honnêtement, au fil des ans, dans toutes les négociations que j’ai menées, j’ai trouvé que les renseignements n’étaient pas aussi importants que les réunions directes. Le renseignement n’était pas un facteur important lorsqu’il s’agissait de négociations en elles-mêmes », a expliqué Dennis Ross, qui a travaillé sur le processus de paix sous les deux administrations : républicaine et démocrate, au micro de la CNN. « Cela ne veut pas dire que cela ne l’aiderait pas. »

Mardi, Politico a été le premier à annoncer que l’autorisation de sécurité de Kushner avait été retirée après des mois de retard dans la vérification de ses antécédents.

Le chef d’état-major de la Maison-Blanche, John Kelly, a envoyé une note vendredi dernier qui fixait une date butoir pour l’interruption de l’accès aux informations top secrètes pour ceux dont les demandes étaient en attente depuis le 1er juin ou avant cette date.

Kushner n’a désormais accès qu’au niveau « secret ».

Il y a au moins un diplomate américain chevronné qui pense que son statut diminué ne lui nuira pas du tout : Elliott Abrams, qui a occupé plusieurs postes de haut niveau dans les administrations de Ronald Reagan et de George W. Bush.

« Avec une autorisation secrète, vous avez accès à 100 % des rapports diplomatiques », a déclaré Abrams au Times of Israel. « C’est tout ce dont il a besoin pour être en mesure de mener l’effort américain sur le processus de paix. »

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