Les électeurs se rendent aux urnes pour le second tour des élections municipales
Le second tour est en cours à Ariel, Beit Shemesh, Abu Gosh, Haïfa et dans 31 autres villes et villages où aucun candidat n'a réussi à atteindre 40% au premier tour le mois dernier
Les bureaux de vote ont ouvert pour le deuxième tour des élections municipales, dimanche à 13 heures, avec des candidats en lice dans 35 villes et villages dans tout le pays.
Un second tour est organisé au sein des circonscriptions dans lesquelles aucun candidat n’a obtenu les 40 % de voix nécessaires pour l’emporter au premier tour, il y a de cela deux semaines.
Cela concerne ainsi 992 866 électeurs et 69 candidats dans plus de 2 000 bureau de vote auxquels s’ajoutent ceux déployés pour les soldats en service actif dans la bande de Gaza. Il y avait initialement 70 candidats jusqu’à ce que Dror Shor se retire de la course au Conseil régional de Beer Tuvia.
Ce jour n’est pas férié, contrairement au premier tour, fin février, et les bureaux seront ouverts de 13 heures à 22 heures. La date initiale a été avancée de deux jours pour tenir compte du début du mois sacré musulman du Ramadan.
Le ministre de l’Intérieur, Moshe Arbel, a appelé les électeurs à exercer leur droit de vote « en dépit des moments difficiles que nous traversons », affirmant qu’il est « important d’aller voter et de peser sur l’avenir de votre ville pour les cinq années à venir ».
Par voie de communiqué, le ministère a publié les chiffres définitifs du premier tour du 27 février dernier. Ce sont donc 3,8 millions d’électeurs sur les 7,08 millions que compte le pays – soit 53,7 % – qui ont voté, contre 56,9 % en 2018 et 51 % en 2013.
Au premier tour, 709 femmes ont été élues aux conseils régionaux et 1 101 aux conseils locaux. Cinq conseils régionaux et neuf collectivités locales seront désormais dirigés par des femmes.
Quatre femmes sont en lice pour la tête de leurs autorités locales au second tour, dont la maire sortante de Beit Shemesh, Aliza Bloch, qui affronte le candidat de Degel Hatorah, Shmuel Greenberg.
La population ultra-orthodoxe, ou haredie, de la ville a lancé une campagne pour reprendre la ville, avec le soutien de l’ancien maire Moshe Abutbul, défait au premier tour.
Jusqu’au premier tour, Greenberg s’était bien gardé d’employer un discours religieux clivant mais il est depuis passé à l’offensive, en distribuant des tracts dénonçant l’intention de Bloch de démolir plusieurs synagogues construites illégalement en ville.
Il a par ailleurs évité de parler de ses diplômes universitaires ou de son service militaire, choisissant de mettre en avant ses années passées dans une yeshiva. Le porte-parole de l’équipe de campagne de Greenberg a refusé de répondre aux questions sur sa ligne politique.
S’exprimant depuis un bureau de vote dimanche, Zev Kaplan, olé américain haredi, a déclaré que si les résidents haredim anglophones hésitaient entre les deux candidats, il voterait pour Greenberg.
« Je connais Shmuel depuis 12 ans et je sais que c’est quelqu’un de formidable. Je ne suis pas l’électeur haredi classique. Je n’ai pas voté pour Abutbul aux deux derniers scrutins. Je vote pour Shmuel quel que soit son parti parce que c’est quelqu’un de très compétent et qu’il sera un maire des plus efficaces », a-t-il déclaré.
À Beit Shemesh, en 2013, la police avait procédé à plusieurs arrestations pour suspicion de fraude électorale suite à la découverte, dans un appartement et une voiture appartenant à des partisans d’Abutbul, de centaines de cartes d’identité, ainsi que d’une cache contenant des vêtements ayant manifestement servi à déguiser des personnes venues voter à plusieurs reprises le jour du scrutin.
Par voie de communiqué, le directeur général du ministère de l’Intérieur, Ronen Peretz, a déclaré que son ministère « travaillait en totale coopération avec le Commandement du Front intérieur, l’armée israélienne et la police » et qu’il était prêt à « garantir la bonne tenue des élections ».
À Haïfa, l’ex-maire Yona Yahav, 79 ans, se présente contre David Etzioni.
Rehovot organise un second tour entre Matan Dil et Zohar Blum, le maire sortant, Rahamim Malul, n’ayant pris que la troisième place.
Un second tour est également organisé à Efrat et Ariel, aucun candidat n’ayant obtenu 40 % des voix dans l’une ou l’autre de ces implantations de Cisjordanie.
L’élection d’Ariel est l’occasion d’un retour en politique pour l’ex-député du Likud Oren Hazan, quatre ans et demi après avoir été condamné à 100 heures de travaux d’intérêt général pour avoir agressé physiquement et verbalement un employé municipal.
Après son élection à la Knesset en 2015, la télévision israélienne avait rapporté que le tout jeune député avait engagé des prostituées pour ses amis et consommé des drogues dures en Bulgarie, où il dirigeait un casino.
Le seul mandat de député de Hazan a été émaillé de scandales et, en janvier 2018, il a été le premier membre de la Knesset à être interdit d’activités parlementaires pour six mois, suite à plusieurs incidents au cours desquels il avait insulté ses collègues députés.
Il affronte cette fois Yair Chetboun.
D’autres tours de scrutin sont également organisés à Abu Ghosh, Kafr Kanna, Ness Ziona, Kiryat Gat et Ramle.