Israël en guerre - Jour 368

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Les Israéliens doivent rester près des abris, les Libanais sont exhortés à se rendre au Nord alors que les troupes franchissent la frontière

Un chauffeur de bus a été modérément blessé par un tir de barrage du Hezbollah dans la région de Tel Aviv ; le groupe terroriste affirme qu'Israël a menti au sujet de l'entrée de ses soldats au Liban, mais se dit prêt à une « confrontation directe »

Les forces de sécurité israéliennes inspectent le site d'impact d'une roquette tirée depuis le Liban vers le centre d'Israël, le 1er octobre 2024. (Jack GUEZ / AFP)
Les forces de sécurité israéliennes inspectent le site d'impact d'une roquette tirée depuis le Liban vers le centre d'Israël, le 1er octobre 2024. (Jack GUEZ / AFP)

Une roquette tirée depuis le Liban a touché mardi une grande autoroute à l’extérieur de Tel-Aviv, blessant au moins deux personnes, ont indiqué les autorités, qui ont, dans la foulée, imposé de nouvelles restrictions aux rassemblements alors que l’armée se prépare à une escalade des combats avec le groupe terroriste Hezbollah après avoir lancé une incursion terrestre limitée dans le sud du Liban au cours de la nuit.

Les avertissements destinés à des millions d’Israéliens, du nord de la Galilée jusqu’à Jérusalem et Tel Aviv, ont été lancés peu après que les forces israéliennes ont conseillé aux civils libanais de rester au nord du fleuve Litani, alors qu’elles commençaient à déployer des troupes dans les villages situés le long de la frontière, dans le cadre d’une opération qui devrait faire passer le conflit en cours à la vitesse supérieure, après des semaines de frappes aériennes intenses sur les bastions du Hezbollah dans tout le pays.

Les tirs de roquettes de mardi en fin de matinée étaient la première salve à viser le centre d’Israël depuis l’annonce de l’opération terrestre juste après minuit dans la nuit de lundi à mardi, bien que la matinée ait été marquée par des dizaines de tirs de roquettes sur le nord d’Israël et par une attaque de drone déjouée près de Tel-Aviv, qui a ensuite été revendiquée par les Houthis du Yémen, alliés du Hezbollah.

Les nouvelles restrictions annoncées par le commandement du front intérieur de l’armée israélienne ont entraîné la fermeture des écoles et des lieux de travail qui ne disposent pas d’un accès adéquat aux abris anti-bombes, la fermeture des plages et la limitation des rassemblements à 30 personnes à l’extérieur et à 300 personnes à l’intérieur. Les directives concernent tout le nord et le centre d’Israël, y compris Tel Aviv, Jérusalem, la région côtière de Sharon, la région du Carmel près de Haïfa, Wadi Ara et le nord de la Cisjordanie.

Ces restrictions ont été énoncées après que trois ou quatre roquettes ont été tirées sur le centre d’Israël depuis le Liban. L’une d’entre elles a percuté la Route 6 près de la ville de Kafr Qassem, laissant un cratère sur la chaussée et fermant l’autoroute très fréquentée.

D’autres roquettes, qui ont déclenché des sirènes dans un grand nombre de villes densément peuplées au nord et à l’est de Tel Aviv, ont été repoussées par les défenses aériennes, a indiqué l’armée israélienne.

Des éclats provenant de l’impact d’une roquette sur la Route 6 ont réussi à pénétrer dans un bus transportant 10 passagers sur l’autoroute, blessant le conducteur de 54 ans à la tête, a indiqué le service de secours Magen David Adom. Il a été hospitalisé et se trouve dans un état moyen.

Des Israéliens se réfugient à l’intérieur d’un abri anti-bombes alors que les sirènes d’alerte aux roquettes retentit à Tel Aviv, le 1er octobre 2024. (Yossi Aloni/Flash90)

D’autres personnes qui se trouvaient à bord du bus ont été soignés pour stress aigu, et un automobiliste, âgé de 31 ans, a été hospitalisé pour des blessures légères, a indiqué la MDA.

Le Hezbollah a revendiqué l’attaque, indiquant avoir lancé des missiles de moyenne portée « Fadi 4 » en direction de la base militaire de Glilot près de Herzliya, qui abrite le siège du Mossad et l’unité 8200 de renseignement de Tsahal.

La police a indiqué que des éclats d’obus étaient également tombés dans d’autres zones, notamment dans la banlieue de Tel Aviv, Ramat Hasharon, mais qu’il n’y avait pas d’autres signalements de blessures ou de dommages.

Tout au long de la matinée de mardi, des tirs de roquettes sporadiques ont frappé le nord d’Israël, les sirènes retentissant à plusieurs reprises dans la ville frontalière de Metula, et forçant les habitants de Safed et d’autres villes du Nord à s’abriter.

De la fumée s’élève du site d’une frappe aérienne israélienne sur le village d’Arnoun, dans le sud du Liban, le 1er octobre 2024. (AFP)

Plus de 30 roquettes ont été tirées sur le Nord, dont la plupart ont été interceptées ou ont atterri dans des zones inhabitées. Les attaques n’ont pas fait de blessés, mais certaines ont déclenché des incendies.

Ces attaques étaient relativement modestes par rapport aux barrages massifs qui, comme certains le craignaient, pourraient accompagner une invasion terrestre israélienne et mettre à l’épreuve les défenses aériennes d’Israël.

Toutefois, les nouvelles restrictions imposées par le Commandement du Front intérieur, qui sont intervenues alors que de nombreux Israéliens se préparaient à des vacances prolongées pour célébrer le nouvel an juif à partir de mercredi soir, ont indiqué que les responsables pensaient que d’autres tirs de roquettes pourraient avoir lieu.

Le porte-parole du Hezbollah, Mohammed Afifi, a déclaré que le tir de missiles sur la région de Tel Aviv n’était « qu’un début ».

Avant le début des combats, il était estimé que le Hezbollah possédait un important arsenal de quelque 150 000 roquettes, dont un petit nombre de missiles de précision, ainsi qu’une force de combat très disciplinée.

Un bâtiment endommagé est visible sur le site d’une frappe aérienne israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, mardi 1er octobre 2024. (AP/Hassan Ammar)

Une campagne aérienne israélienne a visé les entrepôts d’armes et les installations de fabrication du groupe, tandis que des frappes ciblées ont éliminé une grande partie de ses dirigeants, réduisant probablement la capacité d’attaque du groupe.

Dans les jours qui ont précédé l’opération terrestre, les responsables militaires israéliens avaient prévenu que la campagne aérienne devrait probablement être complétée par une offensive terrestre.

Pour l’instant, aucun combat majeur n’a été signalé dans le sud du Liban après qu’Israël a annoncé, tôt mardi, le lancement d’une opération « limitée et localisée » visant à éloigner le Hezbollah de la frontière et à permettre aux habitants du nord d’Israël de rentrer chez eux après une année de tirs incessants de roquettes en provenance du Liban sur les villes situées près de la frontière.

Des véhicules blindés israéliens dans une zone de rassemblement dans le nord d’Israël, près de la frontière israélo-libanaise, le 1er octobre 2024. (Crédit : AP/Baz Ratner)

Deux sources de sécurité libanaises ont déclaré à Reuters que des unités israéliennes avaient pénétré au Liban pendant la nuit pour des opérations de reconnaissance et de sondage. Les troupes libanaises se sont également retirées de leurs positions le long de la frontière, a ajouté la source.

La 98e division de Tsahal, une formation d’élite composée d’unités de parachutistes et de commandos déployées à Gaza depuis des mois, a mené l’opération terrestre de cette nuit au Liban, a indiqué l’armée.

Les brigades de parachutistes et de commandos de la division ont été rejointes par la 7e brigade blindée, selon Tsahal, qui a diffusé des images du début de l’opération.

Après avoir averti les civils libanais de se maintenir au nord du fleuve Litani, à quelque 30 kilomètres de la frontière, l’armée israélienne a envoyé des avis d’évacuation aux habitants de près de plus d’une dizaine de communautés frontalières libanaises, mardi en début d’après-midi, leur demandant de fuir au nord du fleuve Awali, à quelque 60 kilomètres de la frontière.

« Avertissement urgent aux habitants du Sud-Liban. De violents combats se déroulent dans le sud du Liban et des membres du Hezbollah utilisent l’environnement civil et la population comme boucliers humains pour lancer des attaques », a écrit Avichay Adraee, porte-parole de l’armée en langue arabe, sur X.

Le Litani marque la limite nord d’une zone déclarée par l’ONU et destinée à servir de zone tampon entre Israël et le Hezbollah, mais qui, selon Jérusalem, a été envahie par des terroristes armés au cours des deux dernières décennies.

Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré que les troupes menaient des « raids terrestres localisés » dans les villages proches de la frontière, accusant le Hezbollah d’avoir l’intention d’utiliser les villes comme « points d’appui pour une invasion du type de celle du 7 octobre dans les maisons israéliennes ».

Les troupes de Tsahal opèrent sur la frontière nord avec le Liban, sur une photo publiée le 1er octobre 2024. (Forces de défense israéliennes)

Le Hezbollah prévoyait « d’envahir Israël, d’attaquer les communautés israéliennes et de massacrer des hommes, des femmes et des enfants innocents », a-t-il déclaré.

Un responsable militaire israélien a déclaré que les troupes se trouvaient à distance de marche de la frontière et se concentraient sur des villages situés à des centaines de mètres d’Israël. Ce responsable, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat conformément aux règles militaires, a déclaré qu’il n’y avait pas encore eu d’affrontements avec les combattants du Hezbollah sur le terrain.

Mohammed Afifi, porte-parole du Hezbollah, a nié l’entrée de troupes au Liban, mais a déclaré que les combattants étaient prêts à « une confrontation directe avec les forces ennemies qui osent ou tentent d’entrer au Liban, afin de leur infliger des pertes ».

L’armée a déclaré qu’elle continuait également d’utiliser sa force aérienne, en menant des frappes sur plusieurs bâtiments où le Hezbollah stockait des armes et des lance-roquettes au Liban. Cette nuit, elle a déclaré avoir frappé des installations de production d’armes du Hezbollah et d’autres infrastructures militaires dans la banlieue de Dahiyeh, au sud de Beyrouth.

De la fumée s’élève du site d’une frappe aérienne israélienne qui a ciblé un quartier de la banlieue sud de Beyrouth tôt le 1er octobre 2024. (Fadel ITANI / AFP)

Lors d’un appel téléphonique, le Ministre de la Défense Yoav Gallant a semblé obtenir de son homologue Lloyd Austin le soutien des États-Unis pour l’opération. Selon le Pentagone, les deux hommes « se sont mis d’accord sur la nécessité de démanteler les infrastructures d’attaque le long de la frontière pour s’assurer que le Hezbollah libanais ne puisse pas mener des attaques du type de celles du 7 octobre sur les communautés du nord d’Israël ».

La FINUL, la force internationale de maintien de la paix stationné dans le Sud-Liban, a déclaré que l’armée l’avait informée la veille de son « intention d’entreprendre des incursions terrestres limitées au Liban » et a qualifié cette évolution de « dangereuse ».

Les casques bleus ont accusé Israël de violer la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui a mis fin à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006 et qui exigeait que le groupe terroriste soutenu par l’Iran se retire au nord du Litani.

Daniel Hagari a rétorqué que la résolution 1701 n’avait pas été appliquée par le Liban ou la FINUL, permettant au Sud-Liban d’être « envahi par les terroristes et les armes du Hezbollah ».

Des partisans du Hezbollah portent un drapeau représentant le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, alors qu’ils conduisent un scooter après la procession funéraire des commandants du Hezbollah, Ibrahim Kobeisi et Hussein Ezzedine, dans la banlieue sud de Beyrouth, mercredi 25 septembre 2024. (AP Photo/Hassan Ammar)

« Si l’État libanais et le monde ne parviennent pas à repousser le Hezbollah de notre frontière, nous n’avons d’autre choix que de le faire nous-mêmes », a expliqué Hagari.

En amont de l’annonce de Tsahal, un responsable israélien a déclaré au Times of Israel que leurs homologues américains avaient été informés que l’objectif de cette opération limitée était d’éliminer les positions du Hezbollah le long de la frontière nord, créant ainsi les conditions d’un accord diplomatique en vertu duquel les forces du groupe terroriste seraient repoussées vers le Nord, au-delà du fleuve Litani.

Depuis le 8 octobre, les forces dirigées par le Hezbollah ont attaqué presque quotidiennement des communautés israéliennes et des bases militaires le long de la frontière. Le groupe terroriste affirme qu’il le fait pour soutenir le Hamas dans le cadre de la guerre en cours à Gaza, qui a été déclenchée un jour plus tôt lorsque des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont mené un assaut massif dans le sud d’Israël, tuant plus 1 200 personnes et en prenant 251 en otage.

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