Les parents du réserviste qui a abattu Yuval Castleman écrivent une lettre d’excuses
La lettre des parents d'Aviad Frija est adressée aux parents du défunt, qui avait contribué à neutraliser des terroriste à Jérusalem
Aviad Frija est l’un des deux militaires en permission qui sont arrivés sur les lieux de l’attaque terroriste à Jérusalem le mois dernier. Ils sont soupçonnés d’avoir tué Yuval Castleman, qu’ils avaient vraisemblablement pris pour un terroriste.
Les parents du sergent-chef (réserviste) Frija ont écrit une lettre d’excuses aux parents de Castleman, ont rapporté jeudi les médias israéliens.
Castleman avait tiré sur les auteurs de l’attentat terroriste meurtrier revendiqué par le Hamas à l’entrée de Jérusalem le 30 novembre, avant d’être lui-même abattu par Frija. Une vidéo de la scène montre Castleman jeter son arme, tomber à genoux et lever les mains en l’air en criant « ne tirez pas ». Une autre balle a alors été tirée.
La famille de Castleman avait qualifié sa mort « d’exécution ». Lundi, le procureur de l’État, Amit Aisman, a ordonné au Département des enquêtes internes de la police (DIPI) d’ouvrir un examen sur la conduite de l’équipe d’enquêteurs chargée du meurtre de Castleman.
Une autopsie réalisée dimanche a permis de découvrir une balle de M-16 et des éclats d’obus dans le corps exhumé de Castleman, des résultats en contradiction avec la position adoptée par la police israélienne immédiatement après l’incident, à savoir qu’il ne restait aucune balle dans le corps de Castleman et qu’une telle procédure n’était pas nécessaire.
Dans leur lettre adressée aux parents de Castleman, citée dans les médias israéliens, les parents de Frija ont écrit qu’ils souhaitent « se joindre à leur douleur du fond du cœur de leur fils », ajoutant qu’ils auraient souhaité parler de visu mais qu’ils respectent la demande de la famille de préserver leur vie privée.
« Il est important pour nous de vous faire part de notre profonde tristesse. Nous pleurons et souffrons de la mort tragique de feu Yuval, qui a agi avec une bravoure et un courage immenses contre des terroristes monstrueux. Nous ne doutons pas que son action est à la hauteur des valeurs dans lesquelles il a été élevé et éduqué. »
« Nous sommes vraiment désolés pour toute la douleur supplémentaire que vous a causée la façon dont les autorités chargées de l’enquête se sont comportées, et pour la douleur supplémentaire que vous avez dû subir en raison de l’autopsie tardive. »
« Notre fils est mentalement brisé depuis l’attaque », ont souligné les parents de Frija, ajoutant que leur fils était « un homme [avec] une vie professionnelle simple, animé d’un véritable désir de faire du bien aux autres ».
À l’issue de l’enquête de la police militaire, Tsahal décidera si des poursuites pénales peuvent être engagées contre le sergent-chef (réserviste) Aviad Frija. Les protocoles de l’armée israélienne ne permettent pas aux soldats de tirer sur quelqu’un qui lève les mains en l’air. Par ailleurs, des responsables ont affirmé que la conduite du soldat au cours de « l’incident » ne correspondait pas à ce que l’on attendait de lui d’après les normes et les valeurs de Tsahal.