L’autopsie révèle la présence d’une balle dans le corps de Castleman, donnant tort à la police
Tsahal a exhumé vendredi le corps du civil israélien abattu durant un attentat terroriste ; Kobi Shabtaï a demandé l'ouverture d'une enquête sur ces résultats
Une autopsie a révélé dimanche la présence d’une balle de M16 et des éclats d’obus dans le corps exhumé de Yuval Castleman, un civil qui a été abattu par un soldat de réserve qui n’était pas en service sur les lieux d’un attentat terroriste meurtrier à Jérusalem le mois dernier, ont rapporté les médias israéliens.
Ces conclusions sont en contradiction avec la position adoptée par la police israélienne immédiatement après l’incident, selon laquelle il n’y avait plus de balles dans le corps de Castleman et qu’une telle procédure n’était pas nécessaire. Il a été enterré mais exhumé vendredi après que la police militaire de Tsahal a trouvé de nouvelles preuves que le test était nécessaire.
À la suite de cette découverte, le chef de la police Kobi Shabtai a demandé au chef de la division des enquêtes et du renseignement de la police israélienne, le surintendant Yigal Ben Shalom, d’examiner les nouveaux éléments de preuve et le déroulement général de l’enquête.
Castleman, un civil qui avait sauté de sa voiture après avoir repéré deux terroristes qui ouvraient le feu sur des personnes à un arrêt de bus, lors d’une attaque revendiquée par la suite par le groupe terroriste palestinien du Hamas à Jérusalem le mois dernier, a été abattu sur place par un soldat réserviste de Tsahal – qui n’était pas en service.
Un fonctionnaire impliqué dans l’enquête a déclaré au site d’information Walla que la procureure générale Gali Baharav-Miara interviendrait dans les procédures si l’on craignait une dissimulation des preuves.
Les proches de Castleman ont accordé de nombreux entretiens à la presse depuis les faits et ont déploré le manque de communication avec les forces de l’ordre et la négligence de l’enquête.
La famille de Castleman a décrit les échecs de l’enquête comme le « 7 octobre de la police israélienne », les comparant aux échecs de l’appareil de sécurité israélien à empêcher le Hamas de massacrer les communautés du sud du pays.
Shaked Castleman, le frère de Yuval, a déclaré à Ynet qu’avant l’enterrement, il avait essayé de vérifier auprès de la police qu’il n’était pas nécessaire de procéder à une autopsie, et qu’un officier lui avait dit « qu’ils n’en tireraient aucune leçon et que cela ne ferait que nous retarder ».
Il a déclaré qu’il était « inhabituel » qu’aucun test n’ait été effectué avant les funérailles et n’a pas pu expliquer ce qui s’était passé.
« Souvent, c’est le contraire qui se produit », a ajouté Ran, l’oncle de Yuval. « La police veut pratiquer une autopsie et la famille demande qu’elle ne le fasse pas »
Ran a déclaré que la déclaration officielle de la police selon laquelle une autopsie n’était pas nécessaire comprenait un « mensonge éhonté », contrastant avec l’armée, qui « a compris dans les 24 heures qu’il y avait eu un incident et a immédiatement commencé à enquêter sur le soldat ».
Sur les lieux de la fusillade terroriste à l’arrêt de bus, le sergent-chef (réserviste) Aviad Frija, l’un des deux soldats qui n’étaient pas en service et qui ont répondu à l’attaque, a ouvert le feu sur les deux assaillants, mais aussi sur Castleman, un civil armé qui avait également tiré sur les terroristes.
Les images de la scène montrent que Frija a tiré sur Castleman alors que ce dernier avait baissé son arme et levait les mains en l’air. Il a été interrogé en garde à vue le dimanche suivant et arrêté le lendemain, puis libéré et assigné à résidence mercredi. Il est soupçonné d’avoir commis un homicide par imprudence.
Une source ayant connaissance des détails de l’enquête a déclaré vendredi au site d’information Walla qu’un précédent scanner suggérait que des balles pouvaient encore être présentes dans le corps de Castleman.
סיכום פיגוע ירי הבוקר בירושלים:
2 מחבלים, אחים תושבי מזרח ירושלים, פתחו באש m-16 ואקדח לעבר עשרות אזרחים בתחנת אוטובוס בצומת גבעת שאול.
תגובה מיידית בירי של 2 חיילי צה"ל (בדרכם לעזה) ואזרח נוסף, חיסלו את המחבלים.
3 יהודים הי"ד נרצחו בפיגוע, 13 נפצעו מתוכם כמה קשה. pic.twitter.com/2ofl70cSMc
— יענקי כהן | Yanki Coen (@yankicoen) November 30, 2023
Le deuxième soldat impliqué, qui avait ouvert le feu et avait été blessé, a également été interrogé le dimanche suivant la fusillade.
Trois autres personnes ont été tuées et cinq ont été blessées dans l’attentat. Castleman conduisait de l’autre côté de la rue lorsque l’attaque s’est produite ; il a arrêté sa voiture, traversé la route et s’est précipité sur les terroristes avec son arme à feu et a tiré sur eux.
Les soldats, qui sont arrivés sur les lieux au même moment, ont vraisemblablement pris Castleman pour un troisième terroriste, et au moins l’un d’entre eux, Frija, lui a tiré dessus.
Une vidéo de la scène montre Castleman jetant son arme, tombant à genoux et levant les mains en l’air tout en criant « Ne tirez pas » alors que les soldats s’approchent de lui. On lui tire alors à nouveau dessus.
https://twitter.com/Yossi_eli/status/1731298987217387987
À l’issue de l’enquête de la police militaire, Tsahal décidera si des poursuites pénales peuvent être engagées contre Frija. Les protocoles de l’armée israélienne ne permettent pas aux soldats de tirer sur quelqu’un qui lève les mains en l’air. Par ailleurs, des responsables ont affirmé que la conduite du soldat au cours de « l’incident » ne correspondait pas à ce que l’on attendait de lui d’après les normes et les valeurs de Tsahal.