Affaire Castleman : Le procureur d’État ordonne une enquête sur la police
Amit Aisman a ordonné au PIID d'ouvrir un examen de la conduite de l'équipe d'enquêteurs chargée du meurtre du civil Yuval Castleman
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Le procureur d’État Amit Aisman a ordonné lundi au Département des enquêtes internes de la police (PIID) d’ouvrir un examen de la conduite de l’équipe d’enquêteurs chargée du meurtre de Yuval Castleman, civil abattu par un réserviste – qui n’était pas en service – lors d’une attaque terroriste à Jérusalem la semaine dernière.
Aisman a demandé au chef de la division des enquêtes et du renseignement de la police israélienne, le surintendant Yigal Ben Shalom, de ne pas mener sa propre enquête, comme cela était prévu, tant que le PIID n’aura pas terminé son examen, a indiqué le bureau du procureur d’État à la presse.
Une autopsie réalisée dimanche a permis de découvrir une balle de M-16 et des éclats d’obus dans le corps exhumé de Castleman, des résultats en contradiction avec la position adoptée par la police israélienne immédiatement après l’incident, à savoir qu’il ne restait aucune balle dans le corps de Castleman et qu’une telle procédure n’était pas nécessaire.
Le chef de la police israélienne, Kobi Shabtaï, avait demandé à Ben Shalom d’examiner les nouveaux éléments de preuve et le déroulement général de l’enquête après les résultats de l’autopsie, mais l’examen du PIID sera désormais effectué en premier.
Castleman, un civil qui avait sauté de sa voiture après avoir repéré deux terroristes qui ouvraient le feu sur des personnes à un arrêt de bus, lors d’une attaque revendiquée par la suite par le groupe terroriste palestinien du Hamas à Jérusalem le mois dernier, a été abattu sur place par un soldat réserviste de Tsahal – qui n’était pas en service.
Un fonctionnaire impliqué dans l’enquête a déclaré au site d’information Walla que la procureure générale Gali Baharav-Miara interviendrait dans les procédures si une dissimulation de preuves était crainte.

Les proches de Castleman ont accordé de nombreux entretiens à la presse depuis les faits et ont déploré le manque de communication avec les forces de l’ordre et la négligence de l’enquête.
La famille de Castleman a décrit les échecs de l’enquête comme le « 7 octobre de la police israélienne », les comparant aux échecs de l’appareil de sécurité israélien à empêcher le Hamas de massacrer les communautés du sud du pays.
Shaked Castleman, le frère de Yuval, avait déclaré à Ynet qu’avant l’enterrement, il avait essayé de vérifier auprès de la police qu’il n’était pas nécessaire de procéder à une autopsie, et qu’un officier lui avait dit « qu’ils n’en tireraient aucune leçon et que cela ne ferait que nous retarder ».
Il avait affirmé qu’il était « inhabituel » qu’aucun test ne soit effectué avant les funérailles, et n’a pas pu expliquer ce qui s’était passé.
Une source ayant connaissance des détails de l’enquête a déclaré vendredi au site d’information Walla qu’un précédent scanner suggérait que des balles pouvaient encore être présentes dans le corps de Castleman.
À l’issue de l’enquête de la police militaire, Tsahal décidera si des poursuites pénales peuvent être engagées contre le sergent-chef (réserviste) Aviad Frija. Les protocoles de l’armée israélienne ne permettent pas aux soldats de tirer sur quelqu’un qui lève les mains en l’air. Par ailleurs, des responsables ont affirmé que la conduite du soldat au cours de « l’incident » ne correspondait pas à ce que l’on attendait de lui d’après les normes et les valeurs de Tsahal.