Les parents d’une victime de Sbarro demandent l’extradition de la terroriste du Hamas

Frimet et Arnold Roth, les parents de Malki Roth, une citoyenne américaine tuée à l’âge de 15 ans dans l’attentat à la bombe perpétré en 2001 contre la pizzeria Sbarro à Jérusalem, ont rencontré l’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, le mois dernier. Ils lui ont remis une pétition demandant l’extradition depuis la Jordanie de la terroriste du Hamas Ahlam Tamimi, qui avait orchestré cet attentat, selon un communiqué publié mardi soir par les parents.

« C’est une question de justice pour les familles des Américains assassinés », a déclaré Arnold Roth à Huckabee lors d’une réunion qui s’est tenue le 13 mai à l’ambassade américaine à Jérusalem, selon le communiqué de la famille.

Les Roth ont remis à Huckabee une pétition signée par 30 000 personnes demandant à Washington de faire pression sur la Jordanie pour qu’elle extrade Tamimi, qui avait été condamné par un tribunal israélien pour avoir joué un rôle central dans l’attentat suicide qui avait tué 16 personnes, dont sept enfants et une femme enceinte, et blessé 130 autres. Tamimi avait ensuite trouvé refuge en Jordanie après avoir été libéré de prison dans le cadre de l’accord de 2011, dans lequel Israël avait libéré 1 027 terroristes en échange du soldat franco-israélien de l’armée israélienne Gilad Shalit.

« Ce qui nous a amenés à l’ambassade, c’est le souvenir, mais aussi la justice », a poursuivi Arnold.

« La justice dans le procès Tamimi a été entravée pendant des années et à peine mentionnée publiquement par les responsables américains eux-mêmes chargés de traduire cette fugitive en justice. Nous sommes venus implorer le gouvernement représenté par l’ambassadeur Huckabee de remplir son devoir de protection et de défense des victimes américaines du terrorisme à l’étranger. »

Le communiqué poursuit en indiquant que la pétition a été soumise au président américain Donald Trump, à la ministre américaine de la Justice Pam Bondi et au secrétaire d’État américain Marco Rubio, et en exhortant la Jordanie à honorer son traité d’extradition de 1995 avec les États-Unis.

Malgré ce traité, la Cour suprême jordanienne avait bloqué l’extradition de Tamimi en 2017, affirmant que l’accord n’avait jamais été ratifié, ce que conteste Washington.

Ahlam Tamimi accueillie à l’aéroport international Reine Alia d’Amman, tard dans la soirée du 18 octobre 2011. (Crédit : Louai Beshara/AFP/Getty Images)

Les Roth ont également remis à Huckabee une photo du téléphone brisé de Malki, retrouvé sur le lieu de l’attaque, sur lequel elle avait écrit un message en hébreu sur l’interdiction juive de médire. « Ce téléphone est l’un des rares souvenirs physiques que nous avons de Malki », a-t-il expliqué.

Une photo encadrée du téléphone brisé de Malki Roth, remise par ses parents à l’ambassadeur américain en Israël Mike Huckabee, le 13 mai 2025 (Crédit : Famille Roth)

Peu avant la rencontre entre le roi Abdallah II et Trump à la Maison Blanche en février, les médias arabes avaient rapporté que les services secrets jordaniens avaient averti le groupe terroriste palestinien du Hamas que Tamimi pourrait être extradée à moins qu’un autre pays n’accepte de l’accueillir. Aucune source officielle n’a confirmé ces informations.

Depuis sa libération, Tamimi vit librement en Jordanie, où elle a obtenu la nationalité, et glorifie publiquement l’attentat de Sbarro. Dans une interview accordée à l’Associated Press en 2017, elle avait déclaré que les Palestiniens avaient le droit de résister à Israël « par tous les moyens », y compris par des attentats meurtriers.

« Tamimi n’a jamais montré le moindre signe de remords. Le massacre qu’elle a orchestré l’a rendue célèbre en Jordanie et bien au-delà… Il est inadmissible que la Jordanie, qui bénéficie d’une aide généreuse financée par les contribuables américains, lui permette d’être glorifiée comme une icône alors que les familles de ses victimes, y compris des familles américaines, sont ignorées », a souligné Arnold lors de la réunion.