Israël en guerre - Jour 537

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Les proches d’otages déposent à la CPI mille pages de témoignages et de preuves des crimes du Hamas

La cheffe de l'équipe légale du Forum des familles a indiqué que la plainte visait à obtenir justice pour les victimes, et à intensifier la pression pour la libération des otages

Yamit Ashkenazi (d), dont la sœur Doron Steinbrecher est détenue à Gaza, s'exprime lors d'un rassemblement à La Haye, le 14 février 2024 (Crédit : Hostage and Missing Families Forum)
Yamit Ashkenazi (d), dont la sœur Doron Steinbrecher est détenue à Gaza, s'exprime lors d'un rassemblement à La Haye, le 14 février 2024 (Crédit : Hostage and Missing Families Forum)

Une délégation de membres de familles d’otages israéliens détenus à Gaza par le groupe terroriste palestinien du Hamas et d’autres groupes terroristes a déposé mercredi une plainte pour crimes de guerre contre les dirigeants du Hamas auprès de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, exigeant que les atrocités ne restent pas impunies.

La CPI est distincte de la Cour internationale de justice (CIJ), où Israël a été accusé par l’Afrique du Sud de génocide à Gaza. Alors que la CIJ traite des nations, la CPI poursuit les individus.

Une centaine de membres de familles d’otages faisaient partie de la délégation, ainsi que des dizaines d’avocats qui ont participé à la rédaction du document juridique soumis à la CPI. Cette instance est habilitée à poursuivre des individus pour des violations graves des Conventions de Genève assimilables à des crimes de guerre, s’ils sont citoyens d’Etats ou d’entités signataires, comme l’Autorité palestinienne.

Israël, qui n’a pas ratifié le statut de Rome instituant la CPI, ne se considère pas comme relevant de la juridiction de la Cour.

Les familles sont arrivées en bus, nombre d’entre elles brandissant des photos de leurs proches et de petits bouquets de tulipes.

Les quelques centaines de sympathisants les attendaient, bravant la pluie et les vents violents, en brandissant des drapeaux israéliens et en scandant : « Bring them home, now » [« Ramenez-les à la maison, maintenant ! »]

Le chef de l’équipe légale du Forum des familles d’otages et de disparus, la Dr Shelly Aviv Yeini, a indiqué que ce dépôt de plainte auprès du tribunal constituait non seulement une étape importante pour ceux qui cherchent à obtenir justice pour les victimes, mais qu’il servirait également à intensifier la pression exercée pour que les otages soient libérés.

L’avocate Shelly Aviv Yeini s’exprime à La Haye, le 14 février 2024 (Crédit : Forum des familles d’otages et de disparus)

« Ces crimes, qui comprennent le génocide, la prise d’otages, les disparitions forcées, la torture et les violences sexuelles, ne sauraient et ne devraient rester impunis », a souligné Shelly Aviv Yeini.

« Les criminels doivent être traduits devant la justice pour les atrocités qu’ils ont commises. Nous comptons sur la capacité de la CPI pour rendre justice aux otages et à leurs familles », a-t-elle ajouté. « Cela fait partie du mécanisme de pression en vue de faire libérer les otages et d’encourager les pays du monde entier à poursuivre en justice les responsables de ces actes odieux. Ceci représente une reconnaissance internationale de la nature illégale de la prise d’otages ».

Le procureur général de la CPI, Karim Kahn, a indiqué qu’une enquête avait déjà été ouverte sur les crimes de guerre présumés commis par le Hamas. Les familles espèrent que leur action l’encouragera à faire avancer l’enquête et à délivrer des mandats d’arrêt à l’encontre de hauts responsables du Hamas.

130 des otages enlevés par le Hamas lors de l’assaut brutal du 7 octobre seraient encore retenus à Gaza – pas tous en vie. Fin novembre, 105 otages avaient été libérés dans le cadre d’une trêve d’une semaine, quatre autres otages avaient été libérées auparavant. Trois otages ont été secourus par les troupes, dont deux cette semaine, et les corps de 11 otages ont été retrouvés ; trois d’entre eux tués par erreur par l’armée.

Des personnes manifestent près de la Cour pénale internationale après que les familles des otages ont intenter une plainte, le 14 février 2024 (Crédit : Martin Meissner/AP)

La délégation des familles d’otages a présenté son dossier juridique à la CPI, qui comprend 1 000 pages de témoignages et de preuves des crimes commis par les terroristes le 7 octobre.

La plainte, déposée par le Forum des familles d’otages et de disparus et le Centre Raoul Wallenberg pour les droits de l’homme, comprend des accusations de « kidnapping, de crimes de violence sexuelle, de torture et d’autres allégations graves » contre le groupe terroriste.

Après le dépôt de la plainte auprès du tribunal, la délégation a marché accompagnée de centaines de sympathisants, et les membres des familles ont prononcé des discours appelant à la libération immédiate des otages.

Des images explicites des attaques ont été diffusées sur des écrans géants et des membres des familles sont montés sur scène pour raconter des histoires poignantes du 7 octobre.

Raz Ben Ami, qui a été enlevée à Gaza depuis sa maison du kibboutz Beeri le 7 octobre et libérée lors d’une trêve en novembre, a parlé de son mari Ohad, qui est toujours retenu en otage dans la bande de Gaza.

« Aujourd’hui, c’est la Saint-Valentin et Ohad, mon mari, l’amour de ma vie et le père de mes filles, est toujours otage dans la bande de Gaza. Je pense à lui tous les jours et toutes les nuits », a affirmé Ben Ami. « Le 7 octobre, lorsque des centaines de terroristes ont envahi mon kibboutz, mon paradis est devenu un véritable enfer. Mon mari et moi avons été arrachés de nos lits, en pyjama, et emmenés avec brutalité dans la bande de Gaza. »

« Mon amour, j’espère que tu m’entends, j’espère que tu me sens. Je suis ici, je t’attends. Nous sommes venus ici aujourd’hui pour demander justice. Le monde ne peut pas rester silencieux. Chaque seconde que mon mari passe là-bas met sa vie en danger. Le temps lui est compté », a ajouté Ben Ami.

Raz Ben Ami, qui a été retenue en otage à Gaza et dont le mari Ohad est toujours captif dans la bande de Gaza, s’exprime à La Haye, le 14 février 2024 (Crédit : Forum des familles d’otages et des disparus)

Yamit Ashkenazi, dont la sœur Doron Steinbrecher est détenue à Gaza et qui est apparue dans une vidéo de propagande diffusée par le Hamas le mois dernier, a demandé à ce que les otages soient libérés immédiatement.

« Ils ont pénétré dans nos maisons, ils nous ont violées, violentées et tuées », a-t-elle dit.

« Ils ont enlevé ma sœur de son lit, de l’endroit qui était censé être le plus sûr au monde pour elle », a-t-elle déclaré à la foule.

« Le monde doit se réveiller. Il doit ouvrir les yeux, nous regarder dans les yeux et reconnaître tout ce que nous avons subi », a poursuivi Ashkenazi. « Le monde doit savoir que ma sœur se trouve quelque part dans un tunnel, qu’elle a froid, qu’elle a faim, qu’elle n’a pas de médicaments et que, depuis 131 jours, elle est exposée à des violences sexuelles ».

Udi Goren a raconté que des terroristes du Hamas avaient tiré sur son cousin et avaient emporté sa dépouille à Gaza.

« Nous ne nous représentons pas ici l’État d’Israël. Nous sommes venus représenter les familles des victimes du terrorisme du 7 octobre », a affirmé Goren.

« Nous agissons au nom du peuple d’Israël, de tous les Juifs du monde et de tous ceux qui croient que notre région mérite un avenir meilleur », a-t-il ajouté.

« Une fois que nous aurons réussi à ramener les otages chez eux, nous nous attèlerons à notre deuxième objectif, qui est d’assurer l’avenir d’Israël », a-t-il ajouté. « Et pas seulement l’avenir d’Israël, mais l’avenir de toute notre région, afin de trouver une solution qui nous permettra de coexister en paix avec les Palestiniens dans la même région. »

Des personnes manifestent près de la Cour pénale internationale après que les familles des otages ont déposé une plainte, le 14 février 2024 (Crédit : Martin Meissner/AP)

Le rassemblement à La Haye a eu lieu quelques heures avant que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne décide de ne pas renvoyer l’équipe israélienne au Caire pour y poursuivre les pourparlers visant à négocier une trêve et à obtenir la libération des otages, et ce, sans avoir consulté le principal forum de décision de la guerre.

Cette décision a suscité l’indignation des représentants des familles d’otages et la colère des membres du cabinet de guerre, Benny Gantz et Gadi Eisenkot, du parti HaMahane HaMamlahti.

Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a indiqué dans un communiqué que tant que le Hamas ne changerait pas sa position « délirante », qui incluraient la fin de la guerre et la libération de 1 500 prisonniers palestiniens, dont des terroristes avec du sang sur les mains et condamnés pour meurtre, il n’y aurait aucune percée possible dans les pourparlers du Caire.

Lazar Berman a contribué à cet article.

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