À peine libérée, Raz Ben Ami manifeste pour son mari encore otage à Gaza
Les résidents de Beeri ont manifesté sur "la place des otages" en faveur du retour d'Ohad Ben Ami ; Ilana Gritzewsky est "en mission" pour que Matan Zangauker, son petit ami, soit relâché par les terroristes
Deux femmes israéliennes libérées de Gaza dans le cadre de l’accord temporaire de trêve dans les combats, un accord qui a été conclu avec le Hamas, sont parmi les dernières à appeler ouvertement à la libération de leurs conjoints, encore captifs dans la bande.
Ilana Gritzewsky, 30 ans, qui a été relâchée le 30 novembre dans un contexte de prolongation du cessez-le-feu conclu avec le groupe terroriste, réclame la libération de son petit ami, Matan Zangauker, âgé de 24 ans tandis que Raz Ben Ami, 57 ans, qui a été remise en liberté le 29 novembre, demande que son mari Ohad, lui aussi 57 ans, soit relâché des geôles de ses ravisseurs.
Ben Ami s’est rendue vendredi sur la dite « Place des Otages » à Tel Aviv, à proximité du musée d’art, quarante-huit heures seulement après son retour sur le sol israélien, pour appeler à la libération de son époux.
Jeudi, alors que Ben Ami se rétablissait à l’hôpital Ichilov suite à sa libération, elle avait été filmée pendant un concert donné par le chanteur Yigal Oshri au sein de l’établissement hospitalier tenant une affiche présentant une photo du couple.
Raz et Ohad Ben Ami avaient été enlevés par les hommes armés du Hamas dans leur habitation du kibboutz Beeri, le 7 octobre, alors que le groupe terroriste massacrait et kidnappait les résidents des communautés frontalières de Gaza, commettant des atrocités brutales.
L’une des trois filles du couple, Ella, était à Beeri ce jour-là et elle a survécu. Les deux autres ne se trouvaient pas dans la communauté au moment du bain de sang.
״עוד יבואו ימים טובים״: יגל אושרי הגיע לבית החולים ושר יחד רז בן עמי שחזרה מהשבי את להיט המלחמה ״לצאת מדיכאון״ pic.twitter.com/E6xr0hNfwt
— Ran Boker רן בוקר (@ranboker) November 30, 2023
Deux semaines après leur enlèvement, une photo d’Ohad avait fait son apparition sur les réseaux sociaux. Un terroriste le traînait derrière lui par son tee-shirt alors qu’il était en sous-vêtements.
Il y avait eu aussi des images de Raz, pieds nus, en pyjama, emmenée sur la route de force par les hommes armés.
Gritzewsky, relâchée vingt-quatre heures après Ben Ari, s’est entretenue avec la famille de son conjoint à son retour – qui lui ont expliqué que sa libération avait entraîné des émotions très diverses.
« Nous ressentons tellement de joie, nous sommes si heureux qu’elle soit ici », a confié au site d’information Einav Zangauker, la mère de Matan. « C’est un miracle – un miracle qui garde toutefois un arrière-goût d’amertume ».
« Quand les informations portant sur la remise en liberté des femmes et des enfants ont commencé à émerger, nous avons espéré avec anxiété que le nom d’Ilana figurerait sur une des listes », aurait dit Zanguaker. « En fin de compte, il a figuré sur la dernière liste avant la fin du cessez-le-feu. Nous avons le sentiment d’avoir eu une chance incroyable et nous sommes heureux ».
Zanguaker a expliqué que depuis le 7 octobre, les familles des captifs avaient travaillé, ensemble, en faveur de la libération de leurs proches et que la conjointe de son fils avait dorénavant rejoint la campagne.
Zanguaker a noté avoir rencontré Gritzewsky, ressortissante israélo-mexicaine, depuis sa libération, ajoutant qu’elle allait bien. « Elle est forte, c’est une battante », a déclaré a Zanguaker. Elle m’a dit que ‘j’ai une mission à accomplir – celle d’obtenir le retour de mon petit ami’. »
Le jeune couple avait été pris en otage au kibboutz Nir Oz pendant le massacre commis par le Hamas, le 7 octobre – 3 000 terroristes avaient franchi la frontière séparant Israël et la bande de Gaza par voie terrestre, maritime et aérienne, tuant au moins 1 200 personnes, des civils en majorité et enlevant 240 otages de tous les âges sous couvert de milliers de tirs de roquettes lancés vers les villes et les villages israéliens.
Pendant la pause des combats d’une semaine – qui s’est terminée vendredi matin après la violation de l’accord de trêve par le Hamas – 81 otages israéliens qui avaient été kidnappés pendant cet assaut sans précédent perpétré dans le sud d’Israël, ont été relâchés en échange de la remise en liberté de 240 prisonniers palestiniens qui étaient incarcérés au sein de l’État juif pour atteinte à la sécurité nationale.
Israël affirme que les groupes terroristes détenaient encore 136 personnes quand la pause dans les combats, qui avait été négociée par le Qatar, s’est effondrée – 114 hommes, 20 femmes et deux enfants. Dix des otages sont âgés de 75 ans et plus. La vaste majorité des captifs, 125, sont de nationalité israélienne. Onze sont des ressortissants étrangers avec huit Thaïlandais parmi eux.
Également présente au sein du mouvement de protestation qui rassemble les familles des otages, Yocheved Lifshitz, 85 ans, qui avait été relâchée par le Hamas le mois dernier. Elle avait pris part à un rassemblement organisé aux abords du ministère de la Défense, à Tel Aviv, la semaine dernière, appelant à la libération de son mari de 83 ans, Oded Lifshitz, maintenu en captivité à Gaza.
« La dernière vision que ma grand-mère a de lui, c’est quand elle était sur la moto. C’est ça l’image [qui lui reste], après 63 ans de mariage », a affirmé son petit-fils Daniel.
La famille Lifshitz a décrit Oded comme un défenseur acharné des droits humains qui allait régulièrement chercher des malades palestiniens de Gaza pour les emmener dans des hôpitaux en Israël.
Jusqu’à présent, les négociateurs se sont concentrés sur la nécessité de faire revenir les femmes et les enfants sur le sol israélien.
La remise en liberté des otages de sexe masculin et des soldats, hommes et femmes, sera probablement beaucoup plus difficile à négocier, alors que le Hamas devrait demander un prix élevé pour les relâcher.