Israël en guerre - Jour 528

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L’investisseur américain Sender Cohen veut lever 800 M de $ pour un labo israélien

Ex-gestionnaire d'actifs de George Soros, le fondateur du hub Nevo dit qu'Israël a besoin d'un laboratoire de recherche d'excellence pour contrer la fuite des cerveaux

Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

L'investisseur américain Sender Cohen (à droite) et le capital-risqueur Michael Eisenberg lors d'une conférence et d'un événement de réseautage qu'ils ont organisés ensemble à New York, en février 2025. (Autorisation)
L'investisseur américain Sender Cohen (à droite) et le capital-risqueur Michael Eisenberg lors d'une conférence et d'un événement de réseautage qu'ils ont organisés ensemble à New York, en février 2025. (Autorisation)

Ces deux dernières années, l’écosystème technologique israélien a fait face à deux crises – l’incertitude politique liée au projet de refonte judiciaire et une guerre sur plusieurs fronts qui a duré 15 mois –, lesquelles ont aggravé les difficultés de financement du secteur. Mais rien n’inquiète plus investisseurs et entrepreneurs que la pénurie de main d’œuvre, d’ingénieurs et de talents de haut niveau pour stimuler le développement des technologies du futur, qui tireront la croissance du pays.

L’investisseur américain Sender Cohen, qui a géré des milliards de dollars d’actifs pour la famille Schusterman, George Soros ou encore le légendaire investisseur Stanley Druckenmiller, est à la tête d’une entreprise dont le but est de remédier à cette pénurie. Les investisseurs qu’il dirige cherchent les moyens de lever environ 800 millions de dollars pour mettre en place un laboratoire de recherche commerciale en science et en innovation en Israël afin de mettre un terme à la fuite des cerveaux, d’attirer les meilleurs en Israël et d’aider le pays à suivre le rythme des technologies de nouvelle génération.

Depuis son siège en Israël, Nevo Labs se dédiera à la recherche, au développement et à l’investissement dans des verticales technologiques profondes et des domaines clés de la biologie synthétique, de l’informatique quantique et de l’intelligence artificielle.

« Israël risque de ne plus faire la course en tête de ces domaines, alors qu’il pourrait facilement être un leader dès aujourd’hui », explique Cohen, associé directeur de KH2 Capital et président du prestigieux programme de bourses Fulbright Israël.

« La guerre a des répercussions terriblement malheureuses, mais elles engendrent également de grands booms économiques qui peuvent s’avérer excellents pour le pays. Mais il faut avant cela nous assurer que le pays est bien positionné dans les bons secteurs. »

Pour ce faire, Cohen s’est associé à Michael Eisenberg, cofondateur de la société de capital-risque Aleph, basée à Tel Aviv, et Adam Fisher, partenaire du bureau de Bessemer Venture Partners à Tel Aviv, qui l’aident à trouver des investisseurs pour le laboratoire de développement de technologies commerciales.

Pour le podcast « Invested » d’Eisenberg, Cohen a expliqué que la création de ce laboratoire de recherche commerciale revenait, pour Israël, à disposer de ses propres AT&T Bell Labs, souvent qualifiés d’« usine à idées de l’Amérique » et qui ont une longue et riche histoire en matière d’innovations et d’inventions.

Investisseurs, fondateurs et entrepreneurs se réunissent lors de la conférence annuelle VC trends à Tel Aviv, le 28 décembre 2023 (Crédit : Talmid Tali)

Installé à New York, Cohen est un ancien directeur des investissements de la famille Schusterman. Avant cela, il était directeur de la recherche et responsable des allocations externes chez Soros Fund Management et directeur général de Duquesne Capital Management de Druckenmiller.

« Israël est très bon dans ce qui sera nécessaire dans les deux prochaines années, c’est-à-dire à court terme, comme le développement de cybersolutions grâce à l’armée », poursuit Cohen. « Israël l’est nettement moins sur le segment de ce qui sera nécessaire d’ici cinq à quinze ans, à moyen terme. »

Pour Cohen, c’est le manque d’opportunités, d’infrastructures et de ressources pour développer des technologies révolutionnaires en Israël qui sont les principales raisons pour lesquelles les chercheurs en technologie, les scientifiques et les universitaires partent faire fortune à l’étranger.

« Neuf doctorants sur dix font leur post-doctorat aux États-Unis, parce que c’est là que se trouvent les opportunités et c’est là que se trouvent les grands scientifiques susceptibles de leur offrir l’encadrement adéquat », souligne Cohen. « Une fois votre post-doctorat en poche, vous vous installez à Boston et on vous recrute dans un laboratoire commercial ou une entreprise des environs. »

« En Israël, il n’y a absolument rien de tel aujourd’hui : même si vous partez dans l’idée de revenir, il est finalement difficile de le faire, raison pour laquelle nous travaillons sur la question », conclut-il.

Depuis deux ans, capitaines d’industrie et économistes répètent qu’Israël court un grave danger du fait du départ de ses cerveaux les plus brillants.

Robots et intelligence artificielle (IA) Illustration. (Crédit : Phonlamai iStock by Getty Images)

« Nevo Labs a vocation à résoudre le problème des scientifiques qui ne peuvent pas venir ici s’ils sont américains parce qu’ils n’ont pas la possibilité de faire ce qu’ils peuvent faire aux États-Unis, ou des Israéliens qui partent et ne peuvent pas revenir parce que la possibilité n’existe pas pour eux de revenir après leur post-doctorat », ajoute Cohen.

Selon un récent rapport de recherche de l’institut RISE Israel et de Google Israel, le pays est sous-performant par rapport aux États-Unis et à l’Europe lorsqu’il s’agit d’attirer des investissements dans des startups qui développent des technologies basées sur l’IA et est sur le point de faire face à une pénurie de main d’oeuvre dans ce domaine.

Selon ce même rapport, Israël figure encore parmi les 10 premiers écosystèmes pour l’IA, mais il est loin d’exprimer tout le potentiel de cette technologie révolutionnaire alors que la concurrence dans la course mondiale à l’IA s’intensifie.

Israël pourrait bien manquer la vague mondiale de l’IA et doit mettre en œuvre une stratégie à long terme pour allouer des fonds et des ressources suffisantes pour mettre à niveau l’enseignement et la recherche universitaire, encourager les startups et fournir les infrastructures et puissances de calcul bon marché nécessaires pour exécuter des modèles d’IA.

« Une fois que nous aurons mis en place ce centre-laboratoire, nous pourrons être à l’avant-garde de la prochaine grande vague en Israël, comme l’a été pour le pays le cyberespace », ajoute Cohen. « À plus long terme, je pense que nous pourrons tout à fait créer en Israël des centres d’excellence où scientifiques et ingénieurs pourront donner la pleine mesure de leurs talents et être à l’avant-garde des développements technologiques. »

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