Israël en guerre - Jour 593

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L’Israël d’antan à travers les œuvres d’un photographe français exposées à Jérusalem

Des clichés, jusqu’alors disparus, tirés du film primé "New Wave" sont exposés au Musée d'Israël dans le cadre de l'exposition "Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël"

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

  • Extrait de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël », visible au Musée d'Israël jusqu'en octobre 2025. (Crédit : Autorisation)
    Extrait de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël », visible au Musée d'Israël jusqu'en octobre 2025. (Crédit : Autorisation)
  • Extrait de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël », visible au Musée d'Israël jusqu'en octobre 2025. (Crédit : Autorisation)
    Extrait de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël », visible au Musée d'Israël jusqu'en octobre 2025. (Crédit : Autorisation)
  • Extrait de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël », visible au Musée d'Israël jusqu'en octobre 2025. (Crédit : Autorisation)
    Extrait de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël », visible au Musée d'Israël jusqu'en octobre 2025. (Crédit : Autorisation)
  • Extrait de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël », visible au Musée d'Israël jusqu'en octobre 2025. (Crédit : Autorisation)
    Extrait de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël », visible au Musée d'Israël jusqu'en octobre 2025. (Crédit : Autorisation)
  • Extrait de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël », visible au Musée d'Israël jusqu'en octobre 2025. (Crédit : Autorisation)
    Extrait de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël », visible au Musée d'Israël jusqu'en octobre 2025. (Crédit : Autorisation)
  • Extrait de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël », visible au Musée d'Israël jusqu'en octobre 2025. (Crédit : Autorisation)
    Extrait de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël », visible au Musée d'Israël jusqu'en octobre 2025. (Crédit : Autorisation)
  • Extrait de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël », visible au Musée d'Israël jusqu'en octobre 2025. (Crédit : Autorisation)
    Extrait de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël », visible au Musée d'Israël jusqu'en octobre 2025. (Crédit : Autorisation)
  • Autoportrait du photographe Chris Marker, extrait de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël », visible au Musée d'Israël jusqu'en octobre 2025. (Crédit : Autorisation)
    Autoportrait du photographe Chris Marker, extrait de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d'Israël », visible au Musée d'Israël jusqu'en octobre 2025. (Crédit : Autorisation)

Il y a un profond sentiment de familiarité et de prémonition dans « Chris Marker : Les photographies perdues d’Israël », une nouvelle exposition présentée au Musée d’Israël qui rassemble des clichés pris par le célèbre réalisateur français du mouvement de la Nouvelle Vague d’après-guerre.

Les images, principalement en noir et blanc, montrent des gens ordinaires dans leur vie quotidienne : des déjeuners dans le réfectoire d’un kibboutz, des promenades dans les rues de Tel Aviv ou de Beer Sheva, avec en arrière-plan les signes et symboles d’une nation naissante.

Marker a pris ces photos lors d’un voyage d’un mois en Israël en 1960. Il a parcouru le pays du nord au sud à bord d’une Vespa afin de collecter des images pour un documentaire sur ce jeune pays, produit par le couple de cinéphiles Wim et Lia Van Leer.

Le film d’une heure qui en résulte, « Description of a Struggle » (« Description d’un Combat »), remporte le premier prix du Festival international du film de Berlin en 1961.

Puis les photographies ont disparu pendant des décennies.

C’est grâce à Shuka Glotman, photographe à la retraite, que ces clichés ont finalement été retrouvés. Glotman et le conservateur Gilad Reich ont créé une exposition de 120 clichés, qui a ouvert ses portes le 14 avril (jusqu’au 14 octobre) et offre un aperçu d’Israël quelque douze ans après sa création.

« Il y avait cette rumeur selon laquelle Chris Marker avait pris toutes ces photos d’Israël », raconte Reich, qui travaille au musée depuis deux ans et demi. « Et je me suis dit : ‘D’accord, peut-être qu’un jour j’aurai le temps de les chercher’. »

Glotman et Reich se sont rencontrés par hasard peu après que Reich a pris ses fonctions de conservateur.

Glotman a demandé à Reich s’il connaissait Chris Marker, décédé en 2012. « Je lui ai tout de suite demandé s’il avait trouvé les photos », se souvient Reich.

Glotman avait cherché ces photos pendant dix ans, jusqu’à ce que Lia Van Leer lui conseille de se renseigner auprès de la Cinémathèque française. Il aura fallu quatre ans supplémentaires à la salle d’art et d’essai pour retrouver les photos, qui étaient rangées dans une boîte sur laquelle était griffonné le mot « Israël ».

En collaboration avec le musée, le binôme a obtenu l’autorisation de la famille de Marker et a organisé l’exposition, en répartissant les clichés disparus depuis longtemps en plusieurs sections : Jérusalem, Tel Aviv, le sud, le nord, ainsi que des photos du tournage.

L’ensemble de l’exposition offre une vision d’Israël telle qu’elle était il y a plus de soixante ans, à une époque où les tensions du capitalisme rivalisaient avec l’amour local pour la nature et la Terre biblique, explique Reich.

Marker était un photographe perspicace, comme en témoignent les photographies exposées, qu’il s’agisse de son regard sur les gens ordinaires ou sur les icônes et les symboles présents dans leurs villes.

« Il s’intéressait aux symboles, à [Theodor] Herzl en tant qu’icône, représenté sur des affiches, ou aux menorot situées au-dessus des bâtiments », poursuit Reich.

L’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d’Israël », visible au Musée d’Israël jusqu’en octobre 2025. (Crédit : Jessica Steinberg/Times of Israel)

« Ce sont ces tensions qui l’ont intéressé. »

Marker a qualifié Israël de « terre des signes », qu’il s’agisse d’un panneau routier avertissant de la présence de chameaux alors qu’un animal passait à proximité, ou d’une référence à la croissance démographique du pays accompagnée de l’image d’une femme enceinte marchant dans la rue.

Il connaissait également bien l’histoire récente des Juifs et comprenait qu’Israël était un pays né des cendres de la Shoah.

« Une génération a fini par oublier », dit Marker en voix off dans le film.

Lia Van Leer (en haut à gauche) pendant le tournage du film de Chris Marker, présenté dans le cadre de l’exposition « Chris Marker : Les photographies perdues d’Israël », visible au Musée d’Israël jusqu’en octobre 2025. (Crédit : Jessica Steinberg/Times of Israel)

Certaines des photos exposées n’ont jamais été vues auparavant, notamment des photos promotionnelles du film appartenant à Wim et Lia Van Leer, deux passionnés de cinéma israéliens qui ont fini par fonder les cinémathèques du pays.

Les Van Leer possédaient également deux autoportraits de Marker, dont l’un pris dans leur appartement de Haïfa, ainsi qu’une photo des jeunes Van Leer assis avec des amis dans un pub de Haïfa.

Marker est venu en Israël à l’invitation des Van Leer, car le couple avait une vision précise de ce qu’il voulait pour leur documentaire.

« Ils ont vu l’un des films de Marker sur la Sibérie en 1959 et ils voulaient un film similaire sur Israël », explique Reich.

« Quelque chose d’artistique, sans clichés, sans tracteurs, sans le Fonds National Juif [JNF/KKL], sans hôpitaux ni ministres lors de cérémonies officielles. »

Marker accepta, exigeant un mois sur place en Israël à ses frais. Il demanda une Vespa qu’il utiliserait en janvier 1960, avec l’intention de parcourir le pays du nord au sud.

Il finit par écrire le scénario de « Description d’un combat » à partir de ses clichés, qui figurent presque tous dans le film, et remporta le premier prix du Festival international du film de Berlin avant même que les deux pays n’établissent des relations diplomatiques.

Les vitrines exposent également des fax échangés entre Marker et Lia Van Leer, ainsi que des extraits d’autres films marquants inspirés par l’œuvre de Marker, notamment « In Jerusalem » (1963) de David Perlov et « Description d’un souvenir » (2006) de Dan Geva, une interprétation visuelle du film de Marker qui a été approuvée avec enthousiasme par le réalisateur français.

Le film de Geva a tellement impressionné Marker que les deux œuvres sont désormais toujours projetées l’une après l’autre dans un « programme double », précise Reich.

Une projection intégrale de « Description d’un combat », avec la voix off de Marker, est diffusée à la fin de l’exposition.

La Cinémathèque de Jérusalem, fondée par les Van Leer, propose la projection intégrale du film en ligne, après inscription gratuite sur le site.

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