L’ONU exhorte Israël à cesser de construire en Cisjordanie et à Jérusalem-Est
L’émissaire de l'ONU dénonce les implantations comme une “violation flagrante” du droit international et qualifie le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza de “très fragile”
Les Nations unies ont accusé jeudi Israël de violer de manière flagrante le droit international en poursuivant ses projets de construction en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, et ont exhorté le nouveau gouvernement à cesser immédiatement ces constructions.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et l’envoyé de l’ONU au Moyen-Orient Tor Wennesland ont fait référence à une résolution du Conseil de sécurité de 2016, qui a décrété que les implantations n’avaient « aucune validité juridique ». La résolution exigeait l’arrêt des constructions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Dans un briefing devant le conseil au sujet du rapport de 12 pages de Guterres, Wennesland a déclaré qu’il était « profondément troublé » par le fait qu’Israël ait approuvé un plan visant à construire 540 nouveaux logements dans le quartier de Har Homa à Jérusalem-Est.
Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est, qu’Israël a pris à la Jordanie lors de la guerre des Six Jours en 1967, comme la capitale de leur futur État. Israël maintient que la ville entière est sa capitale indivisible.
« Je souligne à nouveau, sans équivoque, que les implantations israéliennes constituent une violation flagrante des résolutions des Nations unies et du droit international », a déclaré l’envoyé de l’ONU. « Elles constituent un obstacle majeur à la réalisation d’une solution à deux États et d’une paix juste, durable et globale. »
« La poursuite de toutes les activités de colonisation doit cesser immédiatement », a déclaré Wennesland.
Guterres et Wennesland ont également appelé les autorités israéliennes à mettre fin à la démolition de maisons et autres biens palestiniens et aux relocalisations de Palestiniens – un autre sujet de conflit – « et à approuver des programmes qui permettraient à ces communautés de construire légalement et répondraient à leurs besoins de développement ».
La résolution de décembre 2016, sur laquelle les États-Unis se sont abstenus dans les dernières semaines de l’administration Obama, appelle également à prendre des mesures immédiates pour empêcher tout acte de violence contre les civils et a exhorté Israël et les Palestiniens à faire preuve de retenue et à éviter les actes de provocation, l’incitation à la haine et la rhétorique incendiaire.
Elle appelle également toutes les parties à engager des négociations sur les questions de statut final et exhorte à intensifier les efforts diplomatiques internationaux et régionaux pour aider à mettre fin au conflit israélo-palestinien qui durent depuis plusieurs décennies, afin de parvenir à une solution à deux États où Israéliens et Palestiniens pourraient vivre en paix les uns à côté des autres.
Guterres et Wennesland ont clairement indiqué que plus de quatre ans après l’adoption de la résolution, aucun de ces appels n’avait été satisfait.
Wennesland a déclaré que la période de mars à juin couverte par le rapport « a connu une augmentation alarmante du niveau de violence entre Israéliens et Palestiniens, notamment des hostilités entre Israël et les factions à Gaza à une échelle et une intensité qu’on n’avait pas vues depuis des années ».
Il a déclaré que le cessez-le-feu après le conflit militaire de 11 jours à Gaza le mois dernier « restait très fragile », ajoutant que les Nations unies travaillaient en étroite collaboration avec Israël, les Palestiniens et leurs partenaires, dont l’Égypte, « pour consolider le cessez-le-feu, permettre l’entrée en urgence de l’aide humanitaire, et stabiliser la situation à Gaza ».
Israël a déclaré qu’il ne tolérerait pas les attaques, même relativement mineures, depuis Gaza –contrôlée par le groupe terroriste du Hamas –, et notamment le lancement de ballons incendiaires, qui ont déclenché des frappes aériennes israéliennes la semaine dernière.
« J’exhorte toutes les parties à éviter les mesures unilatérales et les provocations, à prendre des mesures pour réduire les tensions, et à œuvrer à la réussite de ces efforts », a déclaré Wennesland au conseil. « Chacun doit y mettre du sien pour faciliter les discussions en cours afin de stabiliser la situation sur le terrain et d’éviter une nouvelle escalade dévastatrice à Gaza. »
Il a appelé toutes les factions palestiniennes à « faire de sérieux efforts pour assurer la réunification de Gaza et de la Cisjordanie sous un gouvernement national unique, légitime et démocratique », affirmant que Gaza devait « continuer à faire partie d’un État palestinien et d’une solution à deux États ».
Pendant la période de référence entre mars et juin, 295 Palestiniens, dont 42 femmes et 73 enfants, ont été tués par l’armée et la police israéliennes, et 10 149 ont été blessés lors de manifestations, d’affrontements, d’opérations de recherche et d’arrestation, de frappes aériennes, de bombardements et d’autres incidents à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, selon Guterres.
Le secrétaire général de l’ONU a également noté que 90 membres de l’armée et de la police israéliennes et 857 civils israéliens ont été blessés par des Palestiniens au cours de cette même période, lors d’affrontements, d’incidents au cours desquels des pierres et des bombes incendiaires ont été lancées, de tirs aveugles de roquettes et de mortiers et d’autres incidents.
La récente guerre de Gaza représente la plus violente escalade des hostilités depuis 2014, les terroristes palestiniens ayant tiré plus de 4 000 roquettes et projectiles sur Israël et l’armée israélienne ayant effectué plus de 1 500 frappes aériennes, terrestres et maritimes sur la bande de Gaza, d’après Guterres.
Selon le ministère de la Santé de Gaza dirigé par le Hamas, 253 Palestiniens ont été tués pendant les combats, dont 66 enfants. Les groupes terroristes palestiniens à Gaza ont déclaré 80 combattants parmi les victimes, tandis qu’Israël affirme que leur nombre réel est beaucoup plus élevé. Il y a eu treize morts en Israël, dont un garçon de 5 ans et une fille de 16 ans. Israël affirme que des dizaines de morts à Gaza ont été causés par des roquettes du Hamas tirées trop court et tombées à l’intérieur de la bande de Gaza.