NY : L’homme qui a tiré sur une synagogue en criant « Libérez la Palestine » arrêté
L'attaque contre le lieu de culte, qui abrite une école maternelle, illustre la forte augmentation des crimes antisémites hors d'Israël depuis le massacre du Hamas, le 7 octobre
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël
New York Jewish Week – Un homme de 28 ans a été arrêté après avoir tiré deux coups de feu sur la synagogue Israël à Albany, capitale de l’État de New York, jeudi, le premier soir de Hanoukka, aux cris de « Libérez la Palestine ».
Personne n’a été blessé lors de la fusillade, qui s’est déroulée dans l’enceinte de la synagogue, a indiqué la gouverneure Kathy Hochul dans un communiqué, ajoutant qu’elle s’était entretenue avec la femme rabbin de la congrégation. Lors d’un point presse, elle a toutefois précisé que la synagogue abritait une école maternelle, « fréquentée par au moins vingt enfants en âge préscolaire qui se trouvaient dans les locaux au moment des faits ». Elle a ajouté que l’établissement avait été placé sous scellés, mais que tous les enfants avaient été retrouvé sains et saufs leurs parents.
Mufid Fawaz Alkhader, 28 ans, a été arrêté sur les lieux et devait comparaître vendredi devant un tribunal pour possession d’armes à feu, selon un communiqué du FBI. D’autres chefs d’inculpation, dont des crimes de haine, pourraient suivre, ont indiqué les forces de l’ordre.
Le suspect a crié « Libérez la Palestine » au cours de l’incident, a rapporté le chef de la police locale, Eric Hawkins, lors d’une conférence de presse jeudi soir, confirmant les informations du quotidien Times Union d’Albany.
L’incident a eu lieu deux mois après le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre. Depuis ce jour, les Juifs américains sont confrontés à une recrudescence de l’antisémitisme.
Au cours de cet assaut, des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont déferlé dans le sud d’Israël, tuant 1 200 personnes – pour la plupart des civils – au cours d’actes d’une brutalité effroyable et en enlevant 240 autres personnes pour les emmener dans la bande de Gaza, où 140 sont encore retenus. Suite à cette attaque, Israël a déclaré la guerre au Hamas et s’est engagé à le chasser du pouvoir.
En signe de solidarité avec Israël, Hochul s’était rendue à la synagogue le 7 octobre, alors que le Hamas se livrait encore à sa tuerie.
À la suite de la fusillade, Hochul a prévu d’y retourner vendredi soir pour les offices de Shabbat. Elle a indiqué avoir contacté la femme rabbin de la synagogue Israël, Wendy Love Anderson, et l’avoir « assurée que l’État de New York ferait tout son possible pour rétablir le sentiment de sécurité dont sa congrégation a besoin en ce moment ».
Sur Facebook, Temple Israel a publié jeudi soir une photo de la femme rabbin et de plusieurs fidèles allumant des bougies de Hanoukka. « En ces temps difficiles, notre esprit inébranlable brille comme un phare d’espoir, prouvant que même dans les moments les plus sombres, notre lumière reste intacte », a écrit la synagogue. « Nous sommes immensément reconnaissants à la maire d’Albany, Kathy Sheehan, et aux dirigeants de la ville, dont les actions rapides et décisives ont renforcé la sécurité et l’unité de notre communauté. »
Hochul a déclaré qu’elle avait demandé à la police de l’État de New York et à la garde nationale de l’État d’être en état d’alerte et d’intensifier les patrouilles sur les sites à risque pendant la fête de Hanoukka, notamment les synagogues, les yeshivot et les centres communautaires à travers l’État – y compris dans la ville de New York, qui abrite la plus grande population juive des États-Unis.
« Tout acte d’antisémitisme est inacceptable, et porter atteinte à la sécurité de la population dans une synagogue le premier soir de Hanoukka est encore plus déplorable », a affirmé Hochul. « Nous rejetons la haine, l’antisémitisme et la violence sous toutes leurs formes. »
Lors du briefing, Hochul a indiqué que la synagogue avait été l’une des nombreuses cibles d’alertes à la bombe en septembre.
Les forces de l’ordre et les groupes de sécurité de la communauté juive ont confirmé la recrudescence de l’antisémitisme depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
À New York, le NYPD a signalé 62 crimes de haine antisémites le mois dernier et 69 attaques en octobre, ce qui représente une forte augmentation. Les incidents anti-juifs représentaient 65 % de tous les crimes de haine signalés à la police le mois dernier. On ne dispose pas de données comparables pour les crimes de haine antisémites dans le nord de l’État de New York.
Des synagogues et d’autres institutions juives ont été prises pour cible dans cette vague de crimes de haine. La semaine dernière, 15 synagogues de l’État de New York, dont cinq dans le nord de l’État, ont reçu des alertes à la bombe.
Les menaces ont été proférées dans le cadre d’une campagne visant à perturber le déroulement des activités dans les synagogues. Elles forcent les forces de l’ordre à se rendre sur place mais ne semblent pas représenter un danger réel pour les cibles, a déclaré Mitch Silber, directeur du groupe de sécurité juif Community Security Initiative (Initiative de sécurité communautaire).
« La sécurité des Juifs de New York n’est pas négociable », a affirmé Hochul lors du briefing. « Tout acte, qu’il soit verbal ou physique, tout acte d’antisémitisme est inacceptable, et il est encore plus déplorable de porter atteinte à la sécurité des gens dans notre synagogue en cette première nuit de Hanoukka. »
« Je rappelle à tous : Nous, New-Yorkais, ne sommes pas comme ça. Cela doit cesser », a-t-elle ajouté. « Nous rejetons la haine, l’antisémitisme et l’islamophobie. Tous les crimes de haine doivent cesser, et toute violence sous toutes ses formes doit cesser. Nous n’avons aucune tolérance pour ces actes malveillants qui ont désormais imprégné notre société. »
Le briefing s’est terminé par l’allumage des bougies de Hanoukka, sous la direction d’Eva Wyner, directrice adjointe des affaires juives de l’État.