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Paris veut sauver l’accord nucléaire mais promet un “dialogue musclé” avec Téhéran

Le ministre de la Défense français a appelé à ne pas confondre le programme nucléaire et balistique

Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, pendant une conférence de presse au complexe présidentiel d'Ankara, en Turquie, le 14 septembre 2017. (Crédit : Adem Altan/AFP)
Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, pendant une conférence de presse au complexe présidentiel d'Ankara, en Turquie, le 14 septembre 2017. (Crédit : Adem Altan/AFP)

La France a appelé samedi le Congrès américain à ne pas tuer l’accord sur le nucléaire iranien, très fragilisé par le président américain Donald Trump, mais s’est dite prête à avoir des discussions « musclées » avec Téhéran sur les sujets qui provoquent l’ire de Washington.

« Nous souhaitons vivement que le Congrès, qui a maintenant la responsabilité d’une éventuelle rupture, ne le remette pas en cause », a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian dans un entretien à l’AFP.

« Si on dénonce un accord qui est respecté, on sera dans une logique infernale et très dangereuse », notamment au vu du contexte nord-coréen, a-t-il mis en garde, reprenant les inquiétudes des autres signataires du texte : Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne.

Le président américain Donald Trump, dans un violent réquisitoire contre l’Iran, a refusé vendredi de « certifier » l’accord historique de 2015 et a renvoyé la balle dans le camp du Congrès américain, à qui il a « ordonné » de « combler les graves et nombreuses lacunes du texte. »

« Pour nous, l’accord de Vienne [qui met sous le boisseau le programme nucléaire iranien en échange d’une levée de sanctions, ndlr] est un bon accord, il limite la prolifération nucléaire et empêche l’Iran de se doter de l’arme atomique. Il est robuste, a sa cohérence. Toute remise en cause de l’accord revient à le nier », a déclaré Le Drian.

Donald Trump pendant  son discours sur le programme nucléaire iranien, à Washington, D.C., le 13 octobre 2017. (Crédit : Brendan Smialowski/AFP)
Donald Trump pendant son discours sur le programme nucléaire iranien, à Washington, D.C., le 13 octobre 2017. (Crédit : Brendan Smialowski/AFP)

Il a cependant laissé la porte ouverte à des « discussions » avec Téhéran sur l’après-2025, une échéance prévue par l’accord de Vienne à partir de laquelle certaines restrictions commencent à tomber, violemment remise en cause par Washington qui veut les pérenniser.

« On peut ouvrir une réflexion préliminaire sur le post-2025. Si l’accord est bien respecté, l’Iran pourra exercer pleinement les droits qu’il détient du Traité de non-prolifération (TNP). S’il y a besoin de garanties ou de vérifications à cette date, commençons à en discuter. C’est aussi une manière d’éviter les ruptures aujourd’hui. Nous sommes prêts à réfléchir à ces sujets avec les Américains », a-t-il dit.

Les Européens, la Russie, la Chine et bien sûr l’Iran ont à plusieurs reprises exclu toute renégociation de l’accord.

‘Déni du multilatéralisme’

Critiquant « l’ambiguïté » de la « diatribe » de Trump, qui a mêlé dans son discours sujet nucléaire, programme balistique et influence régionale déstabilisatrice de l’Iran, le chef de la diplomatie française a souhaité que les sujets ne soient pas mélangés.

« Nous avons de fortes interrogations sur le comportement de l’Iran, en particulier sur le développement de ses capacités balistiques et sur le rôle néfaste qu’il joue dans la région, mais nous avons toujours considéré que l’accord nucléaire était un dossier spécifique », a-t-il insisté.

Un missile balistique iranien tiré contre des cibles de l'Etat islamique en Syrie, le 18 juin 2017. (Crédit : Corps des gardiens de la révolution islamique)
Un missile balistique iranien tiré contre des cibles de l’Etat islamique en Syrie, le 18 juin 2017. (Crédit : Corps des gardiens de la révolution islamique)

Toutefois, « on peut avoir une discussion musclée sur les autres sujets », a affirmé Le Drian, qui va se rendre dans les prochaines semaines à Téhéran. « Nous devons avoir avec les Iraniens une explication très claire sur leur programme balistique, et sur leur influence régionale », a-t-il dit, citant particulièrement la Syrie, où Téhéran est avec Moscou le principal soutien du régime de Damas.

« Nous devons poser la question de sa présence en Syrie, que ce soit à travers le Hezbollah [groupe terroriste chiite libanais soutenu par l’Iran] ou les Pasdarans [Gardiens de la révolution] iraniens », a-t-il dit.

Interrogé sur le fait de savoir si les Européens seraient prêts à imposer des sanctions contre les Gardiens de la révolution, l’armée d’élite iranienne, comme le leur a demandé le président Trump, il a répondu : « on peut en parler. »

De façon plus globale, il a estimé que les actions américaines – retrait de l’accord de Paris sur le climat, retrait de l’Unesco, et mise en péril de l’accord nucléaire avec l’Iran – remettaient en cause le multilatéralisme.

« La position américaine aujourd’hui est une position de puissance, de rapport de forces, de rivalité entre puissances et de déni de l’intérêt du multilatéralisme », a-t-il déploré.

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