Plus de 100 cas de virus en Cisjordanie et Gaza après un nouveau décompte
Le Premier ministre de l'AP déclare que la Chine enverra aux Palestiniens des tests de dépistage du virus et des respirateurs; la quarantaine de Gaza prolongée de 14 à 21 jours
Le nombre de cas confirmés de coronavirus en Cisjordanie et dans la bande de Gaza est passé à 100 dimanche après l’apparition de contaminations dans des villages où les autorités palestiniennes ne les avaient pas signalées auparavant.
Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne (AP), Mohammed Shtayyeh, a déclaré lors d’une conférence de presse à Ramallah que deux Palestiniens avaient été testés positifs au COVID-19, la maladie causée par le virus – un à Hébron et un autre à Qatana, un village au nord de Jérusalem – portant le nombre total de cas confirmés à 106.
La déclaration de Shtayyeh a été faite après l’annonce par son porte-parole Ibrahim Milhem, dimanche matin, de la confirmation que six personnes à Qatana et une autre à Al-Qabeiba, un autre village au nord de Jérusalem, étaient porteuses du virus.
Les autorités palestiniennes ont déclaré qu’à la date de dimanche, 18 des 106 personnes qui ont contracté le virus se sont rétablies et qu’une est décédée ; l’écrasante majorité des cas se sont produits en Cisjordanie.
Le Premier ministre de l’AP a également déclaré que la Chine allait bientôt fournir aux Palestiniens une « aide sous forme de kits de test » pour le virus et plusieurs respirateurs, sans préciser les quantités.
« Nous entreprenons des démarches avec le monde entier pour répondre à nos besoins en termes de kits de test et de respirateurs », a-t-il déclaré. « Dans deux jours, un avion en provenance de Chine atterrira sur les terres de 1948 [Israël], transportant de l’aide pour nous, nos voisins, la Jordanie et d’autres pays ».
Les autorités sanitaires de certaines régions d’Europe ont signalé à la fin de la semaine dernière que les kits de test que leurs pays ont reçus de Chine étaient défectueux.
Les Palestiniens ont jusqu’à présent effectué 5 869 tests pour le virus en Cisjordanie et à Gaza, selon le ministère de la Santé de l’AP.
Les institutions médicales possèdent 295 respirateurs – 175 en Cisjordanie et 120 à Gaza – selon un rapport publié par l’AP le 26 mars.
Shtayyeh a également appelé les Palestiniens à « considérer » leurs dépenses, notant que l’AP ne savait pas ce qui allait se passer dans les mois à venir.
Peu après que les responsables palestiniens de la santé ont confirmé les premiers cas en Cisjordanie début mars, le président de l’AP, Mahmoud Abbas, avait déclaré l’état d’urgence pour 30 jours.
Depuis, Shtayyeh a annoncé la fermeture d’écoles et d’universités, l’annulation de toutes les réservations d’hôtels et de conférences, la fermeture de sites touristiques et religieux, l’interdiction de rassemblements publics et de manifestations, et d’autres mesures.
La semaine dernière, Shtayyeh a dévoilé des mesures drastiques qui restreignent considérablement la liberté de mouvement à travers la Cisjordanie. Il a déclaré que tous les Palestiniens seraient tenus de rester chez eux, sauf s’ils se rendent dans des supermarchés et des établissements de santé, entre autres.
Dimanche, il a également déclaré que 35 000 Palestiniens travaillant en Israël retourneraient en Cisjordanie dans les deux semaines à venir et a dit qu’ils devaient entrer en quarantaine à leur domicile à leur retour.
Par ailleurs, Ashraf al-Qodra, le porte-parole du ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza, a annoncé samedi qu’il avait été décidé de prolonger de 14 à 21 jours le séjour des Palestiniens dans les installations de quarantaine de l’enclave côtière.
Il a expliqué cette décision en faisant remarquer que des données de la communauté internationale indiquent que des personnes pourraient être porteuses du virus pendant plus de deux semaines.
Avant la déclaration de Qodra, le ministère de la Santé à Gaza avait uniquement exigé que les Palestiniens revenant de l’étranger restent confinés en quarantaine pendant 14 jours.
Mille sept cent dix-neuf Palestiniens se trouvent dans des installations de quarantaine autour de Gaza, et aucun n’est confiné chez lui, a déclaré le ministère samedi.
Qidra a également déclaré que Tawfiq Abu Naim, le chef des forces de sécurité intérieure dirigées par le groupe terroriste palestinien du Hamas, et Mahmoud Abu Watfa, son adjoint, ont obtenu un résultat négatif au test COVID-19.
Dimanche dernier, Salama Maroof, le chef du bureau des médias du gouvernement contrôlé par le Hamas, a déclaré qu’Abu Naim et Abu Watfa avaient été mis en quarantaine après s’être approchés de deux personnes à Gaza qui avaient été infectées par le virus.
Maroof a également été suspendu de son poste samedi. Il avait annoncé un jour plus tôt la création d’une commission d’enquête chargée d’examiner comment des journalistes étaient autorisés à faire des reportages depuis un hôpital où séjournent des personnes infectées par le virus à Gaza.
« Mon éthique et ma conception du travail gouvernemental m’obligent à respecter la décision de me suspendre de mon travail jusqu’à la fin de l’enquête », a-t-il déclaré dans un post sur Facebook. « Je suis tout à fait prêt à prendre mes responsabilités, si une quelconque négligence dans l’exercice de mes fonctions est constatée. »
Les journalistes de la TRT, une chaîne turque, et de Watania, un site d’information basé à Gaza, ont été placés en quarantaine à domicile, a déclaré Qodra samedi.