Reconnaissance d’un Etat palestinien : Israel Katz répond à Emmanuel Macron
Face à la reconnaissance d'un Etat palestinien "sur le papier", "nous construirons ici l'Etat juif israélien sur le terrain", a déclaré le ministre de la Défense depuis un avant-poste en Cisjordanie

Le ministre israélien de la Défense Israel Katz a défié ouvertement vendredi le président français, Emmanuel Macron, et les Nations unies en affirmant qu’il n’était pas question de laisser advenir un Etat palestinien en Cisjordanie, où il compte « construire l’Etat juif ».
Cette déclaration survient au lendemain de l’annonce par le gouvernement israélien d’un projet majeur d’expansion des implantations juives en Cisjordanie dénoncé par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a appelé Israël à « cesser toutes (ses) activités de colonisation », « illégales et (faisant) obstacle à la paix ».
M. Macron a déclaré lui vendredi que la reconnaissance d’un Etat palestinien n’était « pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique », tout en énumérant plusieurs conditions pour franchir le pas, avant une conférence à l’ONU sur le sujet à laquelle il doit participer le 18 juin.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, lui a répondu de l’avant-poste de Sa-Nur, dans le nord de la Cisjordanie, que le gouvernement israélien comptait élever au rang de municipalité autonome en vertu de son plan annoncé la veille.
Sa-Nur est une ancienne implantation démantelée par Israël en 2005 dans le cadre du plan de retrait unilatéral de la bande de Gaza réalisé par le Premier ministre d’alors, Ariel Sharon.
« Aujourd’hui nous revenons ici avec la décision de rétablir la communauté », a déclaré M. Katz, selon un communiqué de ses services.

« C’est (…) un message clair (au président français Emmanuel) Macron et à ses amis: ils reconnaîtront un Etat palestinien sur le papier, et nous construirons ici l’Etat juif israélien sur le terrain », a ajouté M. Katz: « Le papier sera jeté à la poubelle de l’histoire et l’Etat d’Israël prospérera et fleurira. »
« Ne nous menacez pas de sanctions car vous ne nous ferez pas plier. L’État d’Israël ne baissera pas la tête face aux menaces », a déclaré le ministre de la Défense. « Nous sommes un peuple qui a une longue et glorieuse histoire. Nous nous tiendrons debout et continuerons à mener l’État d’Israël sur une voie sûre et forte, jusqu’à la victoire ».
Katz était accompagné dans sa visite par le chef du conseil régional de Samarie, Yossi Dagan, le chef du commandement central de l’armée israélienne, le général de division Avi Bluth, le chef de l’administration civile, le général de brigade Hisham Ibrahim, et le secrétaire militaire du ministère de la Défense, le général de brigade Guy Markizeno.
Il a évoqué que son lien personel avec Sa-Nur, puisqu’il y a servi en tant que parachutiste pendant son service militaire et qu’il s’est ensuite « battu contre le déracinement de l’implantation dans le cadre du plan de désengagement ».
« J’avais promis à l’époque que nous reviendrions et aujourd’hui nous sommes revenus ici, avec la décision de rétablir l’implantation, ainsi que l’établissement de 21 nouvelles implantations supplémentaires en Judée et en Samarie », a ajouté Katz, se référant à la Cisjordanie par son nom biblique.
« Il s’agit d’un moment historique pour le mouvement des implantations en Judée et en Samarie, qui renforcera le mur de protection d’Israël et la sécurité dans cette région », a-t-il à propos des nouvelles localités.
Il a ajouté en outre qu’il s’agissait d’une « réponse écrasante aux organisations terroristes qui tentent de nuire et d’affaiblir notre emprise sur cette région du pays ».