Israël en guerre - Jour 593

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Ron Krivoi, ex-otage : la vie dans les tunnels du Hamas est inimaginable

L'ex-captif a expliqué comment les terroristes palestiniens utilisaient de batteries de voiture, par les terroristes, pour électrocuter son compagnon d'infortune Matan Angrest, qui, a-t-il dit, est maltraité par ses ravisseurs car il est soldat

L'otage libéré Ron Krivoi parle à la chaîne N12 dans une interview diffusée le 25 avril 2025. (Capture d'écran : N12; used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)
L'otage libéré Ron Krivoi parle à la chaîne N12 dans une interview diffusée le 25 avril 2025. (Capture d'écran : N12; used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

Dans une interview qui a été diffusée vendredi à la télévision, l’ancien otage Ron Krivoi s’est exprimé pour la première fois sur le temps qu’il a passé en captivité et sur les violences subies par le jeune homme qu’il avait rencontré dans les tunnels du Hamas, Matan Angrest.

Krivoi, un ressortissant israélo-russe, avait été pris en otage alors qu’il se trouvait au festival de musique électronique Nova et il a été relâché lors du cessez-le-feu qui avait été conclu à la fin du mois de novembre 2023, un geste du Hamas au président russe Vladimir Poutine.

« Personnellement, je suis un homme tranquille, je vis ma vie. C’est pour ça que je n’ai pas accordé d’interviews jusqu’à maintenant, j’ai simplement continué ma vie comme avant – c’est ce que j’ai demandé, retourner à ma vie », a-t-il expliqué devant les caméras de la chaîne d’information N12.

Krivoi, qui est ingénieur du son, travaillait à Nova lorsque les terroristes avaient pris d’assaut la rave-party où ils avaient massacré des centaines de personnes, commettant des viols et kidnappant des dizaines de fêtards qui avaient été emmenés en captivité à Gaza.

Krivoi avait initialement été conservé seul en détention, dans un appartement situé dans la bande. L’immeuble dans lequel il se trouvait avait été bombardé par l’armée israélienne et l’otage était parvenu à échapper à ses ravisseurs, essayant de se frayer un chemin à travers la bande de Gaza dévastée pendant plusieurs jours avant d’être recapturé.

« Quand j’étais seul, personne ne m’a vu. Quand quelqu’un m’a vu, ça s’est mal terminé. Les gens qui m’ont attrapé m’ont battu. Ça n’a pas été simple. J’ai vécu des choses là-bas… Quand ils m’ont attrapé et ramené, les gens qui m’ont battu étaient des Gazaouis ordinaires qui ont déversé toute leur frustration sur moi », a-t-il déclaré à la chaîne.

Peu après sa libération, sa tante avait révélé que Ron Krivoi avait tenté de s’échapper sans être abattu – il aurait été le seul captif à avoir eu cette audace.

Ron Krivoï embrassant ses parents à l’entrée de l’hôpital Sheba à Ramat Gan après avoir été relâché des geôles du groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, le 26 novembre 2023. (Crédit : Autorisation)

Évoquant le tunnel où il avait été emmené par ses geôliers, il a raconté : « Ce ne sont pas les tunnels qu’on peut voir sur les photos. On était dans quelque chose de taille très petite, dans les profondeurs de la terre. Il n’y avait même pas de carrelage ou de béton – on était sur du sable et les matelas étaient tout moisis. On était dans une très, très petite cage. Honnêtement, ça faisait environ un mètre et demi sur un mètre et demi, et on devait pouvoir s’y allonger et s’y reposer – on ne pouvait pas rester debout. Pas de hauteur, pas de toilettes, pas de nourriture. Nous étions cinq et on mangeait un petit plat, préparé avec des conserves, et une pita qu’on se partageait tous. Je suis resté là-dedans pendant 51 jours et j’ai perdu neuf kilos ».

Krivoi a raconté que le soldat Matan Angrest était arrivé vingt-quatre heures après lui, notant qu’il était « complètement, totalement terrifié ». Matan Angrest se trouvait dans un char qui avait été attaqué par des terroristes lors du pogrom du 7 octobre. Le reste de l’équipage avait été tué.

L’otage Matan Angrest, dans une vidéo de propagande publiée par le Hamas le 7 mars 2025. (Crédit : Capture d’écran/Telegram)

« Les interrogatoires qu’il a subis ont eu lieu alors qu’il se trouvait encore sur le territoire israélien – c’est là que tout a commencé. Ils l’avaient déjà relié, en chemin, à une batterie de voiture et ils avaient tenté de le réanimer. Ils l’ont électrocuté à l’aide de batteries de voiture », a confié Krivoi devant la caméra. « Ils n’ont pas pu l’interroger. Il n’était probablement même pas en état de parler parce qu’il était gravement blessé. Ses blessures étaient très graves ».

Krivoi a indiqué qu’Angrest avait continué à être maltraité alors qu’il se trouvait en captivité, souffrant énormément aux mains de ses ravisseurs parce qu’il était un soldat. La mère d’Angrest a fait savoir, au début du mois, que son fils serait handicapé à vie à cause de ses blessures. Elle a répété les propos tenus par des compagnons d’infortune de son fils qui ont été relâchés lors du dernier cessez-le-feu, qui lui ont dit que le jeune homme était « affamé et détenu dans une petite cage, dans l’obscurité. Il ne voit pas la lumière du jour. Il est exposé à des actes de torture et à des actes de violence, et il ne voit jamais la Croix-Rouge ».

Évoquant sa propre captivité, Krivoi a expliqué que « c’est quelque chose d’inimaginable pour quelqu’un qui ne l’a pas vécu : il sera incapable de vraiment comprendre ce que c’est d’être là-bas ».

« Je sais très bien que si je n’avais pas eu la nationalité russe, je serais encore aujourd’hui dans ce tunnel avec Matan. Je suis ici grâce à un miracle : c’est Poutine qui m’a ramené à la maison. Sans lui, je ne serais pas ici aujourd’hui », a souligné Krivoi, né en Israël dans une famille d’immigrants russes.

Le Hamas a relâché plusieurs autres otages de nationalité russe en signe de reconnaissance à l’égard de Poutine – notamment Elena Trufanova, qui, avec son fils Sasha Trufanov et sa petite amie Sapir Cohen, a rencontré le maître du Kremlin la semaine dernière.

Sur cette photo diffusée par l’agence russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine rencontre Sasha Troufanov, Yelena Trufanova et Sapir Cohen, des otages des groupes terroristes du Jihad islamique et du Hamas qui ont été libérés, au Kremlin, à Moscou, le 16 avril 2025. (Crédit : Sofia Sandurskaya/Pool/AFP)

Quelques jours avant le retour de Gaza de Trufanov, au mois de février, le vice-ministre russe des Affaires étrangères avait rencontré un haut-responsable du Hamas à Moscou et il avait appelé le groupe terroriste à « tenir sa promesse » de le remettre en liberté aux côtés de Maxim Herkin, un otage israélien originaire de la région du Donbass, en Ukraine, dont les parents sont, eux aussi, russes.

Au début du mois, le Hamas a diffusé une vidéo de propagande où apparaissaient Maxim Herkin et Bar Kupershtein, un autre captif – cela avait été le premier signe de vie des deux hommes depuis leur enlèvement à la rave-party Nova, qui avait été organisée à proximité de Reim.

Herkin, qui avait 35 ans au moment de son kidnapping, a une fille de trois ans et il était le principal soutien de sa mère et de son frère de 11 ans. Il était présent par hasard au festival de musique électronique, auquel il avait été invité par des amis à la dernière minute. C’était la première fois qu’il assistait à une rave.

En février, un haut-responsable du Hamas avait annoncé que la libération de Herkin serait prioritaire lors de la deuxième phase de l’accord sur les otages si elle devait se concrétiser sur le terrain – un geste à l’égard du gouvernement russe. Toutefois, l’accord entre Israël et le Hamas s’était effondré après sa première phase, Israël ayant relancé les combats au sein de l’enclave côtière le mois dernier.

Les otages Maxim Herkin, à gauche, et Bar Kupershtein. (Autorisation)

Selon les estimations, 24 otages seraient encore en vie sur les 59 personnes qui se trouvent encore aujourd’hui dans les geôles du Hamas – Herkin et Kupershtein inclus.

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