Taglit lance sa première mission de bénévolat pour les adultes en situation de handicap
Un voyage de dix jours sponsorisé par Birthright et par le Camp Ramah a permis à une dizaine d'adultes atteints de troubles du spectre autistique de venir en aide à Israël, en période de guerre
Dans une ferme du centre d’Israël, lundi, un groupe de bénévoles venus des États-Unis se dispersent entre les arbres d’une oliveraie pour une récolte menée dans une atmosphère de compétition amicale, informelle. Portant des gants épais dans la chaleur déjà forte de cette fin de matinée, tenant des seaux en plastique d’une taille imposante pour ramasser leur butin, le groupe se déplace rapidement et rassemble très vite une quantité appréciable d’olives vertes et dures.
Il ne s’agit pas d’un groupe de bénévoles venus de l’étranger ordinaire : Les douze participants sont tous atteints de troubles du spectre autistique ou d’autres handicaps non-physiques. C’est le premier groupe de ce type à se rendre en Israël depuis le début de la guerre opposant l’État juif au Hamas, fait remarquer Taglit Birthright Israel, qui parraine leur séjour.
Ce voyage est « différent parce que nous faisons beaucoup plus de choses qui me correspondent vraiment. J’adore le bénévolat », s’exclame Maddy Katz, une jeune femme portant des lunettes qui montre avec une certaine fierté toutes les olives qu’elle a ramassées.
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Mais le groupe a bien failli ne pas pouvoir se rendre à cette récolte des olives à Harvest Helpers, une exploitation agricole de Rishon Lezion qui est gérée par Leket Israel, une banque alimentaire. Les bénévoles ont appris, en début de matinée, qu’ils devront quitter Tel Aviv et aller à Jérusalem pour les derniers jours de leur voyage à cause de l’escalade des hostilités dans le nord d’Israël.
Devoir faire rapidement sa valise et changer d’itinéraire à la dernière minute n’a pas perturbé Katz, qui indique que le voyage a été l’occasion « de beaucoup de déplacements ». Elle dit avoir hâte de rentrer chez elle dans l’Ohio, à Colombus – où ses priorités seront « de dormir, de prendre une douche et de faire une lessive » avant de mettre à jour le classeur où elle consigne soigneusement les quelques 80 000 heures de bénévolat qu’elle a effectuées au cours de la dernière décennie.
Le groupe, qui doit rentrer aux États-Unis dans la matinée du mercredi suivant, est sponsorisé par le National Ramah Tikvah Network, affilié au judaïsme conservateur, et par le programme Onward de Taglit Birthright Israel. Tous les volontaires avaient déjà participé à des Camps Ramah, aux États-Unis, et ils étaient déjà venus au sein de l’État juif dans leur grande majorité.
Selon Birthright Israel, il s’agit du tout premier séjour de bénévolat organisé en direction d’adultes en situation de handicap depuis le début de la guerre. Depuis le mois de novembre 2023, Taglit Birthright a fait venir plus de 7 500 volontaires dans le pays dans le cadre de voyages similaires. L’organisation avait proposé son premier « voyage accessible » en 2001.
En plus des travaux agricoles, la visite de 10 jours du groupe comprend d’autres activités de bénévolat. Les participants ont ainsi aidé à emballer des produits alimentaires et autres. Mais ils se sont également rendus au centre d’entraînement paralympique d’Israël ; ils ont passé du temps à Tel Aviv et ils sont allés visiter le mur Occidental.
« C’était un bon voyage », dit un autre bénévole, Michael « GG » Goodgold, qui est originaire de Chicago. Ce jeune homme de grande taille, qui a travaillé avec assiduité à la récolte des olives, fait remarquer que « cette fois-ci, c’est très différent » en Israël, racontant être déjà venu en 2013 et en 2016.
« Je pense qu’avec la guerre et avec tout ce qui se passe, je voulais rendre service à la communauté parce que tout le monde, en particulier dans le nord, a vraiment du mal à faire face aux roquettes et aux incendies », confie-t-il.
Goodgold – qui dit suivre l’actualité en Israël en permanence – déclare se sentir en paix au sein de l’État juif, malgré la guerre. Il raconte avoir tout particulièrement apprécié la plage de Tel Aviv.
Annie Michaels, qui est également originaire de Chicago, est venue « neuf ou dix fois » en Israël. Ce voyage est « une très bonne expérience », en partie parce que c’était « la première fois que je me retrouvais seule, que je faisais du bénévolat et que je pratiquais toutes ces activités de manière indépendante », sans sa famille proche.
(Le groupe est accompagné de plusieurs guides en permanence et les participants sont autorisés à rendre visite à leur famille en Israël).
« Je suis heureuse d’être là. Je suis triste de partir », confie Annie Michaels qui ajoute toutefois que lorsqu’elle sera retournée chez elle, elle sera « très contente » de pouvoir raconter son séjour en Israël et « ce qui s’est passé quand j’ai fait du bénévolat, en rendant aux gens ce qu’ils me donnent ».
Pour Hannah Berman, du New Jersey, la cueillette des olives est une nouvelle expérience. « Je n’avais jamais récolté les olives auparavant. C’est beaucoup de travail », dit-elle en montrant sa main, avec des éraflures rouges.
Néanmoins, « je ne suis pas enthousiaste à l’idée de rentrer », dit-elle, semblant déjà ressentir une certaine nostalgie. Elle admet néanmoins qu’elle se sent « très excitée » à l’idée de revoir sa famille.
Berman indique que chez elle, elle passe beaucoup de temps à écrire son autobiographie – elle s’entretient avec les personnes qui évoluent dans sa vie pour ce faire, dit-elle. Mais ce voyage en Israël ne sera pas évoqué dans l’ouvrage, ajoute-t-elle, parce qu’elle avait déjà choisi l’orientation finale de son livre avant le voyage.
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