Tsahal cible Mohammed Deif ; le Hamas fait état d’au moins 90 morts

Mohammed Deif, le très recherché commandant de l’aile armée du Hamas, et un autre haut commandant du groupe terroriste palestinien ont été visés par une frappe aérienne dans le sud de la bande de Gaza samedi matin, a déclaré l’armée israélienne.

Les deux chefs terroristes ont été touchés par des munitions de grande taille en surface, alors qu’ils se trouvaient dans un bâtiment vétuste situé entre la zone d’al-Mawasi et Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, et non dans un tunnel.

Le groupe terroriste palestinien du Hamas a affirmé que plus de 90 personnes auraient été tuées dans cette frappe.

Selon les évaluations de Tsahal, aucun otage n’était détenu sur le site au moment de la frappe.

Le sort de Deif n’était pas encore connu à 16 heures, mais des médias israéliens ont cité des responsables de la sécurité qui ont déclaré sous couvert d’anonymat qu’il était de plus en plus probable qu’il ait été tué.

Un haut responsable du Hamas a nié que Deif ait été visé par la frappe.

Le chef de l’aile armée du Hamas, Mohammed Deif (à droite), et Rafaa Salameh, commandant de la brigade Khan Younès du Hamas, sur une photo non datée. (Crédit : Autorisation)

« Les allégations israéliennes sont absurdes et visent à justifier l’horrible massacre. Tous les martyrs sont des civils et ce qui s’est passé est une grave escalade de la guerre de génocide, soutenue par les États-Unis et le silence du monde entier », a assuré Sami Abu Zuhri auprès de l’agence Reuters. Il a également estimé que cette frappe montrait qu’Israël n’était pas intéressé par la conclusion d’un accord de cessez-le-feu.

Al-Mawasi est désignée par Israël comme une zone humanitaire. Toutefois, Tsahal a déclaré que le bâtiment frappé ne se trouvait pas dans un camp de tentes pour Palestiniens déplacés, mais plutôt dans un complexe clôturé du Hamas dans un environnement civil. Plusieurs dizaines d’autres éléments du groupe terroriste palestinien se trouvaient également dans la zone du site lorsqu’il a été pris pour cible, notamment les gardes du corps de Deif et de Salameh, selon des sources militaires.

Néanmoins, des photos en provenance de Gaza ont montré des corps d’enfants et de personnes âgées, censées avoir été prises sur la scène.

Un complexe clôturé du Hamas dans le sud de la bande de Gaza où Mohammed Deif, le commandant de la branche armée du Hamas, et Rafaa Salameh, le commandant de la brigade Khan Younès du Hamas, ont été pris pour cible le 13 juillet 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Deif, 58 ans, qui a commandé les Brigades Ezzedine al-Qassam pendant plus de vingt ans, est depuis longtemps l’une des figures du terrorisme les plus recherchées par Israël. Il a été l’architecte du pogrom perpétré par le Hamas contre Israël le 7 octobre, l’attaque la plus meurtrière de l’Histoire du pays, qui a fait près de 1 200 morts et 251 otages emmenés de force à Gaza.

Aux côtés de Deif se trouvait un autre terroriste de premier plan, Rafaa Salameh, le commandant du bataillon de Khan Younès de l’unité dite « Nukhba » (« élite » en arabe) du Hamas. Salameh est considéré comme un proche de Deif, dont il est l’adjoint depuis l’assassinat du précédent chef adjoint des Brigades Ezzedine al-Qassam.

L’attaque a été menée très peu de temps après que l’armée a obtenu des renseignements sur la localisation des deux dirigeants du Hamas, selon des sources de Tsahal.

L’armée attendait toujours des renseignements pour confirmer que Deif et Salameh avaient été tués.

Les secteurs d’al-Mawasi et de l’ouest de Khan Younès font partie d’une zone humanitaire désignée par Israël – où réside la grande majorité de la population gazaouie – mais Tsahal a déclaré que la frappe était précise et ne visait que le site clôturé du Hamas.

Des photos publiées par l’armée montrent la scène avant et après la frappe.

Une image avant et après publiée par l’armée israélienne montrant un complexe clôturé du Hamas dans le sud de la bande de Gaza où Muhammad Deif, le commandant de l’aile armée du Hamas, et Rafaa Salameh, le commandant de la brigade Khan Younès du Hamas ont été ciblés le 13 juillet 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Le ministère de la Santé du Hamas à Gaza a affirmé qu’au moins 91 personnes auraient été tuées et 289 blessées lors de la frappe.

Le nombre de civils n’était pas clair, mais selon Tsahal, la plupart des victimes étaient probablement des terroristes du Hamas.

من مجزرة خانيونس جنوبي قطاع غزة pic.twitter.com/fksAmRBmce

— حسن اصليح | Hassan (@hassaneslayeh) July 13, 2024

Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des Palestiniens creusant dans le sable et les décombres d’un grand cratère à la recherche de survivants de la frappe.

Outre son implication dans le pogrom du 7 octobre, Deif figurait depuis 1995 en tête de la liste des personnes les plus recherchées par Israël pour son implication dans la planification et l’exécution d’un grand nombre d’attentats terroristes, notamment de nombreux attentats à la bombe contre des autobus dans les années 1990 et au début des années 2000.

#شاهد
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الحفرة الهائلة التي تسببت بها صواريخ الاحتلال الإسرائيلي في منطقة #المواصي ب #خان_يونس pic.twitter.com/iLEZDvrGrP

— ريان المصري (@Rian_almasri) July 13, 2024

Après la frappe aérienne de samedi, le ministre de la Défense Yoav Gallant a tenu une réunion d’évaluation avec le chef d’état-major de Tsahal, le général Herzi Halevi, et le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, Ronen Bar, a indiqué son bureau.

Par ailleurs, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a publié une déclaration indiquant que le Premier ministre avait donné « une directive permanente pour éliminer les hauts responsables du Hamas » dès le début de la guerre.

« Le Premier ministre a été informé de tous les développements au cours de la nuit et continue de recevoir des mises à jour régulières », a indiqué le cabinet du Premier ministre, ajoutant que Netanyahu procéderait à une évaluation de la situation avec les responsables de la sécurité et de l’armée afin de discuter des prochains développements et des prochaines étapes.

S’il a été abattu, Deif serait le plus haut responsable du Hamas dans la bande de Gaza à être tué par Israël dans le cadre de la guerre en cours, après que son adjoint, Marwan Issa, a été tué lors d’une frappe aérienne israélienne en mars. Le chef politique adjoint du Hamas, Saleh al-Arouri, a été assassiné par Israël lors d’une frappe aérienne à Beyrouth, la capitale du Liban, en janvier.

Deif a survécu à au moins sept tentatives d’assassinat ciblé au fil des ans, dont certaines l’ont blessé à divers degrés ou lors desquelles des membres de sa famille ont été tués.

Les deux dernières tentatives connues, selon Tsahal, ont eu lieu en mai 2021, lorsqu’Israël et les groupes terroristes de Gaza se sont affrontés au cours d’une éruption de 11 jours connue sous le nom d’Opération « Gardien des murs ».

Avant 2021, Israël avait tenté de tuer Deif pendant la guerre de 2014 à Gaza, mais l’avait manqué de peu, tuant à la place sa femme, son fils en bas âge et sa fille de 3 ans.

Les autres tentatives d’assassinat ont eu lieu en 2001, 2002, 2003 et 2006, dont la dernière aurait entraîné la perte de ses jambes, bien que cela ait été réfuté par la suite.

En décembre, l’armée a semblé mettre sa tête à prix, en larguant des tracts offrant de l’argent en échange d’informations sur le lieu où il se trouve, ainsi que sur d’autres hauts responsables du Hamas.

Un tract largué par l’armée à Gaza offre des récompenses monétaires pour des informations sur les dirigeants du Hamas Yahya Sinwar, son frère Mohammed, Rafaa Salameh et Mohammed Deif. (Crédit : Capture d’écran X ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Le tract offrait 400 000 dollars pour des informations sur Yahya Sinwar, qui dirige le groupe à Gaza ; 300 000 dollars pour des informations sur son frère, Mohammed Sinwar, qui commande la brigade sud du groupe terroriste ; 200 000 dollars pour des informations sur Salameh ; et 100 000 dollars pour des informations sur Deif.