Un dessin de Van Gogh pillé à un Juif par les nazis vendu aux enchères
La Mousmé, qui avait été rendue en 1956 après avoir été saisie à un banquier Juif pendant l'occupation nazie de la Hollande, pourrait être vendue 10 millions de dollars
Un dessin de Vincent Van Gogh qui avait été volé par les nazis à un collectionneur juif pendant l’invasion des Pays-Bas par l’Allemagne nazie va être vendu lundi aux enchères et il pourrait atteindre le prix de 10 millions de dollars, a fait savoir le journal Art Newspaper.
Ce chef-d’œuvre avait été rendu à son propriétaire légitime juif dans les années 1950.
Kurt Hirschland et son épouse étaient parvenus à survivre à la Seconde Guerre mondiale en fuyant aux Etats-Unis, mais leur œuvre d’art avait été pillée pendant l’occupation nazie.
Le dessin avait été retrouvé après la guerre, après avoir été présenté au musée Stedelijk d’Amsterdam.
La Mousmé, dessin représentant une petite fille de 1888, d’inspiration japonaise, pourrait être l’objet le plus cher qui sera vendu dans le cadre de la collection « une Collection familiale : œuvres sur papier, de Van Gogh à Freud », dans le cadre d’une vente aux enchères diffusée en direct qui est programmée en date du 1er mars.

Ce portrait d’une jeune fille avait été acheté en 1920 par Kurt Hirschland, un banquier juif allemand. Selon la maison de vente aux enchères Christie qui est en charge de la vente, l’esquisse avait été saisie pendant l’invasion allemande des Pays-Bas, au mois de mai 1940.
Le musée Stedelijk d’Amsterdam avait acquis La Mousmé en 1943, et le dessin avait été restitué par le musée à Kurt Hirschland en 1956. Celui-ci était mort un an plus tard et son fils, Paul, en avait hérité.
En 1983, l’œuvre avait été achetée à ce dernier par un négociant en art de Londres, Thomas Gibson, pour un prix qui n’avait pas été révélé. C’est lui qui, aux côtés de ses fils, présente le dessin dans le cadre de cette vente aux enchères.
« Il a toujours été pour moi un plaisir particulier qui m’a donné beaucoup de bonheur chaque jour », a confié Gibson au Art Newspaper, ajoutant qu’il n’avait jamais été « réellement intéressé par l’identité de la jeune fille – elle est simplement une très belle jeune fille au regarde perçant ».