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Un dirigeant de Bavière maintenu en poste malgré des accusations d’antisémitisme

"L'évincer de son poste ne serait pas proportionné", a jugé dimanche le chef du gouvernement régional de Bavière, Markus Söder, qui souhaite devenir chancelier

Hubert Aiwanger, chef du parti des Électeurs libres, faisant campagne avant les élections de l'État de Bavière à Maisach, en Allemagne, le 24 juillet 2023. (Crédit : Johannes Simon/Getty Images via JTA)
Hubert Aiwanger, chef du parti des Électeurs libres, faisant campagne avant les élections de l'État de Bavière à Maisach, en Allemagne, le 24 juillet 2023. (Crédit : Johannes Simon/Getty Images via JTA)

Le chef du gouvernement de la puissante région de Bavière en Allemagne a annoncé dimanche le maintien en poste de son numéro deux, en dépit d’accusations d’antisémitisme et d’une vive controverse depuis plusieurs jours.

La polémique vise Hubert Aiwanger, numéro deux du gouvernement régional, ministre bavarois de l’Economie et chef du parti populiste des « Électeurs libres ».

L’homme de 52 ans est accusé d’avoir rédigé un tract à caractère antisémite quand il était lycéen, ce dont il se défend.

« L’évincer de son poste ne serait pas proportionné », a jugé dimanche le chef du gouvernement régional de Bavière, Markus Söder, patron de la branche bavaroise (CSU) des conservateurs allemands, lors d’une conférence de presse.

Le ministre-président de Bavière Markus Söder (au centre) reçoit un prix de la Conférence des rabbins européens, aux côtés du président de la CER, le rabbin Pinchas Goldschmidt (à droite), et de Charlotte Knobloch, chef de la communauté juive de Munich et de Haute-Bavière, à Munich, le 9 mai 2023. (Crédit : Marc Müller/CER)

Alors que le scandale dure depuis plus d’une semaine, il a reconnu que sa décision de maintenir en poste M. Aiwanger « ne plairait pas à tout le monde » mais il a fait valoir « qu’il n’y a pas de preuve qu’il ait rédigé le tract ».

« Par ailleurs, les faits remontent à 35 ans, personne n’est aujourd’hui celui qu’il était à l’époque », a-t-il argumenté, en invitant son numéro deux à engager un dialogue avec les associations juives allemandes pour s’expliquer et « se repentir ».

L’intéressé avait commencé par nier en bloc les accusations, dénonçant une « chasse aux sorcières », puis par reconnaître que le tract, retrouvé dans son cartable de l’époque, existait bien mais qu’il avait été rédigé par son frère.

Ce n’est que plus tard qu’il avait présenté des excuses pour ne pas avoir pris suffisamment tôt ses distances avec le contenu du tract.

« Ce qui honnêtement me choque c’est la manière dont Aiwanger traite ces accusations qui durent déjà depuis une semaine », a jugé le responsable du Conseil central des Juifs allemands, Josef Schuster.

Josef Schuster, président du Conseil central des Juifs d’Allemagne, assiste à une conférence de presse après son élection à Francfort-sur-le-Main, en Allemagne, le 30 novembre 2014. (AFP / Daniel Roland)

Le texte, écrit au lycée au cours de l’année scolaire 1987/88, se voulait apparemment une réaction à un concours organisé sur l’histoire allemande visant à déterminer « Qui est le plus grand traître à la patrie ».

Dans le tract, ces « traîtres » étaient invités à se présenter « au camp de concentration de Dachau pour un entretien d’embauche » et « un vol libre à travers la cheminée du camp d’Auschwitz » ou « un séjour à vie dans une fosse commune ».

Le maintien en poste de M. Aiwanger semble aussi motivé par des raisons politiques alors que se profilent des élections régionales bavaroises en octobre.

Son départ aurait très probablement provoqué une rupture de l’alliance locale entre la CSU et le parti des Électeurs Libres, ce qui aurait pu se retourner contre le mouvement de M. Söder et obliger ce dernier à s’allier avec les écologistes dans une région à l’électorat très conservateur.

Markus Söder (Crédit : Wikimedia commons/CC BY SA 3.0)

« Nous allons poursuivre la coalition » entre CSU et Electeurs Libres et « il n’y aura pas de coalition avec les Verts », a tranché dimanche M. Söder, qui ne cache pas son ambition de devenir un jour chancelier.

Selon un sondage Insa du quotidien Bild paru dimanche, 39 % des Allemands sont opposés à une démission de M. Aiwanger et 38 % y sont favorables.

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