Un homme tué par balle dans le nord – 3e homicide d’un Arabe israélien en un jour
Le résident de Jadeidi-Makr a été évacué d'urgence à l'hôpital dans un état critique, où sa mort a été prononcée, portant à 31 le nombre d’Arabes israéliens assassinés cette année
Un homme a été tué par balle lundi à Jadeidi-Makr, dans le nord du pays, a déclaré la police. Il s’agit du troisième homicide dans la communauté arabe israélienne en l’espace d’une journée.
L’homme, âgé d’une cinquantaine d’années, a été grièvement blessé par les tirs. Les secouristes l’ont évacué en urgence vers le centre hospitalier de Galilée en essayant de le réanimer, mais son décès a été prononcé après son arrivée aux urgences.
La fusillade est survenue après qu’un autre homme a été abattu à Ibillin dimanche soir, dans ce que la police a déclaré être un meurtre vraisemblablement lié à des querelles entre familles criminelles. Quelques heures plus tôt, dans la même localité du nord, un homme aurait assassiné son épouse en la poignardant dans sa voiture. Il s’est ensuite rendu à la police.
L’organisation à but non-lucratif Abraham Initiatives, qui suit de près les violences au sein de la communauté arabe, a déclaré que ce décès portait à 31 le nombre d’Arabes israéliens tués dans des crimes violents depuis le début de l’année 2024.
Au cours de la même période en 2023, 28 Arabes israéliens avaient été tués et le nombre total de décès l’année dernière, 244, a été plus de deux fois supérieur à celui de 2022, dans le cadre d’une vague de meurtres liés à des gangs criminels.
De nombreux dirigeants de la communauté arabe israélienne imputent la vague de crimes à la police qui, selon eux, n’a pas réussi à sévir contre les puissantes organisations criminelles et a largement ignoré la violence – notamment les querelles familiales, les guerres de territoire entre mafias et la violence à l’égard des femmes.
Pour leur part, les autorités ont mis en cause la montée du crime organisé et la prolifération des armes, tandis que certains ont pointé du doigt le manque de coopération des communautés avec la police pour éradiquer les criminels.
Les communautés ont également souffert d’années de négligence et de discrimination de la part des autorités de l’État. Environ 40 % des Arabes israéliens vivent sous le seuil de pauvreté, et leurs villes et villages ont souvent des infrastructures en ruine et des services publics médiocres.
Le ministre d’extrême-droite chargé de la police, Itamar Ben Gvir, tient depuis longtemps des propos et des positions incendiaires à l’encontre des Arabes israéliens, et les dirigeants de la communauté ont fait valoir que ses politiques n’ont fait qu’intensifier l’épidémie de violence au cours de l’année écoulée.