Un nouveau roman de David Hury sur un disparu du camp de Drancy

C’est dans sa maison familiale de Normandie que le journaliste David Hury trouve le sujet de son prochain roman : l’histoire de son grand-père, interné à Drancy en 1943, et le combat de sa grand-mère, qui mènera une quête de quatre ans pour le retrouver.

« Ma grand-mère est le personnage principal du roman. Elle a tout fait pour retrouver mon grand-père et comprendre qui l’avait dénoncé, d’où est partie la fuite. C’est ça, le cœur de l’histoire », raconte David Hury au journal local Le Démocrate vernonnais.

Se déroulant de septembre 1940 à mars 1947, le récit suit le parcours d’Andrée, dont le mari, Maurice, et les enfants sont arrêtés par la Gestapo. Chaque jour, elle espère leur retour.

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Soucieux du réalisme de son récit, l’écrivain a mené une enquête approfondie pour recréer l’ambiance de la France sous occupation allemande dans ce roman bouleversant, qu’il a intitulé Sans nouvelles depuis Drancy.

Pour les besoins de son livre, il a rencontré une trentaine de personnes, dont des témoins directs : notamment « un camarade d’école de mon père. En 1944, il avait neuf ans lorsqu’il a ouvert la porte aux hommes de la Gestapo, venus chercher mon père. Des décennies plus tard, à l’âge de 60 ans, il a raconté avec beaucoup de détails cette scène qui l’avait marqué, et que j’ai pu retranscrire dans mon livre grâce à ce témoignage. C’est très touchant de voir l’impact qu’a eu cet événement dans sa vie ».

Hury s’est également entretenu avec des spécialistes de la période : « J’ai aussi interviewé des historiens qui ont travaillé sur la Shoah, sur le camp de Drancy… Je voulais que mon récit soit approuvé par les historiens. C’était un travail monstre, mais j’ai beaucoup aimé le faire. Le roman est composé à 90 % de faits réels à partir desquels j’ai créé un fil conducteur. »

Dans ce roman, Hury dépeint en détails le quotidien de la France occupée : les réquisitions et les vols dans les fermes, le marché noir, la fraude aux tickets de rationnement, la conscription obligatoire, l’abattage des pigeons voyageurs et l’interdiction des éclairages des habitations, passibles d’amendes et d’arrestations.

Il décrit surtout l’expérience d’une famille juive sous occupation et l’évolution de son statut à mesure que les mois défilent. D’abord, il y a confiscation des biens, restriction de salaire et de déplacements, et couvre-feu obligatoire. Puis c’est l’étoile jaune, la rafle et la déportation.

David Hury est romancier, journaliste et photographe. Il a vécu à Beyrouth pendant près de 18 ans, pendant lesquels il était correspondant pour différents médias. Son site Internet le décrit comme « installé à Paris, avec un pied en Normandie et la tête à Beyrouth ».

L’écriture de son nouveau roman lui a demandé trois ans de recherches, de travail d’archives et de recueil de témoignages. Sans nouvelles depuis Drancy est disponible sur le site de la maison d’édition Riveneuve.