Une scientifique juive sera la première femme à avoir un observatoire à son nom
La Fondation nationale pour la science, le CNRS américain, a annoncé qu'un site d'observation situé au Chili serait nommé "Observatoire Vera C. Rubin"
Kveller via JTA — Quand l’astronome Vera Rubin a visité pour la première fois l’observatoire Palomar de Caltech, le site ne comptait aucune toilette qu’elle pouvait utiliser. Au milieu des années 1960, les femmes n’étaient pas autorisées à l’intérieur de l’observatoire, des toilettes désignées n’étaient donc pas nécessaires. Ce fut le cas jusqu’à ce que la scientifique juive devienne la première femme à y travailler.
Vera Rubin a alors confectionné une robe avec du papier et l’a collée sur la porte des toilettes pour hommes.
« Et voilà, maintenant vous avez des toilettes pour femmes », avait-elle proclamé.
Plus connue pour avoir découvert des preuves de la matière noire, cette pionnière est décédée en 2016 à l’âge de 88 ans. Pourtant, elle continue à faire tomber des barrières, même après sa mort : la Fondation nationale pour la science a annoncé cette semaine que le premier observatoire national américain portera son nom pour lui rendre hommage.
A partir de 2022, l’Observatoire Vera C. Rubin, jusqu’alors appelé le Grand télescope d’étude synoptique, se focalisera sur l’étude du système scolaire, la voie lactée et la matière noire. L’installation est située au Chili.
Elle était une pionnière pour les femmes scientifiques, et son héritage continue de contribuer à l’inégalité entre les sexes dans le domaine de l’astronomie. Au rythme actuel, il faudrait 131 ans pour rattraper le retard d’inégalité, selon une étude de 2018. L’observatoire de Vera C. Rubin ouvre la voie aux femmes pour qu’elles entrent dans ce type de recherche et continue à suivre ses traces.