USA: Les Instituts nationaux de la santé interdisent les subventions aux universités boycottant Israël
La nouvelle directive de l’administration Trump exclut également les établissements qui mènent des programmes de diversité, d'équité, d'inclusion ou d'accessibilité

JTA – Une nouvelle politique émise par les Instituts nationaux de la santé (National Institutes of Health ou NIH) aux Etats-Unis interdit aux collèges et universités de bénéficier de financements fédéraux s’ils boycottent les relations commerciales avec Israël.
Annoncée lundi, cette mesure s’ajoute aux conditions imposées aux établissements recevant des fonds des NIH, qui attribue chaque année des dizaines de milliards de dollars à la recherche par le biais de près de 50 000 subventions.
Elle interdit également à toute institution éligible de mener des programmes de diversité, d’équité, d’inclusion (DEI) ou d’accessibilité, dans le cadre d’une offensive nationale contre les initiatives DEI menée par l’administration Trump.
Selon le texte, un boycott discriminatoire inclut « le refus de collaborer, la rupture ou la restriction des relations commerciales avec des entreprises israéliennes, ou avec des entreprises opérant en Israël, avec Israël, ou autorisées/licenciées par l’État d’Israël à y exercer leurs activités ».
Bien que des groupes d’étudiants pro-palestiniens plaident depuis longtemps pour un boycott d’Israël, notamment lors des campements organisés sur de nombreux campus l’année dernière, ces initiatives ont rarement abouti, la plupart des administrations les ayant rejetées. L’an dernier, le président de l’université d’État de Californie a été mis en congé après avoir annoncé un boycott universitaire d’Israël.
La nouvelle politique a été mise en œuvre immédiatement et s’applique à l’ensemble des subventions octroyées par les NIH. Tout établissement reconnu coupable d’avoir instauré un boycott d’Israël ou de mettre en œuvre des programmes DEI pourrait être contraint de rembourser les fonds perçus.

« Les NIH se réservent le droit de mettre fin à l’attribution d’une aide financière et de récupérer tous les fonds si le bénéficiaire, durant la période concernée, exploite un programme en violation des lois fédérales antidiscriminatoires ou participe à un boycott interdit », peut-on lire dans le document officiel.
Cette nouvelle réglementation s’aligne sur un décret signé en janvier par le président Donald Trump, qui a qualifié les initiatives DEI « d’illégales » et a lancé un vaste effort pour démanteler les politiques de diversité au sein des agences fédérales. Elle complète aussi les lois en vigueur dans plusieurs dizaines d’États, qui interdisent aux institutions publiques, y compris les universités, de collaborer avec des entités boycottant Israël.
Dans certains cas, cette campagne anti-DEI a également touché du contenu lié au judaïsme. Au Pentagone, des pages web consacrées à la mémoire de la Shoah ont été supprimées, et une exposition rendant hommage à des femmes juives diplômées de l’académie navale a été retirée, dans un soi-disant soucis pour se conformer à l’ordre. Nombre de groupes juifs ont protesté contre ces politiques anti-DEI.
La directive des NIH constitue la dernière restriction en date imposée aux universités américaines, soumis à un examen minutieux de l’administration Trump pour leur gestion de l’antisémitisme. De nombreuses universités, dont Columbia, Harvard, Brown, Northwestern et Cornell, ont déjà subi des réductions significatives de financement fédéral. Par ailleurs, un nombre croissant d’étudiants militants pro-palestiniens ont été arrêtés, menacés d’expulsion ou ont vu leurs visas annulés.