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Violences à Jérusalem : réactions internationales

Israël accuse l'Autorité palestinienne de "présenter un conflit immobilier entre des parties privées comme une cause nationaliste pour inciter aux violences à Jérusalem"

Des Palestiniens brandissent des drapeaux du groupe terroriste du Hamas après les prières de l'après-midi au cours du dernier vendredi du mois du Ramadan, sur le mont du Temple, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 7 mai 2021. (Crédit : Jamal Awad/Flash90)
Des Palestiniens brandissent des drapeaux du groupe terroriste du Hamas après les prières de l'après-midi au cours du dernier vendredi du mois du Ramadan, sur le mont du Temple, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 7 mai 2021. (Crédit : Jamal Awad/Flash90)

Les quatre membres du quartette pour le Proche-Orient (ONU, UE, USA et Russie) ont exprimé samedi leur « profonde préoccupation » suite aux violences à Jérusalem qui ont fait au total plus de 200 blessés.

Le quartette « exprime sa profonde préoccupation quant aux violences et affrontements quotidiens à Jérusalem-Est, en particulier la nuit dernière, entre Palestiniens et forces de sécurité israélienne à Haram al-Sharif/mont du Temple », affirme le groupe dans un communiqué.

« Nous sommes alarmés par les déclarations provocantes faites par certains groupes politiques, ainsi que par le lancement de roquettes et ballons incendiaires depuis Gaza vers Israël, tout comme par les attaques contre des fermes palestiniennes en Cisjordanie », ajoute le communiqué.

Le groupe « note avec sérieuse préoccupation la possible éviction de familles palestiniennes de leurs foyers où ils ont habité depuis des générations (…) et exprime son opposition à des actions unilatérales, qui ne font qu’entraîner une escalade dans un environnement déjà tendu ».

« Nous appelons les autorités israéliennes à faire preuve de retenue et à éviter des mesures qui pourraient entraîner une escalade de la situation durant cette période de jours saints musulmans », poursuit le texte.

Des manifestants palestiniens lancent des pierres sur les forces de sécurité israéliennes lors d’affrontements dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 8 mai 2021. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Des centaines de Jordaniens ont protesté devant l’ambassade d’Israël à Amman. « Une nation dont le leader est Mahomet ne s’agenouillera pas », ont scandé les manifestants, en référence au prophète le plus vénéré de l’islam. « Nous saluons Sheikh Jarrah. » « Nous faisons partie de l’Intifada », ont scandé les manifestants, utilisant un terme arabe pour le soulèvement qui a été meurtrier et associé à la lutte palestinienne contre Israël. « Dieu est grand. »

Des réactions critiques d’Israël ont afflué du Soudan, du Maroc, des Emirats arabes unis et de Bahreïn, qui ont annoncé l’année dernière la normalisation de leurs relations avec l’Etat hébreu.

Khartoum a qualifié les mesures prises contre les Palestiniens à Jérusalem de « répression » et d' »action coercitive », selon un communiqué du ministère soudanais des Affaires étrangères samedi soir. Il a exhorté le gouvernement israélien à « s’abstenir de prendre des mesures unilatérales diminuant les chances d’une reprise des négociations de paix ».

Les Emirats et Bahreïn ont eux condamné la descente des forces de sécurité israéliennes vendredi dans la mosquée Al-Aqsa, et la répression à l’encontre de fidèles qui cherchaient à en sortir.

Et Abou Dhabi a appelé les autorités israéliennes à « assurer la responsabilité d’une désescalade » de la violence.

Manama a de son côté exhorté le gouvernement israélien à « arrêter ces provocations contre les habitants de Jérusalem ».

Le Maroc a par ailleurs dit dimanche suivre avec une « profonde inquiétude » les violences, ajoutant que le roi Mohammed VI « considère ces violations comme inadmissibles et alimentant les tensions ».

Le pape François a aussi appelé à la fin des violences à Jérusalem au lendemain de nouveaux heurts.

« La violence engendre seulement la violence. Arrêtons ces heurts », a lancé le souverain pontife, lors d’un message dominical après la prière.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’exprime devant les responsables de son parti au pouvoir à Ankara en Turquie, le 10 octobre 2019. (Crédit : Service de presse de la présidence turque via AP, Pool)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié Israël d’Etat « terroriste cruel » samedi soir à Ankara dans un discours.

« Israël, Etat terroriste cruel, attaque de manière sauvage et dénuée d’éthique les musulmans à Jérusalem qui n’ont d’autres soucis que de protéger leurs foyers et leur pays millénaire ainsi que leurs valeurs sacrées », a lancé le chef de l’Etat turc.

Qualifiant les violences d’attaque à l’encontre de « tous les Musulmans », M. Erdogan affirme que « protéger l’honneur de Jérusalem est un devoir pour chaque Musulman ».

Le président turc a aussi appelé « tous les pays, en premier lieu les pays musulmans », à agir contre les attaques d’Israël envers les Palestiniens ».

Il a également invité le Conseil de sécurité de l’ONU à « arrêter cette persécution ».

Peu avant son discours, le chef de l’Etat turc avait publié sur Twitter un message de condamnation des violences à Jérusalem en turc, en anglais, en arabe et en hébreu. Le chef de l’Etat turc, qui se considère comme le champion de la cause des Palestiniens, avait aussi la même année amèrement critiqué Israël, le décrivant comme « l’État le plus sioniste, le plus fasciste et le plus raciste au monde ».

Le président russe Vladimir Poutine assiste à une vidéoconférence trilatérale avec les dirigeants de l’Iran et de la Turquie au sujet de la Syrie, à Moscou, le 1er juillet 2020. (Crédit : Alexey Druzhinin / Spoutnik / AFP)

« A Moscou, cette évolution est perçue avec inquiétude », a indiqué dans un communiqué la diplomatie russe, ajoutant appeler « toutes les parties à s’abstenir de démarches pouvant entraîner une escalade des violences ».

Dans son communiqué, Moscou a réitéré sa position selon laquelle « l’expropriation de terres et de biens, ainsi que la création de colonies par Israël dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, n’ont aucune valeur juridique ».

« De telles actions constituent une violation du droit international et empêchent un règlement pacifique fondé sur la création de deux États, la Palestine et Israël », ajoute la diplomatie russe.

L’Union européenne a appelé samedi les autorités israéliennes à agir de « toute urgence » pour une « désescalade » des tensions à Jérusalem, dans un communiqué publié par le porte-parole du chef de la diplomatie européenne.

Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, après une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE par vidéoconférence au bâtiment du Conseil européen à Bruxelles, le 15 juin 2020. (AP Photo/Virginia Mayo, Pool)

« La violence et l’incitation sont inacceptables et les auteurs de chaque partie doivent être tenus pour responsables », a déclaré le porte-parole de Josep Borrell.

« L’Union européenne appelle les autorités (israéliennes) à agir de toute urgence pour une désescalade des tensions actuelles à Jérusalem », a-t-il ajouté.

« Les dirigeants politiques, religieux et communautaires de tous bords doivent faire preuve de retenue et de responsabilité et tout mettre en œuvre pour calmer cette situation explosive », a poursuivi le porte-parole.

L’UE juge par ailleurs « très préoccupantes » les expulsions de familles palestiniennes à Sheikh Jarrah et dans d’autres quartiers de Jérusalem-Est.

« Ces actions sont illégales au regard du droit humanitaire international et ne font qu’attiser les tensions sur le terrain », a averti le porte-parole.

L’Iran « condamne l’attaque contre la mosquée Al-Aqsa (…) par le régime militaire qui occupe » Jérusalem, a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. « Ce crime de guerre prouve une fois de plus au monde la nature criminelle du régime sioniste illégitime », a-t-il ajouté. L’Iran « appelle les Nations unies et les autres institutions qui lui sont liées à agir (…) pour faire face à ce crime de guerre ». L’Iran a exhorté samedi les Nations unies à condamner ce qu’il a appelé un « crime de guerre » d’Israël à Jérusalem.

Les Nations unies ont appelé vendredi Israël à mettre fin à toute expulsion forcée de Palestiniens à Jérusalem-Est, avertissant que ses actions pourraient constituer des « crimes de guerre ».

Jalina Porter (Crédit : US Department of State)

Les Etats-Unis ont appelé vendredi à la « désescalade » des tensions à Jérusalem et à « éviter » l’éviction de familles palestiniennes au profit de colons israéliens.

« Nous sommes profondément préoccupés par la hausse des tensions à Jérusalem », a dit à des journalistes une porte-parole du département d’Etat américain, Jalina Porter. Elle s’est également dite « préoccupée par les évictions potentielles de familles palestiniennes dans les quartiers de Silwan et Cheikh Jarrah » à Jérusalem-Est, « dont plusieurs vivent bien entendu dans leur maison depuis des générations ».

« Alors que nous entrons dans une période sensible », « il sera crucial » de « favoriser une désescalade des tensions et d’éviter une confrontation violente », a-t-elle insisté.

« Nous avons dit et répété qu’il est crucial d’éviter des mesures unilatérales susceptibles d’exacerber les tensions ou de nous éloigner encore plus de la paix, et cela inclut les évictions, les activités liées aux colonies », a-t-elle ajouté.

La police affronte des émeutiers s’insurgeant contre l’expulsion possible de familles palestiniennes dans le quartier Sheikh Jarrah de Jérusalem-Est, le 7 mai 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Plus de 70 résidents palestiniens sont menacés d’expulsion et pourraient être remplacés par des nationalistes juifs de droite dans le cadre d’une bataille judiciaire actuellement livrée devant les tribunaux. L’affaire a été citée comme ayant été à l’origine des manifestations violentes qui secouent actuellement Jérusalem, et qui ont été marquées par les pires affrontements, vendredi, ayant eu lieu sur le mont du Temple depuis des années.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a émis vendredi un communiqué accusant l’Autorité palestinienne de « présenter un conflit immobilier entre des parties privées comme une cause nationaliste pour inciter aux violences à Jérusalem », ajoutant que Ramallah assumerait la responsabilité de toutes les violences en découlant.

Une cour israélienne avait ordonné aux familles de partir dans la mesure où les biens immobiliers qu’elles occupent appartenaient à une organisation religieuse juive avant 1948. Une loi israélienne de 1970 permet aux Juifs de revendiquer la propriété de biens immobiliers à Jérusalem-Est qui appartenaient à des membres de la communauté avant qu’ils ne tombent entre les mains des Jordaniens. En revanche, aucun texte similaire n’existe pour les Palestiniens.

Selon Ir Amim, un groupe de défense des droits de l’Homme de gauche qui travaille sur Jérusalem, ce sont environ 200 familles de la partie orientale de la ville qui sont actuellement menacées d’expulsion, leurs dossiers n’avançant que lentement au travers des instances administratives et des tribunaux israéliens. Environ 70 de ces familles résident à Sheikh Jarrah.

Cela fait longtemps que le quartier est un point de tensions entre Juifs et Arabes. Une petite communauté juive y vivait avant 1948, année où Jérusalem-Est était tombée sous le contrôle de la Jordanie. Parce qu’il accueille le tombeau de Shimon Hatzadik, un prêtre vénéré du 3e siècle avant l’ère commune qui est également connu sous le nom de Siméon le Juste, le quartier est souvent visité par des pèlerins juifs.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Justice Benny Gantz cherchent à reporter une audience de la cour consacrée à l’expulsion en suspens de ces familles palestiniennes du quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est.

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