A Gaza, le patron de la nouvelle usine Coca-Cola veut donner l’exemple
L'implantation a été saluée comme une rare bonne nouvelle économique dans une enclave habituée aux sombres pronostics.
Le patron de la première usine Coca-Cola dans la bande de Gaza a vanté jeudi la récente ouverture de sa fabrique comme un message aux investisseurs du monde entier rebutés par l’ampleur des défis auxquels est confronté le territoire palestinien.
« Investir à Gaza, ça marche ; c’est le message à l’attention de nombreux investisseurs et de compagnies internationales », a dit à l’AFP Yasser Arafat, patron pour Gaza de NBC (National Beverage Company), entreprise palestinienne franchisée par Coca-Cola.
« Si nous réussissons à nous éloigner de la peur, nous réussirons à diminuer le chômage », a-t-il ajouté.
Après un démarrage progressif de plusieurs mois, Coca-Cola a officiellement commencé mercredi l’embouteillage à plein régime dans la bande de Gaza.
Cent vingt personnes sont employées sur le site, à quelques centaines de mètres de la barrière frontalière israélienne qui enferme hermétiquement le territoire, dit la compagnie. Le chiffre devrait passer à 270 emplois, dit la compagnie. Yasser Arafat évoque la perspective de milliers d’emplois indirects et le projet représente un investissement de 20 millions de dollars.
L’ouverture d’une telle usine est tout sauf une évidence à Gaza. L’enclave palestinienne gouvernée par le Hamas –groupe terroriste — a été le théâtre de trois guerres en six ans. Elle est soumise aux blocus israélien et égyptien.
Faire entrer les machines importées notamment d’Allemagne n’a pas été simple, explique M. Arafat. Israël soumet tous les produits entrant dans l’enclave à un contrôle draconien pour s’assurer qu’ils ne soient pas détournés à des fins terroristes contre l’Etat hébreu.
L’implantation a été saluée comme une rare bonne nouvelle économique dans une enclave habituée aux sombres pronostics.
« C’est génial qu’une entreprise internationale ouvre une branche à Gaza », s’enthousiasme Samir Chaqiq, qui travaille dans le tourisme et espère que d’autres investissements suivront.
Les Palestiniens de Gaza semblent déjà faire confiance aux produits américains, assure Moustapha al-Khatib, 47 ans. Dans son supermarché, les bouteilles Coca-Cola sorties de l’usine de Gaza s’arrachent. « Elles sont moins chères et les ingrédients sont américains donc pas frelatés, alors tout le monde achète », dit-il à l’AFP.
Cela reste une goutte d’eau dans l’étendue des difficultés gazaouies. L’économie est minée par la réclusion et l’absence d’investissements. Le taux de chômage, à près de 45 %, est l’un des taux les plus élevés au monde, selon la Banque mondiale.