Abu Akleh: Biden refuse une nouvelle enquête malgré les pressions des Démocrates
Les États-Unis ont revu les enquêtes israéliennes et palestiniennes sur le meurtre de la journaliste et affirment être satisfaits de ce simple réexamen
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
L’administration Biden n’ouvrira pas une nouvelle enquête sur le meurtre de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, a fait savoir un responsable américain jeudi au Times of Israel , malgré les initiatives prises par certains députés démocrates qui ont réclamé une réouverture du dossier.
Washington avait annoncé, au début du mois, après avoir réexaminé les éléments qui se trouvaient en sa possession, que s’il n’était pas possible de déterminer de manière définitive la partie responsable de la mort de la journaliste, Israël était probablement à l’origine du tir meurtrier. L’administration américaine avait ajouté qu’il n’y avait aucune raison de penser que le coup de feu avait été intentionnel.
Cette annonce faite en date du 4 juillet par le département d’État avait suivi un réexamen mené par le Coordinateur sécuritaire américain à Jérusalem, Mike Fenzel, qui avait étudié les investigations palestiniennes et israéliennes et après l’examen, par les experts balistiques de son bureau, de la balle qui avait tué Abu Akleh, et qui aurait été trop endommagée pour tirer des conclusions définitives.
Des résultats qui n’avaient pas satisfait plus d’une dizaine de membres du parti démocrate qui avaient affirmé que s’appuyer sur les investigations israéliennes et palestiniennes n’était pas suffisant et que les autorités américaines devaient mener leur propre enquête pour rassembler directement des éléments de preuves et interroger les personnes impliquées.
Cette requête avait été soumise dans une lettre adressée au président des États-Unis Joe Biden, et qui avait été écrite par les sénateurs Bob Menendez et Cory Booker, et dans un autre courrier envoyé au secrétaire d’État Antony Blinken par les sénateurs Chris Van Hollen, Patrick Leahy, Chris Murphy and Dick Durbin.
Et une formulation bien plus forte, réclamant des investigations américaines, avait été utilisée dans une législation co-parrainée par treize démocrates progressistes, au début du mois, qui demandait au FBI de déterminer si des armes américaines avaient été utilisées dans le meurtre d’Abu Akleh. Un haut-responsable israélien qui avait échangé avec les journalistes avant l’arrivée de Biden pour une visite officielle au Moyen-Orient, ce mois-ci, avait déclaré que les soldats israéliens et les hommes armés palestiniens qui avaient pris part aux affrontements, survenus le 11 juillet, qui devaient entraîner la mort la journaliste d’Al-Jazeera utilisaient tous des armes américaines.
La législation en direction du FBI avait été proposée par le représentant Andre Carson, qui avait aussi été l’auteur d’un courrier au mois de mai – avant l’annonce de ses conclusions par le secrétariat d’État – qui réclamait une enquête américaine. La lettre avait été signée par 57 démocrates de la Chambre.
Mais un haut-responsable de l’administration a expliqué, jeudi, que la Maison Blanche était satisfaite du travail effectué par Fenzel sur les investigations palestiniennes et israéliennes.
« Je ne m’attends pas à ce qu’il y ait une enquête indépendante », a-t-il dit.
L’officiel a répété l’appel lancé par l’administration Biden à Israël. Les Américains ont demandé à l’État juif de terminer son enquête dans les meilleurs délais et de rendre publics ses résultats.
L’AP, pour sa part, a affirmé que ses investigations prouvaient que la journaliste d’Al-Jazeera avait été tuée intentionnellement par l’armée israélienne pendant un raid organisé à Jénine, une ville du nord de la Cisjordanie, après une série d’attentats terroristes commis contre des Israéliens – certaines attaques avaient été menées par des Palestiniens résidant dans cette ville. Israël avait rapidement rejeté ces mises en cause en évoquant « des mensonges flagrants » et en soulignant qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour déterminer de manière définitive laquelle des deux parties avait tiré la balle fatale.
Blinken avait appelé la famille d’Abu Akleh, la veille du départ de Biden en Israël. La demande soumise par cette dernière, qui souhaitait rencontrer le président alors qu’il se trouvait au Moyen-Orient, avait été refusée mais Blinken a invité les proches de la journaliste à Washington.
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