Antisémitisme et racisme : des leaders des gilets jaunes condamnent
Le 22 décembre dernier la chanson de "La quenelle" entonnée par une vingtaine d'activistes à Montmartre suivie par l'agression verbale d'une dame juive a réveillé certains leaders
Le 24 décembre, plusieurs leaders des gilets jaunes ont condamné dans un communiqué « tous les actes de racisme, d’antisémitisme et de xénophobie ».
On retrouve parmi les signataires Ingrid Levasseur, Jérémy Clément, Jean-François Barnaba et plusieurs associations ou mouvements de gilets jaunes.
Le même jour, Benjamin Cauchy, un autre leader du mouvement affirmait au micro de BFM que « l’extrémisme n’a pas sa place au sein du mouvement des gilets jaunes. »
Faisant référence aux violences menées contre les policiers, mais aussi à la vingtaine de gilets jaunes ayant entonné la chanson de « La quenelle » à Montmartre le 22 décembre, et à la dame juive verbalement agressée dans le métro le même jour, Cauchy a déclaré que les gilets jaunes rejettent « tout ce qui est discrimination raciale, xénophobie, antisémitisme ». « Cela n’a pas sa place en France, » affirme-t-il.
Dans un communiqué, «La coordination nationale des gilets jaunes condamne tous les actes de racisme, d’antisémitisme et de xénophobie» pic.twitter.com/mHbOvNN9fP
— L'important (@Limportant_fr) December 24, 2018
« Il n’y a pas de carte de membre chez les gilets jaunes, nous ne sommes pas à l’abri d’avoir des énergumènes, des extrémistes qui viennent polluer notre message » a-t-il également expliqué.
Dans un article du Monde, l’historien Vincent Duclert dresse une liste non-exhaustive des actes anti-juifs qui ont eu lieu en marge du mouvement des gilets jaunes avant le 22 décembre et regrette une certaine tolérance à leur égard.
« Une députée de La République en marche dénoncée comme ‘youpine’ sur les réseaux sociaux après un débat télévisé avec des meneurs du mouvement, la promotion involontaire, en couverture de Paris Match, d’une figure du mouvement condamnée à plusieurs reprises pour racisme et antisémitisme, la récurrence du procès en collusion « juive » du président de la République, « pute à juifs » (sur une banderole de l’autoroute A6), « pouriture de juifs » [sic] (graffiti rue Molitor à Paris), « Macron […] = Sion » (panneau à Pontcharra, en Isère) ».
Vincent Duclert dénonce le fait que « la tolérance en France pour les manifestations de haine antijuive est élevée. Souvent taxées de ‘dérapages’ (au demeurant sanctionnées par la loi), on les minimise en invoquant parfois leur caractère ‘culturel’. On se rassure en considérant qu’elles sont inévitables, qu’elles resteront confinées au cercle des extrêmes où elles prospèrent ».
Selon lui, malgré le fait que le mouvement des gilets jaunes soit « populaire chez les Français (…) les actes contre les juifs doivent être condamnés le plus fermement ».