Israël en guerre - Jour 561

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Après Erdogan, le chef de la diplomatie turc s’en prend à son tour à Netanyahu

Le dernier discours anti-Israël du président turc a poussé le Premier ministre israélien à lui répondre ce qui a alors entraîné une série de dénonciations d’officiels turcs

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion à Ankara, en Turquie, le 16 février 2018. (Crédit : AFP PHOTO / ADEM ALTAN)
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion à Ankara, en Turquie, le 16 février 2018. (Crédit : AFP PHOTO / ADEM ALTAN)

Dimanche, dans la dernière joute verbale d’une guerre de mots qui dure depuis plusieurs années entre Israël et la Turquie, le ministre des Affaires étrangères turc a traité le Premier ministre Benjamin Netanyahu
d’ « assassin au sang-froid des temps modernes ».

« L’occupant qui frappe des gens au sol peut facilement se vexer », a écrit Mevlut Cavusoglu sur Twitter dans un message accompagné d’une photo qui semblait montrer un Palestinien mort et un Palestinien arrêté par des soldats israéliens.

« Netanyahu est un assassin au sang-froid des temps modernes, responsable de massacres de milliers d’innocents palestiniens, du bombardement d’enfants sur des plages. La Turquie n’arrêtera jamais de dévoiler la vérité », a poursuivi Cavusoglu.

Les commentaires de Cavusoglu faisaient partie d’une pluie de dénonciations énervées contre Israël de la part d’officiels turcs, au lendemain de l’échange acerbe entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et Netanyahu.

Erdogan, un soutien fort du groupe terroriste palestinien du Hamas, critique depuis longtemps Israël et associe régulièrement les actions de l’État juif envers les Palestiniens aux massacres de masse de Juifs par les Nazis pendant la Shoah.

https://twitter.com/MevlutCavusoglu/status/1076769244329721856?ref_src=twsrc%5Etfw

« Les Juifs en Israël frappent des gens au sol. En fait, les Juifs ne frappent pas seulement les hommes, mais aussi les femmes et les enfants quand ils tombent au sol », a-t-il dit à des jeunes Turcs lors d’une rencontre à Istanbul de la Fondation de la jeunesse turque.

« Mais en tant que Musulmans, nous nous opposerons à ces gens [les Juifs] s’ils ont le courage de s’en prendre à nous et nous leur donnerons une leçon », a ajouté Erdogan.

Netanyahu a répondu par un court communiqué affirmant qu’ « Erdogan – l’occupant du nord de Chypre, dont l’armée massacre des femmes et des enfants dans des villages kurdes, à l’intérieur et à l’extérieur de la Turquie – ne devrait pas faire la morale à Israël ».

Cette courte réponse a entraîné une série de critiques d’officiels turcs. En plus de Cavusoglu, le porte-parole d’Erdogan, Ibrahim Kalin, a déclaré sur Twitter : »Au lieu de supplier le président Erdogan de ne pas dire la vérité, Netanyahu ferait mieux de mettre un terme à l’occupation illégale des terres palestiniennes et la brutale oppression du peuple palestinien. S’en prendre à Erdogan ou utiliser les Kurdes comme une monnaie d’échange politique ne l’épargnera pas de ses problèmes intérieurs ».

Omer Celik, ministre turc en charge des négociations d’adhésion à l’UE, s’en est également mêlé, affirmant que « Netanyahu était vraiment dérangé par les avertissements de notre président pour l’humanité, pour les opprimés. Il ne sera pas à l’aise parce que la vérité ne s’arrêtera pas ».

Netanyahu est ensuite revenu à la charge : « Je suis maintenant la cible d’une dinguerie quotidienne du dictateur antisémite Erdogan. Il est obsédé par Israël. Mais il y a un progrès, autrefois Erdogan m’attaquait toutes les deux heures, et maintenant c’est toute les six heures », a affirmé le Premier ministre dans un communiqué de son bureau. « Ce pays (la Turquie) devient chaque jour plus dictatorial ».

Le 14 décembre, Erdogan déclarait que les Palestiniens étaient soumis à des « pressions, des violences et des politiques d’intimidation pas moins graves que l’oppression des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale », en référence à la Shoah.

Si les relations entre Israël et la Turquie sont tendues depuis longtemps, les tensions ont atteint un nouveau sommet en mai après la réponse d’Israël aux violentes manifestations à la frontière de Gaza qui ont été organisées par le groupe terroriste palestinien du Hamas et au cours desquelles des dizaines d’émeutiers palestiniens ont été tués.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’adresse aux parlementaires musulmans pendant une rencontre consacrée à Jérusalem à Istanbul, le 14 décembre 2018 (Crédit : Service de presse présidentiel via AP, Pool)

A l’époque, Erdogan avait tenu Israël pour unique responsable des morts de Gaza, accusant l’État juif d’être un « État terroriste » qui commet un « génocide ». Il avait ensuite comparé les actions d’Israël à celles des nazis.

La Turquie avait ensuite rappelé son ambassadeur de Tel Aviv et expulsé les diplomates d’Ankara et d’Istanbul.

Israël avait répondu de la même manière, et Netanyahu avait déclaré qu’Erdogan « comprend bien le terrorisme et les massacres ».

Israël avait expulsé le consul général de Turquie à Jérusalem, qui représente Ankara auprès des Palestiniens, alors que la Turquie avait menacé de poursuivre l’État juif devant le Tribunal pénal international à la Haye.

Même s’il y a des annonces sur des discussions en coulisses entre Israéliens et Turcs pour essayer de restaurer les relations diplomatiques, aucun diplomate qui avait été rappelé n’est revenu à son poste.

Forces américains, accompagnées des Unités de protection du peuple kurdes (YPG), près du village de Darbasiya, dans le nord de la Syrie, le 28 avril 2017. (Crédit : Delil Souleiman/AFP)

La dernière attaque en date d’Erdogan contre Israël intervient quelques jours après que le président américain Donald Trump a soudainement annoncé le retrait de toutes les troupes américaines de Syrie, une décision qu’il aurait prise lors d’un appel téléphonique avec le dirigeant turc, selon l’Associated Press.

Trump a déclaré que le contingent d’environ 2000 soldats américains en Syrie serait retiré puisque le groupe jihadiste de l’Etat islamique avait été « vaincu », une affirmation remise en doute pas de nombreux élus et analystes. La décision de Washington n’a pas seulement des conséquences pour les Kurdes, qui sont entraînés par les forces américaines, mais aussi pour les actions turques en Syrie.

Vendredi, après l’annonce, Erdogan a promis d’expulser toutes les milices kurdes soutenues par les Etats-Unis et la jihadistes de Syrie. De leur côté, les forces kurdes ont prévenu que toute attaque d’Ankara pourrait sérieusement mettre à mal le combat contre l’Etat islamique.

Erdogan a suggéré que la Turquie pourrait lancer une opération contre les milices des Unités de Protection du peuple kurde (YPG). Ankara les considère comme des « ramifications terroristes » du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une guerre d’insurrection contre l’état turc depuis 1984. Le PKK est considéré comme un groupe terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.

Des combattantes des unités de protection kurdes (YPG) aux funérailles d’un soldat arabe des Forces syriennes démocratiques à Tal Tamr , dans la province de Hasakeh, au nord-est de la Syrie, le 21 décembre 2018 (Crédit : Delil Souleiman/AFP)

« Dans les prochains mois, nous verrons une opération visant à se débarrasser de l’YPG et des éléments de l’Etat islamique sur le terrain de Syrie », a-t-il déclaré à Istanbul.

Ergodan s’est félicité de la décision de retrait de Trump. Il a pourtant déclaré vouloir rester « prudent » à cause « d’expériences passées négatives », en référence à la déception continue d’Ankara sur l’incapacité de l’administration américaine à cesser de fournir un soutien militaire à l’YPG.

La décision de Trump a profondément préoccupé Israël. De fait, la présence américaine en Syrie était perçue comme une protection contre les efforts militaires de l’Iran à s’implanter.

Au cours des dernières années, Israël a répété, à de nombreuses reprises, que l’Iran cherchait à établir une présence militaire en Syrie. Le régime iranien a combattu aux côtés de la Russie et de son allié libanais du Hezbollah au nom du président syrien Bachar Assad.

Pour Israël, le retrait américain laisse l’état juif sans un allié stable dans la lutte contre l’Iran en Syrie. Cela ouvre pontentiellement la porte à Téhéran pour créer ce que l’on a qualifié de « pont terrestre » depuis l’Iran, à travers l’Iraq et la Syrie, vers le Liban et la mer Méditerranée.

Alors que la majorité des troupes américaines a été postée dans le nord-est de la Syrie, soutenant ainsi les combattants kurdes, un petit contingent de soldats américains a maintenu une présence le long de la frontière irakienne à al-Tanf, bloquant ainsi les efforts iraniens à transférer des armes et des technologies.

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