Caroline Yadan défend un texte pour lutter contre les « formes renouvelées d’antisémitisme »
La députée tient sa promesse de campagne en portant un projet de criminalisation des nouvelles formes que prend la haine des Juifs depuis le 7 octobre 2023
Caroline Yadan, la députée de la 8ème circonscription des Français de l’étranger, qui inclut Israël, a déposé une nouvelle loi pour lutter plus efficacement contre les « formes renouvelées d’antisémitisme », d’après le journal Le Point.
Mercredi 30 octobre dernier, Mme Yadan, accompagnée de l’ex-ministre et députée Aurore Bergé, a déposé une proposition de loi que le contexte actuel d’explosion de l’antisémitisme en France depuis le pogrom du 7 octobre perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël a rendu urgent.
La proposition de loi est cosignée par 90 autres députés, majoritairement du centre, parmi lesquels 61 d’Ensemble pour la République d’Emmanuel Macron, 14 d’Horizons, le parti d’Edouard Philippe, et 5 Socialistes et apparentés.
Elle affirme avoir notamment reçu le soutien de l’ancien président et désormais député François Hollande qui a accepté de cosigner sa proposition de loi.
Le Point a pu interroger Caroline Yadan sur les motivations qui l’ont poussé à déposer ce nouveau projet de loi. La députée précise en trois points ce qu’elle entend par « formes renouvelées d’antisémitisme » : l’apologie du terrorisme du Hamas, la négation de l’État d’Israël avec des expressions telles que « Du fleuve à la mer », et la comparaison des opérations de l’armée israélienne à Gaza avec la Shoah.
Caroline Yadan insiste sur le fait que « cette proposition de loi n’empêche en rien de critiquer la politique du gouvernement israélien, mais il y a une différence entre dénoncer une politique et nier l’existence d’un pays et de sa population ». Elle rappelle qu’en aucun cas la critique de la politique d’un État ne devrait justifier d’appeler à sa destruction.
Pour éviter une censure du Conseil constitutionnel, la députée à choisi d’inscrire la pénalisation de la comparaison avec la Shoah dans le cadre de la loi Gayssot, qui interdit le négationisme en France. Elle souhaite « y ajouter que la contestation de la Shoah est punissable, même si elle est présentée sous forme déguisée, dubitative, par voie d’insinuation ou de comparaison, d’analogie ou de rapprochement ».
Mais Caroline Yadan ne se fait pas d’illusions : elle sait d’avance que les députés de La France insoumise (LFI), le parti de Jean-Luc Mélenchon régulièrement pointé du doigt pour des prises de paroles qui favoriseraient l’antisémitisme en France, ne soutiendront pas sa proposition de loi.
« Ils font justement partie intégrante du problème par leur légitimation de la haine des juifs dans notre pays sous le couvert de l’antisionisme », a-t-elle indiqué au journal.
« À partir du moment où l’on comprend que le Hamas, tout comme les nazis, a commis le 7 Octobre un acte à visée génocidaire, c’est-à-dire qui avait pour objectif d’exterminer le plus de juifs possible, et qu’on le qualifie d’acte de « résistance », cela vient légitimer le fait de s’en prendre aux juifs demain en France », a-t-elle dénoncé.
Cette initiative parlementaire à l’Assemblée nationale vient compléter une proposition de réforme du Code pénal visant à renforcer la lutte contre l’antisémitisme déposée au Sénat mi-octobre.