Israël en guerre - Jour 401

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David Elhayani : « je dois dire ‘Non, merci’ au plan Trump »

Les représentants des maires de Yesha ont rencontré le parti d'opposition sioniste religieux, disant qu'ils rejettent l'annexion si elle conduit à un Etat palestinien

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

(De gauche à droite) Yossi Dagan, président du Conseil régional de Samarie, Ayelet Shaked, député de Yamina, David Elhayani, président du Conseil régional de la vallée du Jourdain et du Conseil de Yesha, et Naftali Bennett, président de Yamina, lors d'une réunion de la faction Yamina à la Knesset, le 1er juin 2020. (Autorisation)
(De gauche à droite) Yossi Dagan, président du Conseil régional de Samarie, Ayelet Shaked, député de Yamina, David Elhayani, président du Conseil régional de la vallée du Jourdain et du Conseil de Yesha, et Naftali Bennett, président de Yamina, lors d'une réunion de la faction Yamina à la Knesset, le 1er juin 2020. (Autorisation)

Le parti sioniste religieux d’opposition Yamina a accueilli certains dirigeants d’implantations lors de sa réunion de faction lundi à la Knesset. Les parties se sont unies pour déclarer leur opposition véhémente à l’État palestinien semi-autonome et non contigu envisagé par le plan de paix Trump.

Entouré des membres du conseil des maires des implantations de Yesha, le président de Yamina, Naftali Bennett, a déclaré que « l’établissement d’un État palestinien terroriste au cœur de notre pays serait une catastrophe existentielle ».

David Elhayani, président du Conseil régional de la vallée du Jourdain, a admis qu’il avait beaucoup à perdre en rejetant un plan qui donne le feu vert à l’annexion par Israël de toute la vallée du Jourdain, ainsi que de toutes les implantations juives. « Et pourtant, je dois dire ‘Non, merci’ au plan Trump », a-t-il déclaré, parce qu’il envisage la création d’un État palestinien sur les 70 % de terres de Cisjordanie qui restent au-delà de la Ligne verte.

Mais alors qu’Elhayani était explicite dans son opposition au plan Trump, Bennett était légèrement plus prudent.

« Nous ne connaissons pas encore les détails du plan ni de la carte. Est-ce la souveraineté ou la Palestine ? Une fois finalisés, nous prendrons une décision [quant à notre position] », a déclaré M. Bennett.

Cependant, le plan stipule très clairement sa vision à la fois de l’annexion par Israël de grandes parties de la Cisjordanie et de la création d’une voie vers un État pour les Palestiniens, si leurs dirigeants tiennent compte d’une série de conditions.

(De gauche à droite) Shlomo Neeman, président du Conseil régional de Gush Etzion, et Naftali Bennett, président de la faction Yamina, devant une carte établie par le Conseil de Yesha, censée montrer les frontières exactes de l’État palestinien envisagé par le plan Trump, lors d’une réunion de la faction Yamina à la Knesset, le 1er juin 2020. (Autorisation)

Ce qui doit en effet encore être finalisé, ce sont les frontières exactes de l’annexion que les États-Unis sont prêts à approuver. Un comité de cartographie conjoint États-Unis-Israël a été chargé de finaliser ces paramètres. À aucun moment, cependant, les responsables américains n’ont laissé entendre que l’offre d’un État aux Palestiniens dans le plan était sujette à débat, comme semblait le suggérer Bennett.

La réunion de la faction Yamina a eu lieu exactement un mois avant la date prévue par l’accord de coalition entre le Likud et Kakhol lavan pour que le Premier ministre Benjamin Netanyahu puisse commencer à faire avancer les mesures d’annexion, que ce soit à la Knesset ou au sein du gouvernement.

La décision du Conseil de Yesha de s’associer à Yamina, qui est de plus en plus critique envers Netanyahu depuis qu’il a rejoint l’opposition le mois dernier, a fait sourciller certains analystes, qui ont spéculé que cette décision ne plairait pas au leader du Likud.

La semaine dernière, Netanyahu a rejeté les craintes de plus en plus exprimées par les dirigeants des implantations concernant la vision du plan de paix américain pour la Cisjordanie, affirmant, lors d’une interview avec le journal sioniste religieux Makor Rishon, que « les gens parlent du plan sans le connaître ».

Le Premier ministre a insinué que ceux de la droite qui ont rejeté le plan Trump étaient semblables aux dirigeants palestiniens qui, dans le passé, ont rejeté les offres de paix « parce qu’ils voulaient tout, y compris Jaffa et Kfar Saba ».

Le Conseil de Yesha a fait valoir qu’en plus de sa principale opposition à un État palestinien, il ne peut accepter que 15 implantations israéliennes deviennent des enclaves isolées, encerclées par l’État palestinien, si le plan devait se réaliser.

De plus, les dirigeants des implantations s’opposent à ce que le plan impose un gel des constructions israéliennes dans les zones entourant les implantations qui sont destinées à un État palestinien.

S’adressant au Times of Israel, le président du conseil régional de Gush Etzion, Shlomo Neeman, a rejeté les spéculations selon lesquelles la décision de coopérer avec Yamina était un message à motivation politique adressé à Netanyahu.

« J’ai rencontré les députés du Likud, les députés de la coalition et ceux de l’opposition », a-t-il déclaré.

Toutefois, il a admis que le Premier ministre a refusé de rencontrer les représentants de Yesha, qui ont cherché à faire part de leurs préoccupations concernant le plan, mais ont été écartés à la fois par le bureau du Premier ministre et par le comité de cartographie.

« Nous disons qu’il y a un problème ici et la réponse de Netanyahu est le silence », a déclaré Neeman. « Nous ne voulons pas lui parler par le biais des médias. »

Comme ils l’ont fait lors de récentes réunions avec des députés de droite, les membres de Yesha sont venus équipés d’une carte agrandie montrant en rouge ce qu’ils prétendent être l’État palestinien envisagé par le plan Trump.

Le premier ministre Benjamin Netanyahu, (à gauche), l’ambassadeur américain en Israël David Friedman, (au centre), et le ministre du Tourisme Yariv Levin lors d’une réunion pour discuter de l’extension de la cartographie de la souveraineté israélienne à des zones de la Cisjordanie, tenue dans l’implantation d’Ariel, le 24 février 2020. (David Azagury/ Ambassade des Etats-Unis à Jérusalem)

Elhayani a admis au Times of Israel la semaine dernière que la carte est basée sur la version conceptuelle qui a été présentée par le président américain Donald Trump lors du dévoilement du plan en janvier. L’administration a mis en garde les deux parties contre le fait de prendre cette carte comme définitive, notant que le comité conjoint de cartographie est encore en train de finaliser les détails.

Le Times of Israel a contacté plusieurs membres du comité de cartographie pour obtenir des informations, mais n’a pas reçu de réponse. Cet organe de sept membres ne s’est pas prononcé sur ses efforts depuis sa création, au-delà de vagues déclarations à huis clos affirmant que des progrès sont en cours.

Elhayani et Neeman font partie de ce qui semble être une majorité des 24 maires d’implantations qui s’opposent au plan Trump et qui ont voté en faveur de la résolution du Conseil de Yesha le rejetant au début de ce mois. Mais à côté de ce groupe, un autre camp s’est formé ces derniers mois, composé en grande partie de maires de villes plus proches de la Ligne verte, qui insistent sur le fait que le plan Trump représente une opportunité unique pour le mouvement des implantations.

L’un des membres les plus actifs de ce dernier camp, le maire d’Efrat, Oded Revivi, a publié lundi une déclaration dans laquelle il loue Bennett et Yamina pour leur volonté d’attendre et de voir les limites exactes de la vision de Trump, « au lieu de succomber à l’intimidation » des dirigeants de Yesha.

Pour sa part, Neeman a insisté sur le fait que lui et ses collègues ne cherchaient pas à se battre avec l’administration Trump et il a estimé que Washington ne s’opposerait pas à ce que la loi d’annexion avancée par le gouvernement laisse de côté tout engagement israélien à négocier en vue d’un État palestinien.

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