Israël en guerre - Jour 338

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Des Américains s’inquiètent du sort réservé aux familles du kibboutz Beeri

Les membres de l'Emergency Volunteers Project, à Ashkelon, sont venus renforcer les services de secours pendant la guerre et désespèrent d'aller au kibboutz où ils avaient été accueillis

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Des pompiers éteignant un incendie après un tir de roquette à Ashkelon pendant la guerre Israël-Gaza 2023. (Crédit : EVP)
Des pompiers éteignant un incendie après un tir de roquette à Ashkelon pendant la guerre Israël-Gaza 2023. (Crédit : EVP)

Des pompiers américains, qui se sont portés volontaires à Ashkelon pendant la guerre, ont indiqué mardi qu’ils essayaient de pouvoir se rendre au kibboutz Beeri qui leur avait ouvert la porte pendant une visite antérieure faite en Israël, des mois avant l’assaut brutal et meurtrier du Hamas, survenu le 7 octobre.

« Nous étions venus en mai, », explique Samuel, pompier originaire de Fort Worth, au Texas. « Nous étions allés à Netivot et, de là, on nous avait envoyés dans une petite caserne improvisée à Beeri. »

Ils étaient venus en Israël, à ce moment-là, dans le cadre de l’Emergency Volunteers Project, un réseau de secouristes et de plus de 700 pompiers américains prêts à soutenir Israël en période de crise. Au mois de mai, Israël et le Jihad islamique palestinien s’étaient affrontés pendant quatre jours dans la bande de Gaza.

« On les voyait arriver de Gaza et du Dôme de fer à la fois », dit Samuel, évoquant les roquettes lancées au mois de mai par les terroristes de Gaza et les missiles intercepteurs du système de défense antiaérienne israélien.

Les pompiers américains ont demandé que leur nom de famille ne soit pas révélé.

Lors de leur séjour à Beeri, les familles du kibboutz ont fait tout ce qui était possible pour que leurs invités se sentent chez eux.

« Ils nous ont invités dans leurs habitations, ils nous ont fait la cuisine », raconte Samuel. « Je ne me souviens pas du nom de tout le monde mais on allait chez eux, ils avaient des desserts et des petits plats qu’ils avaient préparés pour nous et on se fréquentait ».

Des soldats israéliens devant des maisons détruites par des terroristes du Hamas dans le kibboutz Beeri, le 14 octobre 2023. (Crédit : Ariel Schalit/AP Photo)

Dans la matinée du 7 octobre, plus de cent terroristes ont pris d’assaut le kibboutz, massacrant les résidents et prenant des habitants en otage. Les corps sans vie d’au moins 103 civils ont depuis été retrouvés dans le kibboutz.

« On voudrait voir si ces familles qui nous avaient invités sont encore en vie », s’exclame Samuel. « Tout le monde avait été si agréable, si gentil avec nous ».

Jusqu’à présent, les pompiers américains n’ont pas pu se rendre dans le kibboutz. Ceux qui tentent d’aller dans la zone frontalière de Gaza – qui est aujourd’hui une zone militaire fermée – doivent avoir l’autorisation de l’armée et bénéficier d’une escorte militaire.

Six jours après l’assaut du Hamas qui a fait plus de 1 400 morts du côté israélien, 23 pompiers américains avaient déjà atterri en Israël et suivi une formation rapide de perfectionnement au sein de l’Israel Fire and Rescue Academy de Rishon Lezion. Dimanche, les équipes ont finalement rejoint leurs homologues israéliens à Jérusalem, à Ashkelon et dans le secteur de Tel Aviv.

60 autres pompiers attendent encore leur départ aux États-Unis.

James, qui est également de Fort Worth, avait découvert le projet en 2014, quand un groupe de bénévoles avait organisé une cérémonie à son retour d’Israël, pendant l’opération Bordure protectrice. Il était venu une première fois au sein de l’État juif en 2016 pour lutter contre les feux de forêt de Haïfa et il était retourné dans le pays en 2018, période où des ballons incendiaires, lancés depuis Gaza, avaient déclenché des centaines de sinistres qui avaient été largement maîtrisés avant qu’ils ne dégénèrent.

Des pompiers américains et israéliens à Ashkelon, pendant la guerre entre Israël et Gaza, en 2023. (Autorisation : EVP)

Il a précisé qu’il y avait deux raisons qui l’avaient amené à embarquer à bord d’un avion pour Israël en période de conflit.

« L’une d’entre elles est basique, c’est l’aventure en tant que pompier », explique-t-il. « Nous cherchons l’aventure et l’adrénaline, et il n’y en a jamais plus que dans notre métier. A un autre niveau, plus élevé, c’est quelque chose que j’ai ressenti au niveau moral ; si je suis capable de faire ça quand je suis aux États-Unis, j’ai la capacité d’utiliser ces compétences ici. Et j’ai eu le sentiment que c’est ici que je devais être ».

Les Américains sont pleinement intégrés dans les équipes israéliennes, dont ils utilisent le matériel.

« Ce sont des pompiers israéliens certifiés dans tous les sens du terme », commente le porte-parole du projet, Eitan Charnoff.

Actuellement, les camions de pompiers, à Ashkelon, se déplacent pour leurs missions avec à leur bord deux pompiers américains et deux pompiers israéliens.

« Même s’ils ne parlent pas hébreu, ils parlent tous le même langage, celui de leur profession », note Charnoff. « Ils connaissent les équipements et ils savent comment travailler ».

Pour le moment, déclare James, la situation est relativement calme à Ashkelon, une ville côtière avec une population de 130 000 personnes – un grand nombre des résidents ont d’ailleurs pris la fuite depuis le début de la guerre.

« Les appels que nous recevons souvent consistent simplement à donner des conseils sur la manière d’esquiver les roquettes et le Dôme de fer », ajoute-t-il. « Tout est étrangement lent depuis notre arrivée ici. Nous n’avons eu que deux appels. Nous avons eu une frappe à la roquette, un appartement, et nous sommes allés là-bas et aidé à fouiller le bâtiment. En dehors de ça, tout est étrangement calme ».

Une présence en Israël qui est particulièrement lourde de sens pour James, qui a terminé sa conversion au judaïsme – elle a duré deux ans – avant d’arriver dans le pays.

« J’ai fait mon mikvé et j’ai tout terminé avant de venir », explique-t-il, se référant au bain rituel qui fait partie du processus de conversion.

C’est Adi Zahavi qui avait fondé en 2009 l’Emergency Volunteers Project, après avoir servi dans les premiers secours qui avaient été surchargés pendant la seconde Intifada et pendant la Seconde guerre du Liban. Il avait décidé de préparer des volontaires américains désireux d’apporter leur aide dans de futures crises – guerres, attentats terroristes ou catastrophes naturelles. Des sessions de formation sont organisées aux États-Unis comme en Israël.

Des pompiers américains à Ashkelon pendant la guerre entre Israël et Gaza en 2023. (Crédit : Lazar Berman/The Times of Israel)

« Leur contribution est énorme, que ce soit au niveau moral ou opérationnel », déclare Zahavi. « Moralement, cela montre aux soldats en Israël la vraie fraternité des pompiers. C’est une déclaration qui montre qu’on n’est pas seuls ».

« Du point de vue opérationnel, cela nous donne la capacité d’élargir les équipes qui répondent aux incidents et cela permet aux pompiers israéliens de prendre une heure ou deux de repos avant de reprendre leurs activités ».

Ces équipes mixtes permettent aussi à Israël de déployer un plus grand nombre de camions, autorisant aussi les pompiers réservistes à répondre à l’appel de l’armée.

« Je voulais venir ici et redonner sa liberté à quelqu’un qui pourra ainsi se consacrer à faire le vrai travail, celui qui se passe à Gaza, parce que je sais que manifestement, ce travail aura une dimension très personnelle », dit Cameron, qui est originaire de Kansas City. « Cela avait aussi été très personnel le 11 septembre et nous avions eu des soutiens du monde entier, et je sais ce que cela signifierait pour moi si ça devait nous arriver. C’est ce que j’ai voulu donner au peuple israélien », s’exclame-t-il.

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