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Des magistrats français en séminaire au camp de déportation des Milles

Lieu de mémoire de la Shoah en France, où 1 800 juifs furent déportés, le lieu est devenu un centre de réflexion sur la montée du racisme, de l'antisémitisme et de l'extrémisme

Le Camp des Milles, près d'Aix-en-Provence, seul grand camp français d’internement et de déportation encore intact. Illustration. (Crédit : Anima/CC BY-SA 3.0/WikiCommons)
Le Camp des Milles, près d'Aix-en-Provence, seul grand camp français d’internement et de déportation encore intact. Illustration. (Crédit : Anima/CC BY-SA 3.0/WikiCommons)

Comment exercer son rôle face à la montée des extrémismes, en tant que citoyen mais surtout de représentant de l’institution judiciaire ? Une vingtaine de hauts magistrats ont abordé la question mercredi, au camp de déportation des Milles, à Aix-en-Provence.

Lieu de mémoire de la Shoah en France durant la seconde Guerre mondiale, le camp des Milles, d’où quelque 1 800 juifs furent déportés en 1942, est devenu un centre de réflexion sur la montée des risques contre la démocratie – racisme, antisémitisme ou extrémisme. C’est à ce titre qu’il a accueilli mercredi 23 représentants du parquet ou présidents d’institutions judiciaires du ressort de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, en séminaire.

« En tant que garants des libertés individuelles et que gardiens du système démocratique, une journée comme celle-ci nous ramène aux fondamentaux », explique Renaud Le Breton de Vannoise, premier président de la cour d’appel d’Aix, à l’AFP, après une visite guidée du site : « Nous traitons des milliers de dossiers chaque année, et la routine peut menacer ».

« Derrière des termes comme ‘Je suis Daesh’, derrière une insulte, une injure, il peut y avoir quelque chose de lourd et de grave », développe Mohamed Mahouachi, coordinateur régional des formations pour l’ENM (Ecole nationale des magistrats) : « Il ne faut pas banaliser les infractions, mais pour cela, il faut connaître son histoire et son passé ».

Alain Chouraqui, président de la Fondation du camp des Milles. (Crédit : Fondation du camp des Milles)

Car pour Alain Chouraqui, président de la Fondation du camp des Milles, la démocratie française est actuellement « sur une ligne de
crête » : « Nous devons réfléchir sur ces mécanismes qui peuvent mener au pire et qui sont encore à l’œuvre », estime ce chercheur au CNRS, en estimant que la société française est actuellement au milieu de la phase 2 sur les trois étapes pouvant conduire une démocratie vers un régime autoritaire et mener du racisme à des crimes de masse.

« Pertes de repères, rejet des élites, pouvoirs impuissants, radicalisations, haines » : tous ces paramètres sont présents dans la société française, regrette la Fondation, qui a bâti un « indice d’analyse et d’alerte républicaine et démocratique » (AARD). Selon cet outil, les risques pour la démocratie se seraient multipliés par cinq depuis 1990 en France.

« Si un régime autoritaire advenait, il faudrait se poser la question de la place de la justice », explique Marie-Suzanne Le Queau, procureure générale près la cour d’appel d’Aix, en-Provence, en citant les pressions exercées sur l’institution judiciaire en Hongrie, en Pologne ou en Turquie. Et la représentante du ministère public de « rendre hommage aux magistrats qui ont démissionné de leurs fonctions sous le régime de Vichy ».

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