D’impressionnantes fresques murales redonnent vie à de vieux bâtiments en Israël
Avec ses fresques, l’artiste israélien Moti Shemesh transforme et ravive les espaces publics les moins engageants

L’artiste israélien Moti Shemesh a commencé à peindre et dessiner sur les murs à l’âge de 11 ans.
Aujourd’hui, il passe le plus clair de son temps à parcourir Israël et utiliser des bâtiments plutôt vétustes, auxquels il donne une nouvelle vie, comme toiles de fond.
Les fresques murales de Shemesh sont une forme de rénovation urbaine très prisée, que les gouvernements estiment nécessaire pour faire face au vieillissement des centres-villes et à la forte demande en logements.
Ces fresques artistiques peuvent transformer des espaces publics et privés.
Shemesh explique que les centres-villes, en Israël, semblent souvent gris ou beiges, et que les propriétaires de bâtiments et municipalités lui demandent d’insuffler une nouvelle vie à des quartiers parfois négligés ou peu attractifs. Il n’est pas rare que ces quartiers soient dénués de toute esthétique, fruits d’époques de construction à la hâte de bâtiments sans grâce pour accueillir les vagues d’immigrants.
Ces fresques murales, expliquait-il il y a peu au Times of Israel à l’occasion d’une interview, peuvent conférer un sentiment d’appartenance à des zones urbaines déshéritées.
« Les fresques murales ont un véritable impact sur l’ambiance », explique Shemesh.
« Elles changent l’environnement du bâtiment. Suivant l’endroit, ce que je fais peut être vu par des dizaines de milliers de personnes chaque jour. De temps en temps, une voiture s’arrête pendant que je peins, et le chauffeur me dit qu’il apprécie ce que je fais. Ou une fois le travail terminé, des gens me contactent pour me remercier – cela me rend vraiment heureux. »
« Ces projets artistiques dans l’espace public sont vecteurs de renouveau urbain : ils embellissent la ville et ont une influence positive sur la qualité de vie des habitants et la perception des visiteurs. L’objectif principal est de donner vie à l’art et à la couleur, pour tout le monde », poursuit-il.

Il estime faire de la « rénovation urbaine à petit prix », à une époque où redonner vie et identité aux vieux centres-villes est une priorité pour les municipalités.
Shemesh explique que son goût pour les fresques murales est très ancien.
« J’étais enfant, et quand je me tenais au pied du mur, c’était comme s’il me dominait. Je n’aimais pas ça. Lorsqu’on dessine sur du papier, c’est immobile. Quand on dessine sur un mur, c’est fort, ça a de la vie – c’est vraiment différent », confie Shemesh.
Connu pour ses motifs de grande taille, très audacieux, Shemesh crée des fresques partout en Israël depuis plus de 30 ans.
Il a des clients publics et privés, comme Coca-Cola, Bezeq, la bière Goldstar, des parcs d’attractions, restaurants, maisons privées, terrains de sport, municipalités et entreprises.
Shemesh, qui vit à Rosh Haayin, dit y puiser une grande inspiration. Il aime particulièrement introduire des fleurs, la nature, en plein cœur des centres bétonnés des villes israéliennes.
Le processus de création d’une fresque murale peut être long et complexe, explique-t-il. Le plus important est « de prendre la mesure du budget qui nous est donné et de la forme et des caractéristiques de chaque bâtiment – les fenêtres, les arbres à proximité -, bref tout ce qui va s’intégrer à la fresque murale ».
Le processus créatif s’attache à inclure « ce qui est bon pour le quartier, les personnes qui y vivent ou y passent », poursuit-il.
« Quand il s’agit d’un espace de vie, j’aime que le design apporte calme et joie. Quand il s’agit d’un espace industriel, il peut y avoir plus de mouvement et d’énergie. L’un des autres paramètres importants à mes yeux est de m’assurer que les gens aimeront le résultat. Quand je peux, je les consulte dès la conception, en parlant avec mes clients ou en utilisant les réseaux sociaux », souligne-t-il.

On prépare le travail en divisant la zone en carrés. Sur les grandes surfaces, Shemesh et ses collègues peignent à l’aide d’un pistolet pulvérisateur, capable de couvrir une surface beaucoup plus rapidement qu’un aérographe. Les pinceaux et rouleaux sont utilisés pour certaines parties des fresques, mais le pulvérisateur est plus économe en peinture et ne laisse aucune trace de pinceau, explique Shemesh.
Pour ce qui est des délais de réalisation, Shemesh assure qu’il est possible d’obtenir une fresque en deux jours. Mais pour des dessins plus complexes – comme la fresque réalisée sur une maison de retraite de Petah Tikva – il faut beaucoup plus de temps. Ce travail a pris environ cinq mois, confie-t-il.
Shemesh indique que, contrairement au graffiti, par lequel l’artiste s’exprime en faisant passer un message, ses fresques ont vocation à transformer et améliorer l’environnement de ceux qui en sont riverains. Sa sensibilité artistique s’exprime dans son travail, mais le résultat est surtout déterminé par les besoins de la communauté.
Ces dernières années, Shemesh a créé le Centre israélien d’aérographe avec son partenaire Hay-li Shemesh pour aider des artistes à développer leurs compétences et bâtir une communauté créative au sein de laquelle les membres s’inspirent les uns les autres et collaborent à des projets.

Shemesh aimerait travailler à des projets plus importants encore, comme par exemple un quartier entier, pour transformer tous les bâtiments en même temps et instiller une nouvelle atmosphère.
Son objectif est de faire « d’Israël un musée à ciel ouvert ».
« Je serais heureux que les centaines de milliers de touristes venus du monde entier découvrir Israël chaque année voient mes créations… Ce qui m’intéresse, c’est, à travers mon travail artistique, de relier les gens de différentes communautés. Je rêve de paix et je crois que l’art – le mien – peut jouer un rôle », conclut Shemesh.
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