Droits de l’Homme : Friedman a rejeté une inspection dans l’armée israélienne
Dans un courriel publié par Politico, l'envoyé américain a écrit que l'armée israélienne "ne s'engage pas dans des violations flagrantes des droits de l'Homme"

L’ambassadeur américain en Israël David Friedman a rejeté une demande d’inspection du Département d’Etat dans un rapport sur l’armée israélienne en termes de droits de l’Homme dans le cadre d’une révision de l’aide militaire, selon des informations transmises samedi, affirmant qu’Israël ne devait pas faire l’objet du même type de vérifications que les autres destinataires d’aides militaires américaines.
Dans un courriel écrit au mois d’octobre et lu par Politico, Friedman a rejeté une requête demandant aux ambassades au Moyen-Orient de se pencher sur les éventuelles violations faites aux droits de l’Homme par les armées recevant une assistance militaire américaine.
Cette demande a été soumise au vu d’une loi américaine qui interdit aux départements d’Etat et de la Défense d’accorder des aides aux pays reconnus coupables d’abus aux droits de l’Homme.
« Israël est une démocratie et son armée ne se prête pas à des violations flagrantes des droits de l’Homme » et l’Etat juif « possède un système robuste d’enquête et de poursuites judiciaires dans les rares circonstances où peuvent survenir de mauvaises conduites », a écrit Friedman dans ce courriel.
Il a ajouté qu’il « irait à l’encontre des intérêts nationaux [américains] » de restreindre l’aide à Israël, « particulièrement en période de guerre ».

Cette requête visant à se pencher sur les abus potentiels aux droits de l’Homme de la part des armées de la région est survenue après qu’un rapport réalisé par l’inspecteur général du département d’Etat a trouvé des failles dans les processus de révision mis en oeuvre dans les ambassades américaines au Moyen-Orient, selon Politico. Le GAO (Government Accountability Office) avait également remarqué des problèmes au sein de l’ambassade américaine en Egypte.
En réponse, Friedman a écrit qu’il n’y avait aucune nécessité de réexaminer les processus de contrôle en Israël, disant que « je crois savoir que rien n’est cassé qui exigerait une réparation ». Il a également rejeté l’idée d’appliquer les découvertes établies dans le rapport du GAO à l’Etat juif.
« Je suis en désaccord avec l’évaluation selon laquelle le département devrait activement s’attaquer à Israël sur la base des critiques émises par le GAO sur les procédures en Egypte », a encore écrit Friedman.
« Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas supposer que le GAO a voulu appliquer les mêmes critiques à Tel Aviv. Si – et lorsqu’ils critiqueront l’ambassade de Tel Aviv pour de tels problèmes, alors ce sera le moment approprié pour réagir », a-t-il ajouté.
Le journal a noté que Friedman avait insisté sur le sujet et qu’aucune exigence de contrôle nouvelle n’avait été émise concernant Israël.
Le reportage paru dans Politico est survenu alors que les critiques internationales ne cessent de croître face aux réponses israéliennes aux affrontements meurtriers survenus dans la bande de Gaza. Selon le ministère de la Santé de la bande, dirigé par le Hamas, environ 130 Palestiniens auraient été tués. Des douzaines de personnes, parmi les défunts, étaient membres du Hamas et du Jihad islamique palestinien, comme l’ont revendiqué les deux groupes terroristes.
L’Etat juif a rejeté les appels à des contrôles extérieurs, disant que les forces israéliennes ont utilisé des balles réelles conformément aux réglementations militaires et que les troupes n’avaient ouvert le feu qu’à l’encontre de manifestants engagés dans des violences ou qui tentaient d’ouvrir des brèches dans la clôture séparant le territoire d’Israël.
Israël accuse le Hamas, groupe terroriste palestinien à la tête de la bande de Gaza, d’utiliser les manifestations comme couverture pour commettre des attentats et tenter d’ouvrir des brèches dans la clôture frontalière.

Au début du mois, Friedman avait critiqué la couverture médiatique des affrontements à Gaza, conseillant aux journalistes de « la fermer » à moins qu’ils ne sachent mieux qu’Israël comment gérer les émeutes.
Certaines critiques à l’égard d’Israël sont peut-être légitimes, avait admis Friedman, mais les journalistes auraient mieux fait de trouver des solutions de rechange à l’usage de la force meurtrière par Israël, qui a fait des dizaines de morts parmi les Palestiniens, avant d’accuser l’État d’avoir commis des actes répréhensibles.
« Il me semble que dans un environnement journalistique où neuf articles sur dix qui sont consacrés au conflit de Gaza sont critiques à l’égard d’Israël, on aurait pu penser que certains journalistes prendraient le temps d’aller rencontrer des experts et d’essayer de comprendre ce qui aurait pu être fait différemment ou mieux avant de critiquer. Mais je ne l’ai pas constaté », avait ainsi déclaré Friedman lors d’une conférence de presse à Jérusalem.
Il avait déclaré que les experts lui avaient dit que les gaz lacrymogènes, les canons à eau et autres moyens non-létaux utilisés pour la dispersion des foules n’avaient pas été efficaces au cours de ces semaines d’émeutes et d’affrontement, sans pour autant donner plus de détails.
« Si ce qui se passe n’est pas juste, qu’est-ce qui est juste ? Qu’est-ce qu’on utilise à la place des balles ? », avait-il demandé.
Friedman, ami de longue date de Trump et avocat avant sa nomination au poste diplomatique, entretient des liens profonds avec les implantations israéliennes et il est critiqué par certains comme étant un faucon de droite partageant les positionnements du gouvernement israélien. Le mois dernier, il avait affirmé au Times of Israel que les républicains étaient davantage pro-israéliens que leurs homologues démocrates.

Suite aux réactions indignées des démocrates, Friedman avait défendu ses propos, tout en disant qu’il continuera à oeuvrer pour renforcer le soutien bipartisan en faveur de l’Etat juif.
« Observer un soutien républicain écrasant pour Israël n’est pas un ‘coup partisan’, comme certains l’ont qualifié », avait-il écrit sur Twitter.
« Je pense fermement que le soutien pour Israël doit être bipartisan et je continuerai à accueillir avec plaisir les démocrates législateurs qui souhaitent visiter Israël – et j’espère qu’ils le feront ! », a-t-il conclu.
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