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Eden Golan défie les critiques anti-Israël et se qualifie pour la finale de l’Eurovision

Près de 12 000 personnes ont manifesté jeudi dans la ville hôte contre la participation d'Israël ; un radiodiffuseur belge interrompt son émission avec un message anti-israélien

Eden Golan d'Israël, au centre, fête son accession à la finale lors de la deuxième demi-finale du Concours Eurovision de la chanson à Malmö, en Suède, le jeudi 9 mai 2024. (Crédit : AP Photo/Martin Meissner)
Eden Golan d'Israël, au centre, fête son accession à la finale lors de la deuxième demi-finale du Concours Eurovision de la chanson à Malmö, en Suède, le jeudi 9 mai 2024. (Crédit : AP Photo/Martin Meissner)

Israël s’est qualifié pour la finale samedi de l’Eurovision de la chanson à Malmö, en Suède, où des milliers de personnes ont manifesté contre Israël et contre sa participation à ce concours.

La jeune artiste Eden Golan a décroché son ticket jeudi soir avec la chanson « Hurricane », dont la version initiale avait dû être modifiée car elle faisait allusion à l’attaque du groupe terroriste islamiste Hamas qui a ensanglanté Israël le 7 octobre.

Israël intègre ainsi le groupe de 26 pays qui s’affronteront samedi pour succéder à la Suède comme lauréate de cette compétition suivie par plusieurs dizaines de millions de téléspectateurs chaque année.

« Je suis si reconnaissante à tous ceux qui ont voté pour nous et qui nous ont soutenus », a déclaré l’Israélienne âgée de 20 ans. « C’est vraiment un honneur d’être ici, sur scène, de jouer et de montrer notre voix, de nous présenter avec fierté », a-t-elle souligné.

Israël participe depuis 1973 à l’Eurovision, qu’il a remporté pour la quatrième fois en 2018.

Vendredi, le pays faisait figure de deuxième favori pour la victoire finale derrière la Croatie et devant la Suisse, selon le comparateur de sites de paris en ligne Oddschecker.com.

Des manifestants assistent à un rassemblement anti-israélien avant la deuxième demi-finale du Concours Eurovision de la chanson à Malmö, en Suède, le 9 mai 2024. (Crédit : AP Photo/Martin Meissner)

Avant la demi-finale, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait déclaré que la candidate de son pays avait « déjà gagné ».

« Non seulement vous participez fièrement et de manière admirable à l’Eurovision, mais vous affrontez avec succès une horrible vague d’antisémitisme », a-t-il dit dans un message vidéo adressé à la chanteuse.

Sécurité renforcée

Près de 12 000 personnes ont manifesté jeudi dans la ville hôte contre la participation d’Israël, exprimant leur indignation face à la guerre à Gaza. Un nouveau rassemblement est prévu samedi. Une plus petite contre-manifestation pro-Israël a également eu lieu.

« Cette année on boycotte complétement », a confié Cecilia Brudell, 31 ans, dans la foule où figurait aussi la militante pour le climat Greta Thunberg, qui arborait un keffieh.

« Hurricane » a été interprété sans accroc ni interruption jeudi soir par Eden Golan devant les 9 000 spectateurs de la Malmö Arena, exaltés par la compétition.

On a pu entendre des huées pendant qu’elle était sur scène, ainsi que de fortes acclamations, mais l’Union européenne de radio-télévision utilise une technologie anti-boum pour éviter que de tels bruits ne parviennent jusqu’à la diffusion en direct. La chaîne publique Kan a déclaré qu’Eden Golan s’était entraînée à chanter sous les huées pour se préparer à sa prestation.

A l’intérieur de la salle, l’Union européenne de radio-télévision (UER), qui chapeaute le concours, a comme à l’accoutumée interdit tout drapeau autre que ceux des participants et toute bannière à message politique.

Un journaliste du site d’information Ynet a publié en ligne une vidéo montrant un homme escorté hors de l’arène jeudi soir et brandissant un drapeau palestinien. L’Eurovision a adopté de longue date une règle interdisant les drapeaux des pays non participants.

 

La sécurité a par ailleurs été renforcée tant dans la Malmö Arena que dans le reste de cette ville du sud de la Suède, où vit la plus importante communauté d’origine palestinienne du pays et où les drapeaux palestiniens côtoient les fanions aux couleurs acidulées.

« L’UER prend toutes les précautions nécessaires pour faire de ce lieu un endroit sûr et uni pour tous », s’est félicité après la demi-finale Eden Golan, qui a fait l’objet de menaces sur les réseaux sociaux.

Des manifestants assistent à un rassemblement anti-israélien avant la deuxième demi-finale du Concours Eurovision de la chanson à Malmö, en Suède, le 9 mai 2024. (Crédit : AP Photo/Martin Meissner)

La neutralité du télé-crochet avait été bousculée mardi lors de la première demi-finale par le chanteur suédois Eric Saade, qui portait un keffieh palestinien autour du bras.

Un geste regretté par l’UER et par la télévision publique suédoise SVT, qui revendiquent le caractère apolitique de ce rendez-vous populaire.

Le début de la diffusion de l’émission en Belgique jeudi a été interrompu par un message anti-Israël à l’écran approuvé par un syndicat au sein de la VRT, le radiodiffuseur public néerlandophone du pays. Le message à l’écran disait « condamner les violations des droits de l’homme par l’État d’Israël » et l’accusait de « détruire la liberté de la presse », tout en ajoutant les hashtags #CeaseFireNow #StopGenocideNow.

Dans un communiqué, la chaine publique Kan a indiqué qu’elle avait demandé à l’UER de fournir des éclaircissements sur l’incident. L’UER n’a pas encore répondu à la demande de commentaire du Times of Israel.

Le Belge Mustii, qui ne s’est pas qualifié pour la finale, a écrit « peace » sur le haut de son bras avant de monter sur scène, inscription qui n’y figurait pas lors des répétitions.

Plus tôt dans la journée de jeudi, l’ancien concurrent finlandais de l’Eurovision, Käärijä, a filmé une courte vidéo dans laquelle il dansait avec Golan, avant de la renier après sa diffusion en ligne.

Käärijä, qui a terminé deuxième au concours de l’année dernière avec « Cha Cha Cha », et qui revient cette année en tant que numéro d’intervalle, peut être vue en train de danser en plaisantant avec Golan dans la vidéo qui a été publiée sur ses propres réseaux sociaux ainsi que sur ceux de Kan.

Peu de temps après, Käärijä a écrit sur Instagram qu’il avait « rencontré la représentante israélienne de l’Eurovision aujourd’hui et qu’une vidéo avait été filmée de nous. » Il a écrit que la vidéo a été publiée « sans ma permission » et qu’il a demandé qu’elle soit retirée. « Je tiens à préciser et à insister sur le fait que cette vidéo n’est pas une déclaration politique ni une quelconque approbation », a-t-il écrit.

Un porte-parole de Kan a déclaré que la vidéo a été retirée des réseaux sociaux de Golan et qu’elle sera également retirée de la page de Kan suite à la demande. À la fin de sa prestation, lors d’un entracte jeudi soir, Käärijä a crié « merci, je vous aime, non à la guerre ! ».

Appels au boycott

L’an dernier, l’UER avait interdit au président ukrainien Volodymyr Zelensky de s’exprimer lors du concours.

Cette année, le conflit en Ukraine a été éclipsé par la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre quand des terroristes du Hamas ont mené une attaque contre Israël qui a fait plus de 1 170 morts, majoritairement des civils.

Au total, 252 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l’armée.

Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otage, qui a fait jusqu’à présent 34 904 morts, selon le Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. L’armée israélienne affirme avoir tué plus de 13 000 membres du groupe terroriste à Gaza, en plus d’un millier de terroristes à l’intérieur d’Israël le 7 octobre et dans les jours qui ont suivi l’assaut.

« Il doit y avoir des manifestations, les gens doivent exprimer leurs opinions, les gens doivent boycotter », a déclaré Magnus Børmark, candidat pour la Norvège avec son groupe Gåte, qui, comme huit autres participants ont publiquement appelé à un cessez-le-feu durable.

Les représentants de certains pays avaient envisagé de boycotter le concours pour protester contre la présence d’Israël, mais n’ont finalement pas donné suite.

100 000 visiteurs attendus

Des renforts policiers sont venus de toute la Suède mais aussi du Danemark et de la Norvège pour sécuriser le concours.

Alors que la Suède a relevé l’an dernier son niveau d’alerte après des actes de profanation du Coran, « il n’y a pas de menace dirigée contre l’Eurovision », a assuré Jimmy Modin, un porte-parole de la police.

Un journaliste polonais, Szymon Stellmaszyk, a demandé à Golan si elle pensait qu’elle n’aurait pas dû participer au concours dans la mesure où sa présence représentait un « risque et un danger » pour les autres participants. L’animateur de la conférence de presse a dit à Golan, visiblement décontenancée, qu’elle n’avait pas à répondre, mais elle a répondu : « Je pense que nous sommes tous ici pour une raison et une seule. Et l’UER prend toutes les mesures de sécurité nécessaires pour faire de cet endroit un lieu sûr et uni pour tous ».

La chanteuse israélienne était accompagnée d’un important dispositif de sécurité tout au long de la compétition. Elle s’est abstenue de participer à presque tous les événements à Malmö, à l’exception des spectacles en direct et des répétitions générales, en raison des nombreuses menaces proférées à l’encontre de la participation d’Israël.

Eden Golan d’Israël interprète la chanson « Hurricane » lors de la deuxième demi-finale du Concours Eurovision de la chanson à Malmö, en Suède, le 9 mai 2024. (Crédit : AP Photo/Martin Meissner)

Pour les fans – la ville attend jusqu’à 100.000 visiteurs samedi -, « c’est ce qui est sur scène qui est important : les contributions, les artistes et la musique, et non la politique », estime le professeur d’histoire des idées Andreas Önnerfors, spécialiste de l’Eurovision.

Presque septuagénaire, ce concours qui a été suivi en 2023 par 162 millions de téléspectateurs est « une démonstration de la tolérance européenne que l’on ne trouve pas sous d’autres formes ni dans d’autres lieux », souligne-t-il.

Au sein de la communauté juive de Malmö, certains comptent toutefois quitter la ville pour le week-end.

« Avec l’Eurovision, il y a comme une intensification. Le sentiment d’insécurité s’est accru après le 7 octobre, de nombreux Juifs sont inquiets », a expliqué un porte-parole, Fredrik Sieradzki.

D’après lui, les nombreuses manifestations propalestiniennes n’ont toutefois pas donné lieu à des appels visant les Juifs de la ville.

La sécurité autour de la synagogue a tout de même été renforcée et jeudi un rassemblement pro-israélien a été entouré par des policiers lourdement armés.

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