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Égypte, Jordanie, France et Allemagne : L’annexion nuira à nos liens avec Israël

Par ailleurs, Netanyahu a déclaré à Boris Johnson qu'Israël reste engagé dans des négociations de paix avec les Palestiniens sur la base d'un plan "créatif et réaliste"

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) fait une déclaration commune avec le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry avant leur rencontre à son bureau de Jérusalem, le 10 juillet 2016. (AFP PHOTO/GALI TIBBON)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) fait une déclaration commune avec le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry avant leur rencontre à son bureau de Jérusalem, le 10 juillet 2016. (AFP PHOTO/GALI TIBBON)

Les ministres des Affaires étrangères d’Egypte, de Jordanie, de France et d’Allemagne ont conjointement déclaré mardi leur opposition véhémente au projet d’Israël d’annexer unilatéralement des parties de la Cisjordanie, avertissant qu’une telle décision pourrait déstabiliser la région et affecter négativement les relations bilatérales avec Jérusalem.

« Nous considérons que toute annexion des territoires palestiniens occupés en 1967 constituerait une violation du droit international et mettrait en péril les fondements du processus de paix. Nous ne reconnaîtrions aucune modification des frontières de 1967 qui ne serait pas acceptée par les deux parties au conflit », ont déclaré Sameh Choukry, Ayman al-Safadi, Jean-Yves Le Drian et Heiko Maas dans une déclaration publiée après avoir discuté de la question par vidéoconférence.

« Nous convenons également qu’une telle mesure aurait de graves conséquences pour la sécurité et la stabilité de la région et constituerait un obstacle majeur aux efforts visant à instaurer une paix globale et juste. Elle pourrait également avoir des conséquences sur les relations avec Israël », ont-ils ajouté.

A LIRE : Pourquoi l’Egypte reste silencieuse sur l’annexion

C’était la première fois que le Caire menaçait formellement Jérusalem.

Shoukry s’est prononcé contre le projet du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’appliquer la souveraineté israélienne à toutes les implantations en Cisjordanie et dans la vallée du Jourdain, stratégiquement importante. Mais jusqu’à présent, l’Égypte a fait preuve d’une grande réserve dans sa critique publique de ce projet.

En revanche, la Jordanie, la France et l’Allemagne ont toutes affirmé depuis des semaines que l’annexion ne pourrait pas ne pas être contestée.

« Nous soulignons notre ferme engagement en faveur d’une solution négociée à deux États, fondée sur le droit international et les résolutions pertinentes des Nations unies. Nous avons discuté de la manière de relancer un engagement fructueux entre les parties israélienne et palestinienne, et nous offrons notre soutien pour faciliter la voie des négociations », conclut la déclaration commune.

Le royaume hachémite est peut-être le plus grand critique du plan d’annexion d’Israël, le roi Abdallah ayant déclaré qu’il « conduirait à un conflit massif » avec son pays.

Mardi également, Al-Safadi a tenu une réunion virtuelle avec des hauts fonctionnaires d’Oman, du Koweït, de la Tunisie, de l’Égypte, du Maroc et des Émirats arabes unis, ainsi qu’avec le secrétaire général de la Ligue arabe, pour discuter des « derniers développements de la question palestinienne ».

Le Drian a déclaré le mois dernier aux députés français que Paris serait prêt à envisager des mesures punitives, notamment dans les domaines économique et commercial, en réponse à une annexion israélienne.

M. Maas, qui est venu le 10 juin à Jérusalem pour exprimer les « inquiétudes sérieuses et sincères » de Berlin au sujet de l’annexion, s’est jusqu’à présent abstenu de discuter publiquement des sanctions, arguant que ce n’est pas le moment de proférer des menaces.

Lundi soir, Netanyahu s’est entretenu avec son homologue britannique Boris Johnson, réitérant sa volonté de « mener des négociations sur la base du plan de paix du président [américain] Donald Trump, qui est à la fois créatif et réaliste, et ne reviendra pas aux formules ratées du passé », selon un communiqué fourni par le bureau de Netanyahu.

Les deux dirigeants ont convenu de renforcer les liens entre leurs pays dans tous les domaines et en particulier d’approfondir la coopération dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus, a indiqué le communiqué.

Netanyahu a accepté le plan Trump, qui a été entièrement rejeté par les Palestiniens.

Le Premier ministre a fait pression pour faire avancer un aspect clé du plan qui permet à Israël d’étendre sa souveraineté à ses implantations en Cisjordanie et dans la vallée du Jourdain, qui représentent ensemble environ 30 % du territoire de la Cisjordanie. Selon le plan américain, les 70 % restants seraient alloués aux Palestiniens pour un futur État.

Bien que Netanyahu ait fixé le 1er juillet comme date butoir pour l’application unilatérale de la souveraineté, il s’est abstenu de prendre des mesures face à une large opposition au sein de la communauté internationale et même à Washington, et parmi ses alliés politiques.

Les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens sont moribondes depuis 2014.

A l’encontre du plan Trump, les Palestiniens ont présenté le mois dernier leur propre proposition et ont proposé de reprendre les négociations directes sur la base d’un retrait israélien des lignes d’avant 1967, avec des ajustements mineurs des frontières.

Aaron Boxerman et Stuart Winer ont contribué à cet article.

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