Gallant : Israël vise comme but de guerre la fin de ses « responsabilités » sur Gaza
Selon le ministre israélien de la Défense, la création d'une "nouvelle réalité sécuritaire" pour les Israéliens se ferait en trois étapes et influerait Le Caire

Israël s’est fixé comme but de guerre de mettre « fin » à ses « responsabilités » sur ce territoire et créer une « nouvelle réalité sécuritaire » pour les Israéliens, a affirmé vendredi le ministre de la Défense, Yoav Gallant.
La bande de Gaza, petit territoire de 362 km2 au 2,4 millions d’habitants, est soumise à des restrictions terrestre, maritime et aérien israéliennes et égyptiennes depuis que le groupe terroriste palestinien du Hamas y a férocement pris le pouvoir en 2007 au Fatah.
Israël est de fait responsable, depuis son désengagement en 2005 des besoins primaires du territoire palestinien sous restrictions, notamment de l’acheminement de l’aide humanitaire, de l’énergie et des passages de population via son point de contrôle.
« Il y aura trois étapes » à l’opération en cours, a déclaré Gallant lors d’une réunion au ministère destinée à informer la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense sur les « buts de guerre ».
La première étape étant « l’opération militaire » de frappes aériennes et « plus tard des manoeuvres ayant pour objectif de neutraliser les terroristes et les infrastructures du Hamas ».
La deuxième étape est décrite comme des « opérations à basse intensité pour éliminer les dernières poches de résistance » et obtenir « un terrain sécuritaire complètement différent », a ajouté Gallant, précisant que cela ne prendra pas « un jour, ni une semaine, ni même un mois ».

« La troisième impliquera la fin des responsabilités d’Israël sur le sort de la bande de Gaza et la mise en place d’une nouvelle réalité sécuritaire pour les citoyens d’Israël ».
Une source au ministère des Affaires étrangères israélien a indiqué à l’AFP à l’issue de cette réunion qu’Israël envisageait parmi les scénarii possibles de « remettre les clés » de la bande de Gaza à une partie tierce qui pourrait être l’Égypte, sans aucune garantie que Le Caire n’accepte ce scénario, toujours refusé ces dernières décennies.
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, s’est dit mercredi contre le « déplacement » massif de Palestiniens de Gaza vers l’Égypte, y voyant le risque « d’un déplacement similaire de la Cisjordanie vers la Jordanie » et « la fin de la cause palestinienne ».
Israël s’est unilatéralement retiré de la bande de Gaza après l’évacuation de ses implantations et le retrait de ses soldats en 2005.
Mais selon le droit international et le Comité International de la Croix-Rouge, le territoire palestinien « reste occupé » sur la base des prérogatives qu’Israël exerce sur la bande de Gaza, notamment ses frontières.
L’Égypte, qui possède une frontière commune avec la bande de Gaza, contrôle strictement le poste-frontière de Rafah, totalement fermé, y compris à l’aide humanitaire depuis le début de la dernière escalade.